Ce dimanche après-midi il y avait à l'espace des Blancs-Manteaux le Forum de la FSGL, l'occasion dans un même espace de rencontrer toutes les associations de la Fédération Sportive Gaie et Lesbienne. Donc j'y ai passé la fin de l'après-midi à représenter mon association de jogging, les Front Runners de Paris, donnant des renseignements à qui en veut, souriant au tout venant (si si, je suis capable d'être souriant!), vantant la convivialité de notre association. (Si je cours avec eux depuis une dizaine d'années, croyez moi c'est que c'est un club où il fait bon vivre!)
Cependant à un moment j'ai croisé un regard de convoitise plus insistant que les autres. Pas quelqu'un qui voulait des renseignements sur nos entraînements, mais quelqu'un qui est juste passé devant moi avec un regard bien appuyé pour ensuite aller se poster contre un mur cinq mètres plus loin sans me quitter des yeux. Juste à côté de lui il y avait un escalier qui descendait aux vestiaires et aux toilettes, le message était on ne peut plus clair.
J'étais en mission, en représentation, et je n'envisageais pas de dire à mes amis coureurs "excusez moi je vais tirer mon coup aux toilettes et je reviens". Après tout j'ai quand même une petite réputation à tenir. Et je n'ai jamais eu aucune aventure avec aucun membre de l'association, je veux bien m'envoyer en l'air avec des inconnus, mais pas avec des gens que je connais, un peu de pudeur quand même! Donc j'ai fait comme si je ne voyais rien.
Sauf que!
Sauf que à un moment sans le vouloir j'ai renversé la barquette qui trônait sur notre table et les grains de raisin et les mirabelles se sont éparpillées sur le plancher. Pas d'autre choix que de les ramasser et de descendre les nettoyer sous un robinet (et je jure sur tout ce que j'ai de plus cher que je n'ai pas fait exprès).
Evidemment quand je suis descendu il a aussi descendu les marches sur mes pas. Evidemment il a poussé une porte où il n'y avait personne et je l'ai suivi. Je suis décidément un garçon bien facile...
Puis, au bout d'un certain temps (ou d'un temps certain?), son portable a sonné dans sa poche. J'ai dit en riant que ça devait être son mari qui le cherchait. Ca se pourrait bien m'a t-il répondu. Bingo, c'était le mari, fin de nos ébats.
(en remontant avec mes fruits lavés et même déjà secs j'avais un peu chaud aux joues en me disant que mon absence avait été forcément remarquée, mais curieusement non, j'ai posé la barquette sur la table et continué à répondre aux questions...)