Chocolat ou café?

Jeudi à la maison

"Do you believe in life after love?" chantait Cher en 1998. Je suis à la maison ce jeudi, et je viens de ré-écouter cet album. A chaque fois il me fait penser à Bruxelles, à un week-end avec mon ex à une époque où je me demandais encore et toujours pourquoi je vivais avec lui. Ca fait une éternité que je ne suis pas retourné à Bruxelles...

Il pleut dehors, et il fait frisquet, pas un temps à mettre un Patrick dehors. Mais de toute façon il n'y a aucun risque; si je suis à la maison aujourd'hui, c'est parce que mon vieux corps fait des siennes et que je suis immobilisé par une sciatique de la jambe gauche.

Ca a commencé mardi matin, un petit mal de dos sans conséquence, une petite courbature sans importance ai-je pensé. D'ailleurs ça ne m'a pas empêché de faire mon jogging aux Buttes-Chaumont mardi soir, même si en m'étirant ensuite j'ai constaté que je ne pouvais pas me baisser et toucher mes pieds.

Mais hier matin, mercredi, j'ai eu un mal fou à me lever et à sortir de mon lit, j'avais du mal à m'essuyer les pieds en sortant de la douche, et j'ai cru que j'allais pleurer en essayant de lacer mes chaussures tellement cette action si ordinaire m'était pénible. Parfois notre corps nous rappelle que sans lui nous ne sommes pas grand chose.

La journée au boulot, à se lever et à s'asseoir sans cesse, a été pénible, et j'ai posé une RTT pour aujourd'hui et demain. Ce n'est pas à ça que sont supposées servir les RTT, mais comment fait-on quand votre médecin traitant n'est pas disponible avant une semaine?

Alors aujourd'hui je suis à la maison, bien au chaud, et j'évite de faire trop d'efforts, je me repose. D'ailleurs ça va déjà un peu mieux, et j'espère que d'ici la fin du week-end je gambaderais à nouveau comme un cabri.

En attendant je ré-écoute des vieux albums de musique, Cher, Soft Cell, ou Erasure...

Salut mon frère!

Où commence et où finit le racisme? Ce n'est pas évident. Quand quelqu'un me dit "bonjour cousin" ou "ça va mon frère" ou "salut man" on ne peut pas dire que ce soit un acte raciste bien que ce soit indéniablement un acte qui prend en compte ma couleur de peau.

Mais quand un homme blanc dit à un homme noir "bonjour man" n'y a t-il pas là une certaine condescendance, une certaine bienveillance d'un homme supérieur à un homme inférieur, une familiarité non naturelle, artificielle? Un homme blanc ne dirait pas la même chose à un autre homme blanc.

De fait, on pourrait même si on pousse le raisonnement dire que les gens s'expriment différemment suivant la couleur de peau de la personne à laquelle ils s'adressent. Peut-on oublier la couleur de peau de la personne à qui on parle? Est-ce un acte raciste pour autant? Je ne le pense pas.

Je ne pense pas que le français moyen soit raciste. Ou s'il l'est il n'en a pas conscience. D'ailleurs il vous dira qu'il a plein d'amis qui sont noirs ou arabes. Il vous dira que ça ne le gêne absolument pas que le monsieur derrière le guichet à la poste soit noir. Par contre si le gestionnaire de son portefeuille d'actions à la banque était noir, il changerait peut-être de banque. Si son supérieur hiérarchique au boulot était noir, ça le gênerait peut-être. Si le nouveau petit ami de sa fille chérie était black, il espérerait qu'il soit temporaire. D'ailleurs parlez lui de discrimination positive et vous verrez tout de suite la réaction. En fait non, il n'est pas raciste, mais il aime bien que les noirs/arabes restent à leur place. Est-ce vraiment du non-racisme? Je ne le pense pas.

Moi qui suis noir de peau, mais qui ait reçu une "éducation occidentale", et qui refuse de me confiner dans un camp, je vois bien dans certains endroits que je fais tâche (aussi bien dans des endroits noirs que des enfroits blancs, restons neutre). A l'opéra par exemple un homme noir ça surprend. D'ailleurs on pensera d'emblée que c'est un étranger, un touriste ou un diplomate, mais jamais on n'imaginera que c'est quelqu'un du coin, parce qu'alors il ne serait pas à sa place.

