Il y a une chose que je ne crois pas vous avoir dite. Je suis une chochotte. Je déteste courir quand il fait trop chaud ou trop froid. La saison des semi-marathons commence pour moi en septembre et s'achève en novembre pour reprendre ensuite en mars et s'achever en juin. Je ne cours ni en hiver ni en été, seulement dans les saisons intermédiaires. Aujourd'hui donc je faisais mon premier semi-marathon de l'automne, sur les bords de la Marne au Perreux.
C'est la troisième fois que je cours ce semi. Je l'ai couru la première fois en 2002, l'année où j'ai osé courir de vraies courses alors qu'avant je me limitais à des joggings. On se dit toujours, non je ne suis pas un athlète de haut niveau, je ne suis qu'un sportif du dimanche, je n'ai pas ma place sur une course, d'ailleurs je n'en serais même pas capable. Et puis un jour on ose, on dépasse les commentaires désagréables des gens qui ne vous en pensent pas capable, et on fonce. Et on se rend compte qu'on peut le faire. 2002 a été l'année de mes premières courses.
La première fois que j'ai couru le semi-marathon du Perreux, disai-je, c'était en 2002. J'avais mis 1h45m43. C'est à ce jour mon meilleur temps au Perreux (je suis déjà descendu à 1h39 sur cette distance, mais pas au Perreux). C'est un parcours qui est plat sur la partie qui longe la Marne mais qui monte et descend dès qu'on court à l'intérieur de la ville, avec un côte assez courte mais assez exigeante, et tout plein de faux-plats pour le reste.
La deuxième fois c'était en 2004 (en 2003 à la même époque j'avais couru le semi-marathon de Lille, celui qui ouvre la grande braderie de Lille). Ce fut un calvaire. Il faisait chaud, et il m'avait fallu 2h05, et j'avais même marché par intermittences. Un très mauvais souvenir.
Il n'y a pas eu de semi-marathons en 2005 et 2006, je n'ai recommencé à courir qu'en 2007.
Et donc aujourd'hui j'ai couru ce semi-marathon pour la troisième fois. J'ai mis 1h49m30 (9 minutes de moins que le semi-marathon couru à Antony en mars dernier!). Je suis content de moi. Je visais les 1h45 (mon objectif de fin d'année, que j'espère bien atteindre au semi-marathon de Boulogne-Billancourt en novembre) mais j'étais prêt à me contenter d'1h50. Donc je suis satisfait.
Pourtant j'étais bien parti, et je pense que j'aurai pu les faire les 1h45, mais il y a eu un moment où j'ai manqué de volonté. Tant pis, ce sera pour la prochaine fois.
J'ai couru le premier kilomètre en 5m12, ce qui est un peu lent, mais au départ on a toujours un peu de mal à prendre son rythme à cause des gens tout autour.
Au cinquième kilomètre j'étais en-dessous des 25 minutes, tout allait bien, bon rythme de croisière (5 min/km). Au dixième kilomètre j'étais toujours dans les temps, malgré un léger point de côté entre le huitième et le neuvième (mauvais réglage de ma respiration). Au quinzième également.
C'est entre le seizième et le dix-neuvième que je me suis laissé aller. A cet endroit je me suis trouvé seul sur la piste. Je n'avais personne en vue que je puisse rattraper ou auquel m'accrocher, je n'avais personne derrière moi à me talonner et à essayer de me doubler. Dans ces cas là j'ai tendance à me laisser aller, à courir sans entrain, j'ai besoin de stimulis pour me dépasser, je n'ai pas cette force intérieure qui fait que j'arrive à me dépasser tout seul.
Et puis au dix-neuvième je me suis rendu compte que je jouais les escargots, je me suis mis en respiration active (1) et j'ai commencé à accélerer. J'ai remonté celui qui était devant moi et l'ai dépassé pour ne jamais le laisser me rattraper. Quand je suis arrivé au vingtième kilomètre mon chrono était à 1h46. C'était fichu pour les 1h45, mais il était encore possible de ne pas dépasser la barre des 1h50.
Alors j'ai passé la vitesse supérieure sur le dernier kilomètre, j'ai doublé une dizaine de personnes qui peinaient à finir leur course, j'ai sprinté sur les derniers cent mètres, et j'y suis arrivé, j'ai passé l'arrivée en dessous des 1h50. Pas de grand chose, mais je l'ai fait.
Et ce qui me fait dire que je peux faire mieux, c'est que justement sur la fin j'arrive à accélérer et à me dépasser, que je suis capable de sprinter sur la fin, alors que si je m'étais donné à fond sur tout le parcours je devrais être épuisé et au bout de mes forces.
Je ne dis pas non plus que ça a été un parcours de santé, ne vous méprenez pas, il est probable que mes cuisses seront douloureuses demain matin quand je monterai sur mon vélib pour aller au boulot, mais je ne suis pas non plus épuisé, et s'il avait fallu courir cinq kilomètres de plus j'aurai pu les courir. Il faut vraiment que j'apprenne à me dépasser...
Prochain semi-marathon à Vincennes le 30 septembre sur un parcours a priori tout plat, une bonne occasion pour faire mieux.
(1) Quand je parlais de respiration active, c'est par opposition à la respiration passive qui est celle de mon allure normale de jogging, où l'air entre et sort de mes poumons de façon naturelle, régulière, sans action de ma part. Ma respiration active, c'est quand je prends volontairement des inspirations plus vives mais plus rapides, l'air circule plus vite, et ça me permet d'accélérer de façon mécanique.
Edito du lundi matin
Eh bien figurez-vous que je n'ai pas les jambes qui tirent ce matin! Deux explications. Soit mon corps récupère très vite (après tout ce n'était qu'un semi-marathon), soit j'ai été très paresseux hier. Je pense plutôt pour la deuxième option.
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