Aujourd'hui j'étais à Rennes, le soleil a percé les nuages, il faisait beau et une dizaine de degrés. Quand je suis arrivé à Paris, il faisait gris et froid. Je suis descendu à la station de métro Montparnasse. Il y avait des policiers juste derrière la sortie, juste derrière les battants des portes par lesquelles on sort du métro. On ne les voit pas avant, on ne peut pas faire demi-tour quand on les a vus. Au moment où j'entrais dans le métro, un noir sortait. Je n'ai pas été surpris qu'on lui demande ses papiers. Nous savons tous maintenant que la police fait des raffles à la sortie des bouches de métro populaires. Et tout le monde s'en fout... C'est triste!
Pas plus tard que ce week-end j'ai entendu aux infos qu'un malien avait été arrêté et allait être reconduit à la frontière. Des politiciens se sont émus de cette reconduite à la frontière, alors que depuis pratiquement un an l'homme est parfaitement intégré dans la société et travaille. Cet homme a obtenu un répit. Avec un peu de chance il aura peut-être même des papiers. Parce qu'il a eu la chance d'être médiatisé. Mais combien comme lui ont été exploités par des marchands de travail malhonnêtes avant d'être renvoyés chez eux avec des menottes aux poignets comme des délinquants? Et ce malien, où a t-il été arrêté? A une sortie de métro! Notre police ne fait plus d'enquête, ne recherche plus à attrapper des délinquants, elle se contente de faire du chiffre, de faire des raffles dans les stations de métro. Il y a des métiers qu'il me répugnerait d'accomplir...
Pendant ce temps en Guadeloupe et Martinique, ces terres lointaines qui ont longtemps été des terres d'esclavage et où aujourd'hui les esclaves n'existent plus mais où les entreprises et l'argent est toujours monopolisée par des gens d'une couleur étrangère, il paraît qu'on arrête et qu'on matraque les pauvres gens qui sont chez eux et qui en ont marre d'être exploités. On aime bien l'indigène, mais seulement quand il sourit et accueille le touriste blanc avec le sourire avant de retourner vivre dans son taudis. On ne comprend pas que l'autochtone noir empêche le blanc qui s'est acheté une maison de vacances de circuler tranquillement sur les routes pendant que le pays se bat pour obtenir des conditions de vie plus décentes. On en comprend pas que y'a-bon-banania puisse ne plus avoir envie de sourire.
Et notre président? Il ne s'est pas rendu compte qu'il y avait un incendie à éteindre dans ces contrées lointaines. Après une petite promenade au moyen-orient, il se plonge sur la question du congé de maternité, une question d'une importance primordiale.
Il y a des jours où mon pays me fait honte...
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