Chocolat ou café?

Remake

"Ce soir quand je suis rentré j'ai tout de suite vu la tâche de sang sur son poil. J'avais déjà remarqué qu'elle avait une grosseur, je savais ce que c'était, mais je n'avais pas voulu la voir..." Ca je l'ai déjà écrit il n'y a pas si longtemps que ça, le 30 mars dernier.

J'aurai pû écrire la même chose ce soir, mais avec une petite différence. Il ne s'agit plus d'une grosseur, mais de plusieurs grosseurs, des boules qui poussent enfouies dans son pelage. Pour l'instant elles sont localisées au même endroit, mais le constat est inéluctable, la maladie a gagné.

Ce soir deux tumeurs sont arrivés à ulcération, il y avait des tâches de sang sur la housse de couette et sur la moquette. Alors j'ai amené Marie-Charlotte chez la vétérinaire. Elle a confirmé ce que je savais déjà: on ne va pas ré-opérer, la maladie a gagné. Maintenant ce sera corticoïdes et antibiotiques au menu quotidien et je retourne la voir dans un mois, début septembre.

Et après? Après grosso modo je vais ramener Marie-Charlotte chez la vétérinaire tous les mois pour faire le point. Il serait très optimiste d'espérer qu'elle soit encore vivante l'année prochaine. Quand le cancer attaquera les poumons, ce qui est dans la suite logique des choses, je devrais la piquer pour lui éviter de mourir étouffée.

Nous aurons donc vécu treize ans ensemble. Treize ans ce n'est pas énorme pour un chat? C'est vrai, mais ce que je ne savais pas quand elle était toute jeune, c'est que la pilule pour les chats c'est de la merde et qu'elles finissent tôt ou tard par développer un cancer ensuite. Marie-Charlotte a pris la pilule quand elle était plus jeune...

Gap générationnel

Il ya des choses qui vous font prendre conscience que vous appartenez à une génération et pas à une autre, que vous vivez des choses qu'une génération précédente n'a pas pû connaître et que la génération d'après trouvent déjà dépassées.

Ainsi hier j'ai appris que le microprocesseur avait été inventé en 1969 par Marcian Hoff, un ingénieur américain qui travaillait pour la firme Intel, et a été commercialisé pour la première fois en 1971. Ensuite c'est un français qui a inventé en 1973 le premier micro-ordinateur (André Truong? François Gernelle? l'un travaillait pour l'autre, les deux revendiquent la paternité de l'invention). En 1973 j'étais né. J'avais quatre ans.

Je ne suis pas suffisamment vieux pour me souvenir du temps où les micro-ordinateurs n'existaient pas du tout. Je ne sais pas à quoi pouvait ressembler un péage d'autoroute sans barrière automatique. Mais je me dis que ça à quand même dû énormément changer la vie des gens en très peu de temps.

Je me souviens avoir joué à pac-man quand j'étais adolescent, ce jeu où un bonhomme en forme de camembert se déplaçait dans un labyrinthe en essayant de manger des petites billes sans se faire toucher par les méchants fantômes. Je me dis que seule ma génération a connu ce petit bonhomme, ce jeu qui maintenant doit sembler très rudimentaire.

Mais qui a eu l'idée d'utiliser des ordinateurs pour développer des jeux et nous amuser devant un écran? Pac-man est une invention de 1979. A l'époque on regardait RécréA2 sur Antenne2, et on branchait sa console de jeu sur l'ordinateur avec une prise péritel. Les gamins n'avaient pas tous un ordinateur dans leur chambre. Et on jouait beaucoup plus dehors, on avait des copains, on était plus sociabilisé. Je ne suis pas certain que ce soit encore le cas pour tous les enfants de nos jours.

Et je réalise aussi que mes parents étaient quand même très moderne, et je suis encore une fois épaté par la curiosité et l'intelligence paternelle (d'ailleurs même maintenant à 67 ans il continue à m'épater, il est toujours à la pointe du progrès et des connaissances scientifiques; ce serait donc ça une mentalité d'ingénieur?). J'ai eu la chance d'être envahi dans ma vie quotidienne par ces innovations technologiques au fur et à mesure qu'elles existaient, et papa essayait toujours de nous expliquer comment ça marchait. Je pense qu'aujourd'hui il doit être bien déçu d'avoir le fils que je suis devenu et qui montre si peu de curiosité technologique. Après tout, je ne peux même pas regarder la télé sur mon téléphone portable!!

