Ce week-end un certain Aleksandre Soljenitsyne est mort.
Je n'ai pas lu son Archipel du goulag. En fait je n'ai rien lu de lui, car je suis trop jeune pour avoir été marqué par son combat.
Moi ce que je retiens de ce personnage, c'est surtout qu'il était un homophobe notoire et fermement opposé à la liberté individuelle, ce qui me semble assez contradictoire pour un prétendu opposant politique. Il a ainsi regretté, à propos de la possibilité d'une Gay Pride à Moscou , "l'utilisation du concept de liberté personnelle en vue d'insulter les religions et les sentiments nationaux".
Je ne suis pas capable de regretter la mort d'un homme pour qui la démocratie n'est qu'un mot et qui dans ces actes se révèle aussi totalitaire que les gens contre lesquels il s'est battu. Je ne peux regretter la mort d'un homme qui pense que moi, en tant qu'homosexuel, je n'ai pas à affirmer ce que je suis, qui pense que je suis une erreur de la nature, une déviance, une dégénérescence. Je ne peux pas non plus regretter la mort d'un religieux zélé...
J'ai lu l'Archipel du goulag il y a déjà fort longtemps! (moi aussi je vieilli, bordel!)et j'avais été marqué par ce qu'il y raconte.
Je suis néanmoins d'accord avec toi, c'est étrange ce tabou, comme si on ne pouvait séparer l'homme de l'œuvre. Soljenitsyne croyait en une Russie d'une autre ère, une Russie féodale... décalage complet entre son expérience, sa vision des choses, les mutations de la société et son talent indéniable d'écrivain.
Rédigé par : Fab | 07/08/2008 à 21:28
assez d'acc avec l'analyse de Fab
Rédigé par : alain | 07/08/2008 à 22:06