X et Y, un couple de trentenaires, estiment avoir eu beaucoup de chance. Pourtant ils ont été victimes d'une agression début décembre à Paris. Dans le bus de nuit qui relie la place de Clichy et la gare du Nord, ils avaient eu un geste de tendresse, "un petit bisou", qui n'avait tout d'abord entraîner aucune réaction de la part de la bande d'adolescents qui les entourait. Mais, dès l'arrêt suivant, une quinzaine de ces jeunes les ont sorti du bus et se sont acharnés sur eux avec une extrême et soudaine violence. "Ils étaient huit sur Y, sept sur moi, à terre. Ils nous ont donné des coups de pied sur les oreilles, en hurlant "à mort, sales pédés" et en nous crachant dessus", se souvient X. Quand les jeunes sont remontés dans le bus, les laissant sur le trottoir, il s'est relevé pour prendre des nouvelles de Y. Le voyant, les agresseurs sont redescendus du bus pour une nouvelle volée de coups. Par hasard, une patrouille de la brigade anticriminalité passait par là. X s'est jeté sur son capot. La police a pu procéder à douze arrestations. Onze des interpellés étaient des mineurs d'environ 17 ans. Le seul majeur a été jugé en comparution immédiate et condamné à 200 heures de travaux d'intérêt général et 1000 euros de dommages et intérêts. Les onze autres doivent passer devant un juge pour enfants d'ici trois à cinq mois. Au-delà des blessures qui ont entraîné trois et quatre jours d'interruption de travail, le couple se dit "un peu traumatisé... Cela me fait de la peine pour ces gamins là, dit X, et, en même temps, je suis surpris de la légèreté avec laquelle ils nous ont agressés. On aurait dit que c'était leur récréation... Je constate que quand t'es pédé, t'es pas libre. Il y a des quartiers où tu ne peux pas vivre ouvertement ta vie amoureuse. A tout moment, tu peux te faire démonter."
Cette brève est parue dans le Têtu Magazine de Février 2008 sous la plume de Paul Parant
C'est assez effrayant, effectivement mais je suis assez pessimiste sur les éventuels "changements de mentalités", je suis persuadé qu'il y aura toujours des connards d'homophobes violents, partout dans le monde. Personnelement, je n'aurai jamais de geste de tendresse dans un bus de nuit entre Gare du Nord et Place Clichy avec une bande de laskards à l'intérieur, c'était très risqué.
Rédigé par : Fifou | 04/02/2008 à 10:49
> Je pense qu'il est du devoir de la société de faire en sorte que les homosexuels ne soient pas des citoyens moins égaux que les autres. Ce sombre fait divers s'est passé dans un bus de transport public, le transporteur n'est-il pas responsable de faire voyager ses usagers dans un minimum de sécurité? Quid des autres personnes présentes dans le bus et qui n'ont rien fait, ne sont pas intervenues, ont regardé? S'il y avait une réelle volonté de faire bouger les choses, ça se saurait. Et si les voyeurs dans le bus avait été assignés en justice pour "non assistance à personne en danger" peut-être qu'elles ne se contenteraient pas de regarder la prochaine fois. Si la responsabilité du transporteur avait été mise en cause, peut-être que ça ne se serait pas passé la fois suivante. Le problème c'est que beaucoup de gens ont l'air de trouver normal de considérer les homosexuels comme des citoyens de seconde zone, y compris chez les homosexuels eux-mêmes...
Rédigé par : Patrick | 04/02/2008 à 20:01