Simple bonheur

Se lever au matin, quand le soleil n'est pas encore monté dans le ciel. Ouvrir les rideaux, les fenêtres, les portes. Sortir sur la terrasse pour respirer la rosée du matin qui s'attarde et irise les brins d'herbe. Contempler les fleurs du rosier grimpant qui s'enhardissent, marcher pieds nus dans l'herbe encore humide. Puis prendre un jus de fruit en contemplant la verdure. Faire une grille de sudoku pendant que le thé refroidit et infuse. Ecouter le silence, quand même les oiseaux sont silencieux.

Après le petit déjeuner et avoir bouquiné quelques instants ou écouté une symphonie de Chostakovitch, passer le portail et descendre à la plage pour son bain du matin. Rentrer dans l'eau et nager, sentir le liquide frais sur sa peau, respirer en rythme entre deux mouvements.

Passer sur le chemin du retour au marché sur la place du village pour acheter un melon, des cerises et des nectarines, une salade et deux trois tomates.

Après le déjeuner sur la terrasse à l'ombre de la vigne, faire paresseusement la sieste en écoutant les abeilles qui butinent la lavande.

Enfourcher ensuite son vélo pour aller faire une grande promenade sur les routes de l'arrière-pays. S'arrêter près d'une crique déserte pour plonger entre les rochers. Prendre le temps de rentrer à pieds en poussant son vélo et en picorant des mûres sur les ronces. Faire une pause sur la place du village pour boire un diabolo-menthe en regardant le temps qui passe.

Ne pas écouter les infos, ne pas allumer la télé, ne pas allumer la radio. Goûter le silence ou la voix de Philippe Jaroussky chantant des mélodies françaises. Lire pendant que le soleil finit sa course et se coucher tôt après avoir passer une journée tranquille à ne rien faire.

Je ne suis pas quelqu'un de compliqué, une vie simple et rustique dans une campagne en bord de mer me satisferait pleinement. Souvent j'en rêve. Mais ce sera pour plus tard, quand je ne travaillerai plus.

En attendant je suis à Paris et j'ai passé aujourd'hui ma journée au travail comme les jours précédents de la semaine et le jour à venir. Le temps des vacances n'est pas encore venu. Le temps de la retraite non plus.

Franck (2)

Il m'avoua ne pas avoir de portable sur lui. Parce qu'il avait eu un problème avec le sien et qu'on lui avait prêté à la boutique un téléphone en remplacement, mais un téléphone tellement basique qu'il avait honte d'être vu avec. Vous vous rendez compte, un téléphone qui ne reçoit pas les MMS? Un téléphone sur lequel on ne peut pas regarder la télé? C'est important de pouvoir regarder la télé sur un portable!

"Ah bon, ai-je dit, moi je n'ai même pas la télé chez moi, je ne regarde pas la télé". "Mais tu es un snob alors, a t-il répondu, c'est important de regarder la télé, de vivre comme tout le monde. Et puis, comment tu fais pour les voir quand tu as des amis qui passent à la télé?". "Euh, je n'ai juste pas d'amis qui passent à la télé..."

(précision: je ne regarde pas la télé chez moi vu que je n'ai pas de téléviseur, mais je ne la regarde pas non plus sur mon portable)

Franck

J'étais debout à l'arrêt quand j'ai senti son regard derrière moi. J'ai tourné la tête et croisé son regard. Mais il n'a pas bougé, restant sur les marches à trois mètres derrière moi. Alors j'ai pris l'allée, j'ai fait quelques mètres, et je me suis arrêté au tournant pour regarder par dessus la haie de buis la roue de la fête foraine dont la lumière illuminait le jardin désert et les façades des immeubles. Je l'ai senti qui s'arrêtait derrière moi, juste à un mètre, immobile dans la pénombre. Je me suis retourné, lui faisant face, et je suis resté là, planté, le regardant dans les yeux. Immobile, sans dire un mot. Comme un chat qui attend que sa proie remue.

C'est très intimidant ce que tu fais là a t-il fini par dire. Surtout quand on est timide comme moi. Tu pourrais dire quelque chose.

Oui, mais dire quoi? Ce n'est pas le genre d'endroit où les gens se croisent pour converser. On se touche, on se tâte, on se palpe, on fait plein de choses, mais bien souvent on n'entend la voix de l'autre que quand la chose est faite. Parler serait prendre le risque de faire fuir l'autre pour avoir dit une banalité trop évidente ou une déliciosité trop pédante.

