Ce bouquet aura une histoire dont je me souviendrais. Il a été décidé le jour de la Saint Patrick, quand j'ai été chercher ma radio. Je me suis dit la vie continue et je me suis acheté des fleurs. Et surtout je me suis dit qu'à quarante ans il était temps que je pense sérieusement à ce que je voulais faire de ma vie, à ce que je voulais qu'il reste de moi après moi.
Ma vie d'employé de bureau? Non, ça n'a franchement aucun intérêt. Ca a toujours été considéré par moi comme quelque chose d'alimentaire, même si ça a tendance à prendre un peu trop de place dans ma vie.
Mon implication dans la vie associative? Mon dévouement à la cause syndicale? Mes coups de colère et mes clavardages sur ce blog? Ce sera oublié bien avant que je ne meure.
Et je me suis dit qu'il y a une chose qui resterait de moi après ma mort: ma peinture. J'ai toujours gribouillé, pendant presque toutes les périodes de ma vie, et je me suis dit qu'il n'était pas envisageable que ça s'arrête. C'est peut-être très moche, peut-être que d'autres trouveront ça moins moche , il y en a même à qui ça plaira, peu m'importe. Moi ça me fait plaisir.
Et puis surtout ça me calme, ça me relaxe, ça me repose. Peindre a sur moi un effet presque aussi déstressant que de courir (mais c'est beaucoup moins revitalisant). Quand j'étale mes couleurs je ne pense à rien d'autre, je suis concentré sur ce que je fais, sur l'impact de le nouvelle couleur sur ce qui est en dessous et ce qui viendra après.
Même quand c'est fini ça continue à avoir cet effet relaxant. Je suis capable de rester des heures devant une toile sans penser à rien, à juste m'évader dans la toile. C'est mon espace de relaxation, la touche qui m'aide à rester zen. Mes peintures autour de moi ont aussi un côté rassurant. Que je n'explique pas, mais j'aime bien les avoir autour de moi, elles me font me sentir chez moi.
Dernière confession: je travaille en musique. Cette composition florale a été bercée par de la musique arménienne (Khor Virab), puis par les oratorios du couronnement de Le Sueur, suivis du Requiem de Mozart et d'un album de Jay-Jay Johanson.
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