C'est le troisième livre de Jean Teulé que je lis, après Le magasin des suicides et Les lois de la gravité, deux livres que j'avais aimé mais où tout résidait dans une idée de départ originale qui était déroulée ensuite pour finir parfois en queue de poisson. C'était d'ailleurs deux livres de lecture très facile, et plutôt courts, du genre à lire dans les transports communs.
Le Montespan est un peu différent, il est construit à partir d'une histoire plus ancienne et a donc demandé un certain travail de recherche pour établir l'atmosphère de l'époque. A vrai dire je me demande si ce n'est pas tout ce travail de recherche et de décorum que j'ai le plus apprécié dans l'histoire, au delà de cette histoire de mari cocu qui n'accepte pas que sa femme soit la favorite du roi.
Par exemple l'idée que les aristocrates de l'époque se mettaient du beurre sur les gencives pour cacher les caries de leurs dents (les dentistes n'étaient pas aussi efficaces à l'époque qu'aujourd'hui et il était rare de trouver des personnes avec une dentition complète) et donc souriaient tout le temps pour éviter que le beurre ne fonde trop vite fait partie des petits détails qui donnent une dimension différente à l'histoire apprise dans les livres d'époque. De même pour tous les détails sur les odeurs corporelles et la façon de chacun de gérer ces excréments. Bah oui, on fait comment pour chier quand on porte une robe à panier qui ne permet même pas de s'assoir? Et je ne parle même pas de s'essuyer les fesses... Un livre qui se révèle au final très instructif sur les moeurs d'une époque, même si ça reste une fiction (bien qu'élaborée à partir d'une histoire vraie) et que je ne suis pas certain que tout y soit vrai.
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