On s'interroge actuellement sur la possibilité d'avoir un président noir à la Maison Blanche. Personnellement je n'y crois pas. Je suis convaincu que dans le secret de l'isoloir les vieux atavismes resortiront, que le blanc votera pour le blanc. Mais si d'aventure cela arrivait, alors ce serait un événement d'une portée significative dont tout le monde n'a pas encore saisi l'importance. Ni les conséquences possibles. S'il était élu, est-ce que dans les autres pays les noirs accepteraient de continuer à être des citoyens de seconde zone? Est-ce que certaines tensions raciales n'en seraient pas ravivées?

En même temps, ne faut-il pas crever l'abcès si on veut soigner la blessure? Je souhaite ardemment qu'il soit élu, et que ça éclabousse le reste du monde, et plus particulièrement l'Europe et la France. Parce que j'en ai marre de devoir me définir et agir en fonction de mon apparence extérieure, marre de voir la discrimination sociale fondée sur la couleur de la peau et dont je vois les victimes tous les jours.

En ces temps de crise, je vois parfois surgir des commentaires qui me surprennent, genre c'est parce que les étrangers nous prennent notre boulot qu'on n'en a plus. C'est évidemment du grand n'importe quoi. Si l'Etat ne mettait pas au chômage des milliers d'employés (fonctionnaires) n'était pas la plus grosse entreprise du pays à supprimer des emplois, si les grosses entreprises ne délocalisaient pas leur production (avec le soutien de l'Etat qui ne fait rien pour interdire à une société qui fait des bénéfices de délocaliser pour ensuite supprimer des emplois dans le pays), si le citoyen moyen ne préférait pas acheter du raisin du Chili plutôt que du raisin local, on n'en serait pas là.

D'ailleurs regardez autour de vous. On parle de crise, mais les grands patrons se portent très bien, leurs bénéfices augmentent, leur salaire aussi (prenez l'exemple de notre président qui en arrivant au pouvoir s'est empressé de doubler son salaire). Il n'y a que le prolétariat qui pâtisse de la crise, il n'y a que les employés dont on supprime les emplois, c'est juste la lutte des classes qui continue.

Alors rejeter les problèmes économiques de la France sur les étrangers, c'est ridicule. C'est juste essayer de rejeter la faute sur le plus faible, sur celui qui ne pourra pas se défendre, pendant que le plus fort continue de s'enrichir. "L'homme est un loup pour l'homme" disait l'autre; malheureusement on le vérifie tous les jours. Mais ce n'est pas en tapant sur le plus faible qu'on devient plus fort ou qu'on arrange les choses, même si c'est plus facile.

Mais je m'égare, et ma note commence à être un peu longue. Juste une derrière remarque. On dit toujours que quand un crime est commis il faut regarder à qui il profite pour en trouver l'auteur. A qui profite la crise? A qui profite la division des classes populaires? A qui profite le racisme? A qui profitent les guerres de religion? Réfléchissez!!

Elle est pas chouette ma life?

Il y a quelques temps le rédacteur du blog Les Toiles Roses m'a proposé de faire partie d'un jeu littéraire constituant à créer un texte commençant par "si j'étais hétérosexuel" (ou "si j'étais homosexuel" pour les hétéros). Je me suis évidemment plié au jeu avec plaisir (je suis un grand joueur) et le résultat est là.

Mais comme je sais que vous êtes parfois très paresseux, je vous l'écris également ci-dessous. Mais que ça ne vous empêche pas d'aller faire un tour sur le blog Les Toiles Roses (en même temps il est dans ma liste de liens dans la colonne de gauche depuis très longtemps, donc vous le connaissez forcément déjà. Non?)

Elle est pas chouette ma life?

Si j'étais hétérosexuel, ma vie serait complètement différente, je ne serais pas celui que je suis, tant il est évident que ma sexualité a joué un rôle primordial dans la construction ou la déconstruction de celui que je suis devenu. Non pas qu'on ne puisse pas être moi en étant hétérosexuel, mais probablement avec un processus de maturation différent. Aussi m'est-il assez difficile d'imaginer ce que je serais si j'étais hétérosexuel, ce que je ferais, ce que je penserais.

