Un jour, je ne sais plus où, je lisais qu'une personne s'étonnait, alors qu'elle était perdue dans une ville du nouveau monde, de la gentillesse des gens qui venaient à sa rencontre pour lui proposer leur aide. Evidemment, cette personne étant française (et même parisienne), elle ne pouvait que s'étonner d'une pareille bonté. A Paris, quand vous voyez quelqu'un de perdu dans un plan ou en train d'étudier avec application une carte de métro sur un mur, il est de bon ton de ne pas la déranger. L'interrompre dans son étude des rues et des lignes de métro de la ville serait une preuve de mauvaise éducation inexcusable.
Je dois vous avouer (et j'en ai tellement honte que je me demande si je dois vraiment continuer à écrire ce que je m'apprête à écrire) que ce midi j'ai commis un impair inacceptable. Je rentrais de mon jogging dominical au bois de Vincennes, je venais de déposer mon vélib au coin de la rue, quand je vis un couple perdu dans leur plan de Paris. Etait-ce la fatigue du jogging et du vélo? Je ne sais pas. Toujours est-il que j'ai demandé à ces personnes si je pouvais les aider.
Heureusement pour moi, ces personnes étaient, elles, éduquées, et m'ont répondu avec le sourire que ce n'était pas nécessaire, m'évitant l'embarras de devoir leur parler et les guider, ce qui serait une intrusion impardonnable dans leur intimité.
(Je suis en train de lire une Histoire de la politesse de 1789 à nos jours, commise par un dénommé Frédéric Rouvillois, et c'est passionnant pour l'instant, même si je n'ai lu que 300 pages, à peine la moitié de la somme)
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