Vendredi soir. En marchant dans les rues de Paris, après être descendu de mon train gare d'Austerlitz, je croise près d'un kiosque à journaux à Bastille un placard qui annonce la crise de l'industrie automobile. Rentré à la maison, ma radio me serine les mêmes mauvaises nouvelles: l'industrie automobile est en crise, les usines ferment, on renvoie les intérimaires chez eux et on met les employés en chômage technique. Je m'étonne.
En fait je ne comprends pas. Le matin même j'entendais que la consommation des ménages avait augmenté au mois de septembre. J'entendais aussi qu'il y avait eu plus de ventes de voitures en France cette année que l'année précédente. J'avais aussi entendu que le salon de l'automobile à Paris avait été un succés. Dois-je rajouter que les constructeurs d'automobiles français ont aussi fait des bénéfices conséquents cette année? En vérité tout va très bien.
Pourtant on profite du fait que ce soit officiellement la crise pour licencier, pour mettre fin à des contrats, pour jeter des gens à la rue. Non pas parce qu'on fait des pertes, on fait toujours des bénéfices, mais on envisage de faire des bénéfices moins intéressants que prévu. En fait on sinistre la vie des employés par mesure préventive.
Je suis choqué.
Je trouve ça indécent.
Quand on parle de solidarité nationale, encore plus qu'en temps normal, on devrait interdire en temps de crise aux sociétés qui font des bénéfices de licencier. Ces sociétés ont les moyens de continuer à vivre tranquillement, elles craignent juste de faire une profitabilité moindre, et préfèrent mettre des gens qui travaillent pour eux dans le besoin pour pouvoir rémunérer des actionnaires qui profitent d'un système pourri. Je suis dégoûté.
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