Je suis né homosexuel. Je ne le suis pas devenu, ce n'est pas quelque chose que j'ai choisi. D'autant que je me souvienne, j'ai toujours été plus sensible à la gent masculine. J'étais un enfant solitaire, différent. J'ai très longtemps pensé que mes parents ne m'aimaient pas, que je n'avais pas été un enfant désiré, mais un accent de parcours qu'il avait fallu mener à terme. Je me suis construit avec l'acceptation du rejet, avec l'acceptation d'une différence. Est-ce que pour être hétérosexuel il aurait fallu que mes parents m'aiment de façon plus démonstrative?

Si j'avais été hétérosexuel, je n'aurais pas été associal, j'aurais joué avec mes copains aux gendarmes et aux voleurs, ou aux cowboys et aux indiens. J'aurais joué au foot, j'aurais été populaire, j'aurais eu des amis. Je n'aurais certainement pas sauté une classe pour prouver que j'étais plus intelligent que les autres, que je valais mieux. Je me serais contenté de rester au milieu du troupeau.

Si je suis ce que je suis, c'est que j'ai toujours pensé qu'il fallait que je prouve ce que j'étais, parce que je ne me contentais pas de seulement être. Si j'avais été hétérosexuel, je me serais contenté d'être. On n'a rien à prouver quand on est déjà comme tout le monde.

Si j'étais hétérosexuel, je serais ingénieur en aéronautique aujourd'hui, comme mon père et mes frères. Je n'aurais pas tout envoyé balader après mon bac scientifique pour échapper à un avenir tout tracé et m'épanouir en faisant des choses que j'aimais vraiment. Je serais ingénieur en aéronautique, et aux repas dominicaux je parlerais avions, mécanique, voitures, informatique, téléphonie portable, je commenterais les dernières prouesses technologiques.

Je serais marié, évidemment. Et j'aurais des enfants. Parce qu'inmanquablement ça finit toujours par arriver les enfants. C'est une façon de rester dans le moule. C'est une façon de ne pas s'ennuyer à deux tous les soirs.

Je n'habiterais pas à Paris, parce que j'ai été élevé dans l'idée que les enfants ça s'élève dans une maison avec jardin. C'est comme les chiens, il leur faut de l'espace pour s'amuser. D'ailleurs nous aurions aussi un chien et un chat, ça fait partie du lot. Et puis pourquoi habiter à Paris si on ne va pas aux musées ou aux spectacles et qu'on passe ses soirées devant la télé? Parce que oui, moi qui ne possède pas de télé, nous en aurions une. Forcèment. On ne peut pas vivre enfermé dans une maison à deux sans avoir une télé.

Je ne courirais pas non plus. Exunt les 10km et les semi-marathons. Parce que ma femme n'aurait pas apprécié que trois fois par semaine j'enfile un short pour aller courir dans les bois. Il faut s'investir dans une vie de famille. J'aurais juste eu droit au club de foot, parce que ça fait partie du minimum sportif qu'aucune femme ne peut interdire à un homme. J'aurais eu droit au foot, aux matchs à la télé, et aux soirées bière-pizza avec mes amis footeux.

En résumé, si j'étais hétérosexuel je serais marié et père de deux enfants, j'habiterais une maison dans une ville de province, je prendrais ma voiture tous les matins pour aller travailler, les week-ends avec les enfants nous irions voir les parents / beaux-parents, et ma vie serait d'un ennui tranquille. Mes seuls tracas à l'aube de mes quarante ans seraient l'éducation de mes enfants adolescents et mon ventre de plus en plus gras à force de compenser mon ennui par la bouffe et les bons vins.

Finalement je la trouve bien ma petite vie ratée d'homo célibataire-pauvre-parigot...

Saucisson & rillettes

Ce week-end a eu lieu un grand changement, je me suis rasé le crâne (voir photo à droite). En général ça annonce un changement dans ma vie. C'est l'expression extérieure d'une décision intérieure. A partir de ce week-end je n'achéterai plus de saucisson. Oui, je sais, ça peut paraître ridicule, mais je vais vous expliquer.

Vous savez que j'ai décidé il y a longtemps déjà que d'un point de vue écologique il était criminel de manger de la viande. J'en consomme encore, quand je ne suis pas chez moi (à la cantine ou au resto), mais ça fait à peu près un an que je n'ai pas acheté un steack ou une entrecôte, ma consommation carnée a largement diminué, et je ne m'en porte pas plus mal.

