Je l'avais déjà écrit, ce n'est pas une course que j'affectionne particulèrement, parce qu'on y piétine beaucoup et qu'il est pratiquement impossible de courir à son rythme. Je m'y étais inscrit juste pour le plaisir de courir dans Paris, parce que c'est une course "à la maison".
Ce plaisir de courir dans ma ville, dans cette ville que j'aime tant, je ne l'ai même pas eu ce matin.
Je ne m'étais pas fixé d'objectif non plus, parce que je ne pense pas que ce soit une course sur laquelle on puisse se fixer des objectifs, on piétine du début à la fin. En fait c'est une course frustrante, parce que soit on se freine soit on accélère par à-coups mais on ne peut y garder une allure constante.
Ce matin j'ai été frustré, même si j'ai terminé ma course dans un temps raisonnable pour moi, j'ai mis 1h 40m 41s.
Pour tout vous avouer, rien que pour courir le premier kilomètre il m'a fallu 6m 20s, plus de six minutes à piétiner en essayant de garder une trajectoire stable sans piétiner autrui. Je n'ai réussi à prendre mon allure de croisière qu'au troisième kilomètre.
Ensuite j'ai récupéré mon retard, j'étais dans mes temps au septième kilomètre, mais bon dieu qu'est-ce que je m'ennuyais au milieu de cette foule.
J'ai continué, sans entrain, me maintenant dans mon rythme tranquille de 5 minutes au kilomètre. Au 11ème kilomètre j'ai failli arrêter, ça me saoulait. Mais j'étais toujours dans mes temps, alors je me suis forcé à continuer un peu.
Au ravitaillement du 15ème kilomètre j'étais toujours dans mes temps, mais je me suis arrêté, j'ai marché tranquillement, je n'avais aucune envie de repartir, j'en avais marre.
J'ai trottiné un peu encore, jusqu'au 17ème kilomètre. Et là j'ai vu que j'avais pris deux minutes de retard, je me suis dit que c'était un peu con de ne pas aller jusqu'au bout correctement. Je me suis re-saisi, j'ai repris de la vitesse, mais le mal était fait, je n'ai pas réussi à rattraper complètement mon retard.
Et puis, les 20km de Paris ce n'est pas une course où on peut accélérer à la fin. En fait l'arrivée, ça fait goulet d'étranglement, et on vous demande plutôt de ralentir parce que tout le monde ne peut pas passer en même temps sous le portique de l'arrivée. Cette année encore j'ai réussi à passer en courant, mais je me souviens d'une année où j'avais passé l'arrivée en marchant parce qu'il y avait trop de monde et qu'il fallait faire la queue pour passer l'arrivée!!
En fait c'est bien ça que je reproche à cette course; le manque de gestion de la foule. On veut faire populaire, on veut qu'il y ait du monde, mais on n'est pas capable de gérer tout ce monde.
La course est limitée à 20 000 coureurs (ce qui à mes yeux est déjà beaucoup trop) mais ce matin l'animateur nous a annoncé qu'on était 24 000. Imaginez 24 000 coureurs entassés sur un pont qui s'élancent tous en même temps pour passer sous la même ligne de départ. Le temps que les derniers arrivent à la ligne de départ, les premiers ont déjà couru trois kilomètres (je n'exagère même pas, j'ai mis cinq minutes pour arriver au départ alors que j'étais arrivé avec une demi-heure d'avance dans le sas de départ et que j'étais dans le premier tiers du pont).
Et le problème se répète à l'arrivée, les gens s'arrêtent quand ils ont fini de courir, et ça fait des bouchons au point qu'il arrive un moment où les gens n'arrivent même plus à franchir la ligne d'arrivée.
Ce n'est pourtant pas compliqué de remédier à ces erreurs.
Dans d'autres courses à forte affluence on fait des sas de départ où les gens sont classés suivant leur niveau, ce qui permet de courir avec des gens qui courent à votre allure, et de ne pas piétiner parce qu'un coureur qui fait le parcours en 2h30 sera arrivé le premier pour se mettre sur la ligne de départ et courir avec ses potes en empêchant tout le monde de passer.
Idem pour l'arrivée, il suffit de prévoir un sas de distance raisonnable après le portique d'arrivée où les gens continueraient à trottiner plutôt que de s'arrêter brusquement et empêcher les suivants d'arriver.
Mais bon, je dis ça je ne dis rien. C'était la 29ème édition de cette course, depuis que je la connais c'est la même chose à chaque fois, je ne vois pas ce qui ferait que ça changerait...
Le seul truc bien organisé dans cette course ce sont les ravitaillements, même si je trouve que c'est franchement du gaspillage de mettre à disposition des coureurs une petit bouteille tous les cinq kilomètres, sachant que les coureurs en boivent deux gorgées et jettent le reste. Il y a des pays où les gens meurent de soif et où l'eau est une denrée rare, et il y a des courses où on met à la disposition des coureurs des gobelets, ce qui est largement suffisant.
Le réel effort sportif ce matin pour moi ça a été à vélo quand je suis remonté dans mon 18ème arrondissement, que j'ai remonté la rue La Fayette, la rue d'Abbeville, la rue Condorcet, la rue de Rochechouart, la rue de Clignancourt sur le côté de la Butte Montmartre. Là j'ai senti mes jambes qui tiraient...