Mais nous avons parlé. Pendant des heures. En fait nous n'avons fait que parler, et il était trois heures trente du matin quand nous nous sommes séparés et que je suis remonté sur un vélib pour traverser la ville vers mon petit chez moi.

(je suis vraiment intimidant?)

Jeu de mot?

Elle n'est pas très grande. Mais elle est très large. En fait on peut même dire qu'elle est ronde. Pourtant elle fait attention à ce qu'elle mange. Des sandwichs, des frites, des pizzas. Parfois elle fait vraiment des efforts, elle mange de la verdure, elle prend des petits poids....

Brüno (2)

Je m'étais dit que jamais je n'aurais été voir une telle connerie, mais vos réflexion et celles d'autrui m'ont influencé. Quel dommage! Pas une seule fois je n'ai ri, j'ai juste trouvé ça pathétiquement idiot. A un moment j'ai voulu partir, mais je me suis retenu, je suis resté. Mais ça n'a été que pour partir un peu plus tard, je ne pouvais plus supporter une seconde de plus cette overdose de bêtises, cette vulgarité incommensurable. Au lieu de me faire rire, ça m'a surtout surtout beaucoup énervé de constater que tant de personnes vont voir ça et en plus vont même jusqu'à l'apprécier (certains vont même jusqu'à le comparer à "La cage aux folles", au secours!). Est-ce que je suis un snob comme me l'a dit F pas plus tard que ce matin à propos du fait que je ne possède pas de télé? Je ne sais pas. Peut-être. Mais je refuse d'accepter et de cautionner ce niveau de vulgarité.

(heureusement pour mon ego, il y a eu d'autres personnes que moi à sortir de la salle avant la fin, je ne suis pas le seul snob sur cette planète)

(d'ailleurs je précise qu'à aucun moment je n'ai entendu le couple de mecs devant moi rire, idem pour d'autres personnes dans le coin de la salle où j'étais, ce qui me rassure également, même si j'ai entendu à d'autres endroits de gros éclats de rire)

Solilès

Do ré mi fa sol li lès... j'ai toujours trouvé que c'était un joli mot, solilès même si je me demandais un peu ce que ça venait faire sur le croupion d'un poulet. Sauf que ça s'écrit sot-l'y-laisse, ce qui est tout de suite moins musical, et moins agréable quand on fait partie comme moi des sots dont ce n'est pas le morceau préféré.

Ma première étoile

Ce vendredi midi pendant ma pause déjeuner je me suis promené sur les Grands Boulevards et je suis rentré au Virgin pour en sortir avec un bouquin d'origami sous le bras. J'ai toujours été étonné par ce qu'on pouvait faire avec une simple feuille de papier et quelques pliages.

Et donc ce soir j'ai parcouru quelques pages et je me suis lancé. Voici ma première oeuvre en exclusivité mondiale, une simple étoile. Elle est vraiment passionnante ma vie, non?!

Rajout du dimanche

Puis j'ai pris une autre feuille, et j'ai rajouté une épaisseur à mon étoile. 12 branches c'est plus joli que huit, non?

Brüno

S'il y a bien un film à l'affiche en ce moment qu'il est inimaginable que je voie, c'est bien ce Brüno. Rien que de voir l'affiche me hérisse le poil. Et je ne comprends pas que la communauté LGBT puisse laisser passer cette chose sans appeler vigoureusement à son boycot. Aucune autre communauté n'accepterait d'être ainsi caricaturée sans réagir. Je n'ai aucun mal à imaginer que la prochaine insulte à la mode à la rentrée dans les cours de récré sera "brüno"...

Grippe d'été

Il y a quelque chose que je ne comprends pas. On nous a fait peur avec la grippe mexicaine-espagnole-chinoise-anglaise... étrangère en tout cas, on nous a montré des images de villes en quarantaine où les gens vivaient confinés chez eux et portaient des masques sur le visage. Il y avait un risque énorme de pandémie, nous étions tous en danger.

Et maintenant que cette grippe étrangère arrive chez nous, elle est devenue inoffensive, il suffit juste de prendre un peu de paracétamol et ça passe tout seul. Exit le tamiflu dont on nous rabattait les oreilles parce qu'il fallait faire des stocks en urgence.