Le seul truc dont je n'arrivais pas à me sevrer, c'étaient les rillettes et le saucisson. Ce sont mes valeurs refuge. Pas besoin d'aller voir un psy pour savoir pourquoi, c'est lié à ma petite enfance, à mes grands-parents. Mon grand-père faisait un très bon pâté de lapin, et il y avait régulièrement sur la table du repas un plateau de charcuterie. Les rillettes du Mans et l'andouille de Vire font partie de ma géographie gastronomique d'enfant.

Dernièrement j'ai mangé beaucoup de rillettes et de saucisson. Je rentrais du boulot, et je me faisais un pot de rillettes sur une baguette de pain aux céréales, ou alors je grignotais des tranches de saucisson en faisant des réussites sur mon ordinateur. Pas top pour ma ligne!

Ca fait un mois que ça dure. Depuis mon voyage en Sicile. Je ne sais plus ce que j'ai écrit sur mon voyage en Sicile, mais il y a une chose qui m'a vraiment affectée de façon plus durable que je ne l'aurais cru: le racisme ambiant.

Pendant toute ma semaine là-bas j'ai baigné dans une atmosphère de malaise, de mal-être. Pendant tout le temps que j'étais là-bas mon corps a refusé la nourriture. J'ai été malade pendant une semaine, passant des heures sur la lunette des wc à rendre ce que je venais d'avaler. Je suis rentré de Sicile faible et amaigri, et tous les gens qui m'ont croisé m'en ont fait la remarque. Le nouveau régime miracle?

Par contre en rentrant j'ai compensé, en mangeant des choses qui me rassurent, et notamment des rillettes et du saucisson. Ca va faire un mois que je mange n'importe quoi. Je me suis regardé dans une glace ce week-end, et je me suis trouvé difforme. Je me suis dit que ça ne pouvait plus durer. Et en être réduit à acheter un saucisson bas de gamme à sept euros pour combler un besoin de compensation immédiat, ça m'a ouvert les yeux. Stop! Donc fini le saucisson.

Et retour à une nourriture plus équilibrée, plus saine. Et les rillettes me direz-vous? Les rillettes je me les autorise encore pour les coups durs, on ne sait jamais...

Une autre chose qui a fait que j'ai ouvert les yeux ce week-en sur mon physique bedonnant, ce sont les informations à la radio, un reportage sur le racisme en Italie, sur la façon dont les noirs sont agressés ces derniers mois au seul motif de leur couleur de peau (je vous laisse chercher les infos si ça vous intéresse) avec la bienveillance voir l'implication des forces policières.

J'ai compris que c'est vraiment ça qui m'avait rendu malade, et que c'est pour ça que je n'arrêtais pas de manger depuis. Je me suis dit que ça n'en valait pas la peine, que j'étais à l'abri ici dans mon pays.

(mais est-ce vraiment certain? on voit parfois poindre de curieux raisonnements en période de crise..)

Profitabilité maximale

Vendredi soir. En marchant dans les rues de Paris, après être descendu de mon train gare d'Austerlitz, je croise près d'un kiosque à journaux à Bastille un placard qui annonce la crise de l'industrie automobile. Rentré à la maison, ma radio me serine les mêmes mauvaises nouvelles: l'industrie automobile est en crise, les usines ferment, on renvoie les intérimaires chez eux et on met les employés en chômage technique. Je m'étonne.

En fait je ne comprends pas. Le matin même j'entendais que la consommation des ménages avait augmenté au mois de septembre. J'entendais aussi qu'il y avait eu plus de ventes de voitures en France cette année que l'année précédente. J'avais aussi entendu que le salon de l'automobile à Paris avait été un succés. Dois-je rajouter que les constructeurs d'automobiles français ont aussi fait des bénéfices conséquents cette année? En vérité tout va très bien.

Pourtant on profite du fait que ce soit officiellement la crise pour licencier, pour mettre fin à des contrats, pour jeter des gens à la rue. Non pas parce qu'on fait des pertes, on fait toujours des bénéfices, mais on envisage de faire des bénéfices moins intéressants que prévu. En fait on sinistre la vie des employés par mesure préventive.

Je suis choqué.

Je trouve ça indécent.

