Que faire de ce dernier jour en Italie? Pour les trois autres la question ne se posait même pas, ils ont été à la plage... Moi j'étais resté un peu sur ma faim mercredi dernier à Naples devant toutes ces églises aux portes closes, donc j'ai décidé de prendre le bateau du matin pour aller faire les églises.
J'ai commencé par le Duomo qui m'avait étonné lors de ma visite précédente par son portail gothique (photo 1) si surprenant dans ce monde dévolu au baroque. Mais la cathédrale n'avait absolument rien de gothique une fois les portes franchies. L'intérieur était somptueux, tellement somptueux que j'ai épuisé les piles de mon flash à force de mitrailler tout comme un touriste japonais (voir album photo). On se sent ridiculement petit quand on entre dans cet immense nef rectangulaire (photo 2). Le superbe plafond en bois (photo 3) avec ses dorures rutilantes et ses immenses peintures semble être à des hauteurs inatteignables, et la lumière dorée qui filtre par les ouvertures derrière l'autel (photo 2 encore), le jour qui tombe de la coupole qui le surplombe, tout ceci vous ferait presque sentir un souffle divin. Quel dommage que je ne sois pas croyant!
L'édifice est en forme de croix latine, ce qui veut dire qu'en plus de cette superbe nef aux murs décorés de fresques de Luca Giordano, il y avait aussi sur les côtés des chapelles plus petites, chacune avec une atmosphère particulière (photo 4 & 5), et au sous-sol la crypte de Saint-Janvier (photo 6 & 7), couverte de marbre blanc du mur au plafond. Le plafond à caissons en marbre de cette crypte m'a époustouflé par sa froide beauté, et pourtant il ressort de cette pièce très ouvragée une atmosphère de quiétude et de repos étonnante, malgré l'opulence du décor on pourrait se croire dans une cellule moniale (monacale?).
Inutile que je vous parle de Saint-Janvier, vous savez déjà que c'est le saint patron de la ville de Naples et vous avez déjà entendu parlé du miracle de la liquéfaction de son sang, miracle qui est censé être de bon augure pour la ville de Naples. L'événement se produit trois fois l'an, le 19 septembre, jour de la Saint Janvier (sic), le premier samedi de mai, et le 16 décembre, anniversaire de l'éruption du Vésuve de 1631 qui épargna la ville de Naples. Et même si on sait qu'il n'y a rien de miraculeux dans cette liquéfaction et que c'est juste une réaction chimique, je serais curieux d'assister à ce miracle un jour, pour voir ce que je pourrais ressentir, pour voir comment les gens réagissent.
Après la relative fraicheur et la fragile clarté spirituelle de la cathédrale, j'ai reçu les rayons âpres du soleil comme une agression en sortant de ce temple voluptueux. Vite, mes lunettes de soleil!
L'église de san Lorenzo m'a paru bien austère après tous ces ors rutilants. Une nef austère au plafond de bois sombre et au décor gothique dépouillé. Je ne suis pas entré, car il y avait une messe d'enterrement en cours, j'ai juste jeté un oeil de l'extérieur avant de me diriger vers mon étape suivante.
L'église del Gesù Nuovo. De l'extérieur c'est un bâtiment de pierre grise qui fait un peu sale et ne donne pas vraiment envie d'entrer. Mais il faut oser pousser la porte et rentrer, le spectacle est garanti. Malheureusement pour moi, ici aussi il y avait un office en cours, et je n'ai pas pu me promener à ma guise dans cette église de forme assez compacte (une croix grecque à trois nefs). Tant pis pour les marbres polychromes et les superbes peintures (Francesco Solimena, Luca Giordano, Ribera), ce sera pour ma prochaine visite à Naples...
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