Il y a un divergence entre ces deux façons de voir les choses qui me laisse perplexe. Vraisemblablement on nous manipule. Pourquoi faire autant de cas pour une grippe qui se soignerait en avalant un cachet de paracétamol?

T'as pas une corde?

Régulièrement (oui, malheureusement nous en sommes à pouvoir utiliser ce mot) j'entends à la radio qu'une personne s'est suicidée en prison. Je ne comprends pas comment cela est possible.

Dans les films on nous dit qu'on leur enlève leur ceinture, les lacets de chaussures, tous les effets personnels qui pouraient justement être utilisés à mauvais escient. Pourtant les gens se suicident! Un jour il y a même un qui s'est pendu avec la ceinture de sa robe de chambre. Oui, il avait une robe de chambre en prison!! Il y en a qui sautent par les fenêtres aussi. Il n'y a pas de bareaux aux fenêtres dans ces endroits?

Personnellement je ne peux m'empêcher de penser que si une personne a la possibilité de se suicider en prison c'est que l'Etat a failli dans ses fonctions. Et il serait normal que des sanctions soient prises envers les personnes qui n'ont rien fait pour empêcher cette possibilité. L'Etat est responsable de l'intégrité physique des gens qu'il prive de liberté. (s'il ne l'était pas, pourquoi alors ne pas suicider les gens quand les prisons sont trop pleines?)

Une poste sans facteur?

Votre courrier n'arrive pas ou très en retard? C'est normal. A la poste on supprime la des postes. On ne remplace pas les gens qui partent, les accidentés, les gens qui meurent. Avant vous aviez des stagiaires pendant les vacances? Ca n'existe plus. La poste n'embauche plus de stagiaires pour l'été. ca veut dire que les postiers ne partent plus en vacances? Si, si. Leur travail sera fait par leurs collègues. Et comme ce sont des êtres humains (eh oui!) et qu'ils ne peuvent pas faire le travail de deux personnes à la fois, forcèment votre courrier en pâtira.

Vous faites la queue au guichet? Ca aussi c'est normal. Et ça ne va pas aller en s'arrangeant. On ne peut pas faire le même travail avec moins de personnes, c'est physiquement impossible.

Et vous voulez toujours la privatisation de la poste? Si l'Etat supprime des emplois, vous imaginez ce que ce sera quand la poste sera privée?

Le 27 juillet prochain, le projet de changement de statut de la poste passe devant le Conseil des Ministres. Oui, c'est en plein été. Mais les gouvernements ont l'habitude maintenant de faire leurs coups-bas pendant l'été, quand le citoyen lambda bronze sur une plage ou fait du trekking dans les alpes.

(je ne peux m'empêcher de penser, devant cette assiduité de notre gouvernement à légiférer de manière à créer toujours plus de précarité et de chômage, qu'il est temps que nous arrêtions de nous laisser faire et d'avaler des couleuvres, mais si je suis le seul à le penser, alors j'ai le temps d'en faire une indigestion)

Question existentielle

Existe t-il spectacle plus glamour que moi sous un parasol suçant une glace dans mon nouveau maillot de bain imprimé bulles-de-savon, le corps luisant de crème solaire sur cette terrasse déserte où plane dans l'air les paroles d'une chanson idiote de Prévert?

(question sans queue ni tête? Oui, c'est juste un jeu!)

Communiqué

La Journée mondiale contre le sida 2009 amputée sans préavis de la moitié de son budget en Ile-de-France

Le 25 mai 2009, l’enveloppe régionale consacrée aux actions de la Journée Mondiale de lutte contre le Sida du 1er décembre, a été rendu publique. Elle s’élève à 100 000 euros. Cette somme correspond à la moitié du budget par rapport à l’année 2008. Pourquoi le Groupement régional de santé publique (GRSP), financé par l’Etat, les collectivités territoriales et la Caisse d’assurance maladie, a t-il réduit de 50% le budget alloué à cet événement à haute valeur symbolique, censée fédérer et rappeler la volonté politique d’en finir avec la pandémie.

Chaque année, le GRSP dispose d’une enveloppe de fonds publics pour mener à bien divers objectifs de santé publique. Ce ne sont pas moins de 30 objectifs regroupant pathologies ou thèmes tels que cancer, pré-natalité, vieillissement, ou maladies chroniques. La lutte contre le sida est inscrite dans les objectifs 21 et 22 du Programme régional de santé publique, le PRSP.