Quand on parle de solidarité nationale, encore plus qu'en temps normal, on devrait interdire en temps de crise aux sociétés qui font des bénéfices de licencier. Ces sociétés ont les moyens de continuer à vivre tranquillement, elles craignent juste de faire une profitabilité moindre, et préfèrent mettre des gens qui travaillent pour eux dans le besoin pour pouvoir rémunérer des actionnaires qui profitent d'un système pourri. Je suis dégoûté.

Paris-Limoges

J'ai eu une révélation dans le train ce matin (oui, je passe beaucoup de temps en train cette semaine, mauvaise organisation de mon planning). Je m'étais fait à l'idée d'être devenu un parisien désespérément blasé, mais je viens de me rendre compte que je ne suis pas si blasé que ça; j'arrive encore à être surpris par la vulgarité des gens. Ouf!

Addiction

Une envie de saucisson, c'est impossible d'y résister. Alors finalement en fin d'après-midi j'ai craqué et j'ai été faire quelques courses alimentaires.

Il n'y avait pas beaucoup de choix au rayon saucisson, et surtout j'ai été très surpris par les prix. J'ai acheté un Bâton de Berger Justin Bridou de 250g à 7.02 €. Je ne fais pas forcément très attention aux prix, mais tout de même j'ai trouvé que c'était un peu beaucoup. Le saucisson serait-il devenu un produit rare depuis la récession?

Il va falloir que je me trouve une autre addiction, ça me revenait moins cher les pots de rillettes ou les biscuits au sésame de Gerblé...

(oui, j'avoue, je flanche: en ce moment j'ai une alimentation un peu compulsive. Et ce n'est pas très bon pour ma ligne!)

Les syndicats (1)

Un jour un lecteur m'a demandé de façon très sérieuse (parce qu'au départ j'ai pensé que c'était une plaisanterie) à quoi servaient les syndicats, quel était leur rôle, quelles sont les différences entre les divers syndicats. C'est un vaste sujet, auquel il me sera difficile de répondre de façon exhaustive, mais je vais essayer de faire de mon mieux pour éclairer vos lanternes au cours de plusieurs notes successives.

D'abord je vais planter le décor et rappeler un fait essentiel: dans le monde du travail actuel, il y a deux pôles, les employeurs et les employés. Ces deux pôles n'ont pas la même compréhension des choses et pas les mêmes intérêts. Il y a sans doute des gens qui pensent que ce n'est pas vrai, mais nous vivons dans un système de lutte des classes permanent.

Donc il y a deux classes de syndicats, les syndicats patronaux et les syndicats ouvriers. En général quand on parle des syndicats on ne parle que des syndicats ouvriers, et certains ignorent même qu'il existe des syndicats patronaux et que le Medef est un syndicat. Il faut bien comprendre que le Medef n'a pas besoin de publicité quand il fait ses coups bas, ce n'est pas un syndicat populaire (=du peuple) mais un syndicat des élites. Vous ne le verrez pas manifester dans la rue...

D'une façon très simple et très claire, le rôle des syndicats est de défendre les intérêts de ses adhérents. Le Medef défend les intérêts des employeurs, les syndicats ouvriers défendent les intérêts des employés. Il y a donc un pouvoir, et un contre-pouvoir. Et toute régression ou évolution sociale est le fruit de la friction continue entre ces deux pôles opposés.

Conversation de train (Paris-Besançon)

"Excusez moi madame, mais je crois que vous êtes assis à ma place
- Ah bon, vous pensez?
- Oui, regardez mon billet, voiture 17 place 23
- On n'est pas dans la voiture 16?
- Non, nous sommes dans la voiture 17
- Oh pardon! et ça vous embêterait d'aller à ma place dans la voiture 16?..."

Conversation de train (Vesoul-Paris)

"Mais où sont marqués les numéros de voiture dans ce train?
- Je ne sais pas, mais vous avez les numéros de place. Là c'est 1 à 59
- Oui, mais des places 1 à 59 il y en a dans chaque voiture
- Ah bon? je ne savais pas..."

Les derniers rescapés

Ce jeudi 23 octobre il y aura des fonctionnaires en grève à Paris, les rescapés qui n'ont pas encore été remerciés. Parce qu'aujourd'hui, au cas où certains n'en seraient pas conscients, l'Etat est l'entreprise qui supprime le plus d'emplois en France.