Pour l’année 2009, le budget global du GRSP Ile de France est de 31 millions d’euros, dont 8,7 millions (28%) consacrés à la lutte contre le sida. Pour la Journée Mondiale de lutte contre le sida (JMS), célébrée chaque 1er décembre depuis 1987, les différents acteurs engagées (associations, services hospitaliers, collectivités territoriales et autres acteurs de la lutte contre le sida) répondent à un appel à projets du GRSP, qui dispose d’une enveloppe dédiée à cet événement, dont le montant est voté par son Conseil d’administration.

Selon la lettre d’appel à projets pour le 1er décembre 2009, on remarque, que le nombre de projets retenus ne cesse d’augmenter 64 en 2006, 89 en 2007, et 121 en 2008. Pourtant le budget en l’Ile de France pour la Journée ne cesse de diminuer depuis 2007. Il était de 250 000 euros en 2007, 200 000 euros en 2008, avant d’être amputé de 100 000 euros pour le 1er décembre 2009.

Alors qu’il s’agit d’une baisse de 50% décidée par le Conseil d’administration, Anne Lemoine-Pape, secrétaire générale du GRSP, évoque une « nécessité de rééquilibrage » sans préciser les motifs qui l’aurait rendu nécessaire.

Francine Bavay, à la fois membre du conseil d’administration du GRSP et vice-présidente du Conseil régional d’Ile-de-France rappelle que « la région est impliquée dans le fonctionnement du GRSP qu’à 1/32e [il y a 32 membres au CA du GRSP — ndlr] et qu’elle finance la lutte contre le sida à hauteur de 4 millions d’euros par l’intermédiaire du CRIPS Ile-de-France (Centre régional d’information et de prévention du sida) ».

À la Direction générale de la Santé, le Dr Bernard Faliu, Chef de bureau infections par le VIH, IST et hépatites, rappelle que « la DGS finance le fonctionnement de nombreuses associations nationales très actives lors du 1er décembre, mais n’a pas de ligne de crédit spécifique pour l’organisation d’actions au cours de la journée du 1er décembre ».

Si le GRSP Ile-de-France regroupe des acteurs étatiques de santé publique, les décisions sont prises au niveau régional. Les dossiers déposés dans le cadre de l’appel à projets sont jugés par un comité technique coordonné par Christine Barbier, chef de projet régional pour le VIH/IST et hépatites à la DRASS (Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales). C’est ce comité qui sélectionne les dossiers retenus pour ensuite fixer les montants pour chaque action financée.

Enfin, un autre point a attiré notre attention : en 2007, un budget de 270 000 euros était initialement prévu pour la JMS, mais seulement 244 000 euros auraient été distribués pour 89 dossiers retenus. Où sont partis les 26 000 euros de différence ? En questionnant Anne Lemoine-Pape, on apprend que la différence aurait été reporté pour l’année suivante. Quoi qu’il en soit, dans ce genre d’opération comptable, qui témoigne d’une certaine souplesse dans la gestion des fonds publics, l’argent consacré au sida n’a pas été détourné à d’autres objectifs de santé publique. Il reste donc à savoir ce que sont devenus les 100 000 euros amputés de la Journée mondiale contre le sida...

Arthur Attal et Marjorie Bidault

Scoop!

Cet après-midi il y avait l'assemblée générale annuelle de mon club de course à pied, les Front Runners de Paris, et je suis ré-élu au conseil d'administration, c'est parti pour une nouvelle année. Yippee!

Question existentielle

Et un pull d'été rayé à rayures roses et rouges dont les rayures sont de la même épaisseur, je le mets dans la pile rose ou dans la pile rouge?

Question existentielle

Un polo turquoise, je le range avec les polos bleus ou avec les polos verts?

Communiqué du Centre LGBT

Paris le 1^erjuillet 2009

Subvention d’état des actions sociales du Centre LGBT IdF intégralement supprimée

Alors qu’à l’occasion de son premier anniversaire rue Beaubourg, la presse a salué unanimement le succès de l’implantation du Centre LGBT Paris IdF dans ses nouveaux locaux, l’état, lui supprime intégralement la subvention de 15 000 euros, allouée pour ses activités sociales.

Depuis l’installation rue Beaubourg, la fréquentation du Centre a explosé et nous accueillons un nombre toujours plus important de personnes sollicitant nos services.