D'ailleurs il n'y a plus de service public en France.

La poste? la moitié des bureaux de poste ont fermé ces dernières années, et l'entreprise est en passe d'être privatisée et de devenir un établissement bancaire. Oui madame, dans dix ans ça n'existera plus le courrier. Le téléphone? ça fait quelques temps déjà que le téléphone est privatisé. Ainsi qu'internet et le portable. L'électricité? c'est pareil. Le gaz? idem. Le train? privatisé. Les avions? privés. Les autoroutes? payantes sauf en bretagne (merci la duchesse Anne). Même le Trésor Public débauche, et l'ANPE et l'APEC fusionnent pour supprimer du personnel. Les hôpitaux? les hôpitaux aussi ferment, on les regroupe par pôles de compétences et ne vous avisez pas de tomber malade dans un hôpital qui ne s'occupe pas de votre problème. De toute façon vous avez une mutuelle privée. L'école? voyons, voyons, on n'arrête pas de vous le dire, il y a trop d'enseignants et les semaines scolaires sont trop longues, il faut dégraisser le mammouth. D'ailleurs on fait déjà du sponsoring dans les universités, ce qui ressemble beaucoup à une privatisation l'attente. Allez dans l'école Trucmuche, elle vous donnera du travail ensuite. Une place en crèche? on vous a fait des chèques-emplois, prenez une nourrice, débrouillez-vous. Le ramassage des ordures? C'est géré par des entreprises privées. Les administrations? on allège, on supprime les départements, on rassemble, on automatise. La justice? les tribunaux ferment les uns après les autres, Madame Dati y veille personnellement, entre deux soirées mondaines.

Alors que reste t-il?

A vrai dire la question qu'on en vient à se poser, c'est "à quoi servent nos impôts". En plus curieusement ils augmentent, alors qu'il n'y a plus de service public.

S'il y a une régression sociale évidente en France aujourd'hui, on est en droit d'estimer que l'Etat en est le premier responsable.

Avec ou sans poils?

Tout à l'heure, en prenant ma douche et en procédant à un petit nettoyage de ma pilosité pubienne, je me suis demandé si tout le monde se rasait les couilles et l'étui pénien quand quelques poils si égarent ou si c'était juste un truc gay. Et vous, vous pensez au confort buccal de votre partenaire? Vous vous rasez les couilles?

(je vous autorise évidemment à utiliser un pseudo pour répondre à cette question très intime si vous craignez que votre vie privée/publique en pâtisse)

((oui je sais, cette note va relever le niveau de mon blog, mais tant pis à ceux à qui ça ne convient pas, na!))

Libération

A la une du journal Libération de ce vendredi 17 octobre 2008 on pouvait lire:
"Un Noir à la Maison Blanche?"

Voilà bien une question qu'on n'est pas prêt de se poser en France...

Gore

Quand on y pense vraiment, c'est quoi le saucisson?

C'est du sang coagulé dans un boyau dans lequel on a mélangé des petits bouts de gras.

Bon appétit!

Journée mondiale...

...du refus de la misère. Il semblerait qu'on en soit à la 20ème édition. Est-ce que la misère a diminué en vingt ans? Je ne sais pas. Mais une chose est certaine, les richesses, elles, ont augmenté.

Sans aller chercher bien loin, il y a de plus en plus de mendiants dans les rues parisiennes, il y a des gens qui ont un boulot mais qui pourtant dorment dans leur voiture parce qu'ils n'ont pas accès à un logement, il y a des étudiants qui ont une mutuelle mais qui pourtant ne se font pas soigner parce qu'ils ne peuvent pas avancer les sous, il y a des retraités qui n'ont pas les moyens de faire plus d'un repas par jour...etc

Mais tout va bien, d'ailleurs nous pouvons en toute sérénité débloquer quelques milliards quand la bourse a des hoquets et que l'argent des gens qui ne travaillent pas est en danger.

Pas chez moi!

Lu dans le 20 minutes de ce vendredi 17 octobre 2008:

"une boulangère du 6ème arrondissement a été condamnée hier à Paris à 5000 € avec sursis et à 1000 € de dommages-intérêts pour avoir écarté la candidature d'une femme noire."