Comme chaque année, nous avons adressé au Groupement Régional de Santé Public de la Région Ile de France, guichet unique regroupant notamment les directions de la DASS et de la DRASS, deux dossiers de demande de subvention.

Un premier dossier pour financer les actions propres à la santé d’un montant de 10 000 euros. Ce financement est bien accordé à hauteur de 9 000 euros, la Région Ile-de-France contribuant pour 2 900 euros.

Un second dossier pour financer les actions sociales du Centre d’un montant de 15 000 euros. Ce financement a été, cette année, purement et simplement et dans sa totalité refusé, notre action n’ayant pas été jugée prioritaire.

Pourtant, l’action sociale du Centre LGBT Paris IdF est primordiale et prioritaire.

Aucune autre structure ne prend en charge les difficultés inhérentes aux discriminations rencontrées par les personnes LGBT.

Ce financement nous permet de proposer aux usagers du Centre un accueil personnalisé au sein de permanences juridique, sociale, aide à l’emploi et psychologique.

En effet, les personnes LGBT fragilisées par un accident de la vie lié à leur orientation sexuelle ou identité de genre, sont souvent confrontées à une homophobie familiale et parfois sont mises à la porte de chez elles ou à une homophobie exercée dans le cadre professionnel.

Elles s’adressent alors au Centre pour y trouver une écoute bienveillante, nos équipes les aident à comprendre leurs droits, à constituer leur dossier et les adressent aux services sociaux. La permanence retour à l’emploi les remet dans le circuit du travail, la permanence sociale leur alloue parfois des tickets pour leur permettre de souffler une nuit ou deux dans un hôtel avant de trouver une place en foyer ou de se nourrir.

Ce financement nous permet aussi de tenir un accueil collectif pour informer et orienter toutes les personnes qui poussent nos portes et se socialisent autour d’un bar associatif tenu par un chargé d’accueil ou assistent aux évènements organisés pour favoriser notamment la prévention, l’échange d’informations et d’expériences.

Si la fréquentation du Centre a plus que doublé dans les nouveaux locaux, les frais également ont fortement augmenté, le loyer annuel est de 65 000 euros, il vient d’augmenter de plus de 900 euros par an ; nous embauchons 4 salariés à temps partiel ; tout ceci est indispensable à l’hébergement de nos 65 associations membres et au bon déroulement de tous nos projets santé et sociaux.

Nous ne parvenons à comprendre la logique qui a prévalu à ce choix. Pourquoi financer régulièrement un lieu tel que le Centre et alors qu’il fédère toujours plus d’associations LGBT hébergées et reçoit toujours plus de public, subitement,décider, non pas de réduire, mais de supprimer l’intégralité du financement de ses actions sociales ?

Cette décision compromet l’équilibre budgétaire du Centre ;le GRSP ne se demande pas une seconde comment nous allons maintenir et développer nos actions et projets sociaux ainsi que les postes des deux salariés à temps partiel qui aux côtés des équipes de bénévoles nous aident à tenir le Centre ouvert chaque jour et à accueillir le public.

Nous nous interrogeons aussi sur la cohérence et la rationalité de l’ensemble du dispositif de financement du GRSP. Il nous semble pour le moins paradoxal de mettre en difficulté la structure qui héberge régulièrement ou ponctuellement certains des projets retenus par le GRSP cette année, si nous ne pouvons assurer les frais de structure et de personnel qui sont les nôtres, ces projets seront voués à l’échec. Ce saupoudrage est préjudiciable à une politique maîtrisée et efficace des projets associatifs.

Nos interlocuteurs au GRSP nous ont assurés que cette décision ne valait que pour cette année, certes, mais ont-ils seulement compris à quel point ils allaient nous rendre l’année 2009 plus compliquée que prévu ?

Nous nous insurgeons contre la politique d’attribution des subventions par l’état. Il ne prend pas en charge directement la lutte contre les discriminations ou les actions de réparation des conséquences des discriminations sur la santé et les conditions de vie des personnes discriminées, mais compte sur les associations pour le faire à sa place.

Alors nous considérons que les structures associatives qui elles assument ce travail doivent être financées de façon pérenne et cohérente au lieu d’être constamment soumises aux fluctuations de décisions arbitraires qui compromettent leur équilibre financier et leur développement.

Christine Le Doaré
Présidente du Centre LGBT Paris IdF