J'ai pensé que c'était une blague au départ. Parce que 1000 € pour une discrimination à l'embauche, c'est vraiment ridicule. Vous vous rendez compte de ce que c'est 1000 € comme issue d'un procès? Il aura fallut porter plainte, monter un dossier, que des avocats se rencontrent ...etc. Tout ça pour obtenir au final 1000 €! Avec de telles condamnations la discrimination à l'embauche a encore de beaux jours devant elle!!

Racolage passif

C'était il y a longtemps, à une époque révolue où j'étais jeune et beau. Je faisais mon service militaire, j'étais ferme et musclé.

J'étais en permission. A Paris. En fait pas à Paris, j'allais passer le week-end chez ma soeur à Issy-les Moulineaux. Je ne connaissais pas Paris à l'époque. Pas comme aujourd'hui.

J'étais assis sur un banc, avec mon sac militaire à mes côtés. J'attendais que mon futur beau-frère passe me chercher en voiture sur son chemin pour Issy-les Moulineaux.

Un curé en tenue de ville passa devant moi, se posa sur le banc, et me dit que je ne devrais pas rester ici. Je l'ai trouvé bizarre. Je n'ai pas compris pourquoi. Ou plutôt j'ai compris qu'il me prenait pour un prostitué, et j'en ai été offusqué.

Il est parti. Et je suis resté à attendre mon beau-frère.

C'est une voiture de police qui est passée avant. Je les voyais me regarder, et ça m'agaçait. Ils se sont arrêtés, m'ont demandé ce que je faisais là. Je ne faisais rien, j'attendais qu'on vienne me chercher.

Je ne sais pas ce qu'ils ont compris. Enfin si je sais, j'ai eu droit à un procès verbal pour racolage passif.

Evidemment je n'ai rien dit à personne, parce que j'avais honte. J'avais honte d'être passé pour un prostitué, comme si ça voulait dire que je pouvais en être un. Ma soeur n'a jamais rien su, mon beau-frère non plus.

Par contre je ne me suis plus jamais assis sur un banc en bas des jardins du Trocadéro pour attendre qu'on vienne me chercher...

(encore une note sans insulte, j'espère que ça ne vous change pas trop?)

Blonde

Se dit d'une personne dont les cheveux sont blonds.

(et une autre note sans insulte, que c'est amusant!)

Qui va arroser les fleurs?

Dans son appartement il y avait de superbes plantes vertes, et même sur les rebords de fenêtres. Mais pas de géranium ou de pétunia à l'horizon, pas de fleurs, que du vert. En fait on remarque vite que ce ne sont que des plantes grasses.

C'est amusant, lui ai-je dit, c'est une passion? Non, m'a t-il répondu, c'est juste un côté pratique. Comme il voyage beaucoup et qu'il lui arrive régulièrement de faire des échanges d'appartements, ça lui permet d'avoir de la végétation chez lui sans la contrainte de l'arrosage. Avec ces plantes, pas besoin en cas d'absence de demander à quelqu'un de venir arroser les fleurs, elles supportent les sécheresses temporaires. N'est-ce pas une brillante idée?

Je me demande si je ne devrais pas en prendre de la graine...

(encore une note sans la moindre insulte, une note positive sur une idée brillante, il est vraiment top ce blog... lol)

Anacardier

Dans la série botanique, est-ce que vous connaissez l'anacardier? L'anacardier c'est l'arbre qui produit les noix de cajou.

C'est un arbre que j'ai découvert quand j'avais été au Sénégal dans la région du Sine Saloum, où il y avait des champs d'anacardiers. En France on ne connaît que la noix de cajou, mais au Sénégal on mange aussi la pomme cajou, qu'on appelle là-bas darkassé, et qui se mange crue, et dont on fait également du jus de fruit et des confitures.

En fait c'est un fruit assez bizarre. De l'extérieur ça ressemble à un poivron avec une petite cosse à l'extrémité (à l'opposé de l'endroit où le fruit est rattaché à l'arbre) dans laquelle se trouve la noix de cajou. Le darkassé n'a pas d'énormes qualités gustatives, et souvent c'est le bétail qui s'en nourrit, les anacardiers étant surtout cultivés pour la noix de cajou, autrement gustative.

(ouf! enfin une note où je n'insulte personne et où je ne parle pas de pipi-caca, il y en a qui vont être contents lol)