Voilà, c'est fini, Marie-Charlotte n'est plus. Je savais depuis un mois qu'elle était condamnée à courte échéance et que le cancer avait gagné, la vétérinaire m'avait dit qu'elle ne passerait probablement pas l'année. Cette fin m'a encore parue plus proche depuis une semaine, quand Marie-Charlotte a arrêté de résister, a arrêté de se nourir. Ca faisait une semaine qu'elle ne mangeait plus, qu'elle passait son temps à dormir planquée sous le lit, et parfois je la voyais quand elle devait faire une pose pour aller d'un endroit à l'autre, de sa planque à sa gamelle d'eau ou à la litière, chemin qui ne fait que deux trois mètres mais qu'elle n'était plus capable de parcourir sans s'allonger cinq minutes tous les mètres. A la fin elle semblait avoir du mal à respirer, elle était efflanquée, et quand je la carressais je sentais ces vertèbres et ses os sous mes doigts, sous les plis de sa fourrure épaisse.
Ce week-end j'ai compris que tout était fini, qu'il fallait appeler la vétérinaire pour abréger ses souffrances. J'ai appelé ce matin, j'avais rendez-vous ce soir à dix-sept heures. Quand je l'ai prise dans mes bras ce soir, elle a tout de suite compris (je me demande bien comment) et elle a pissé de peur. Je suis sorti avec elle dans les bras, je suis sorti dans la rue, elle a essayé de se débattre, puis ses pattes se sont raidies, et l'instant d'après tout son corps s'est relâché, elle était morte. Quand je suis arrivé chez la vétérinaire qui est à cent mètres de chez moi, c'est un chat mort que je lui ai apporté. Elle est morte de terreur dans mes bras en tentant de m'échapper. Et même si je sais que je n'avais pas le choix, j'aurais préféré une mort moins violente.
Voilà, la page est tournée, il n'y aura plus chez moi cette ombre grise qui allait et venait où que j'aille, qui venait me chercher quand il était l'heure d'aller se coucher, qui m'attendait derrière la porte quand je rentrais du boulot, qui me surveillait le matin quand je prenais ma douche, qui me consolait le soir quand je rentrais avec mes peines de coeur, il n'y aura plus qu'un vide auquel il va falloir que je m'habitue. Mais ainsi va la vie.
Mine de rien nous avons vécu une belle tranche de vie ensemble tous les deux. Elle est née à l'été 1996 et est arrivée dans ma vie à la rentrée scolaire suivante. Je viens de regarder des photos de l'époque où elle faisait ces premiers pas dans l'appartement de Malakoff où je vivais à l'époque avec mon ex. Elle était toute petite et ne pesait pas lourd quand elle se posait sur mon épaule. J'avais l'impression d'avoir réussi ma vie sentimentale à l'époque: j'avais un mari et un animal de compagnie dans un endroit où nous vivions tous ensemble pour l'éternité. Mais le bonheur n'a pas duré le passage des ans, et début 2000 je déménageais seul avec mon chat pour une nouvelle vie à Issy-les-Moulineaux. Marie-Charlotte c'était un peu ma part de bonheur à moi, l'âme de mon foyer. Maintenant mon appartement n'a plus d'âme...
Certains quand ils perdent un animal de compagnie en prennent aussitôt un autre. Je ne crois pas que ce soit ce que je vais faire. Je ne sais pas. Je crois que je vais laisser faire le hasard, il fait souvent bien les choses.
Voilà, c'était la dernière fois que vous lisiez quelque chose sur mon chat sur ce blog. Maintenant que je ne suis plus un blog-à-chat, vous allez quand même continuer à me lire?
Le temps fera son œuvre...
Et puis un jour un animal saura te conquérir.
Je vois bien comme Piscoline prend de plus en plus de place chez moi.
Je t'embrasse fort
Rédigé par : mume | 02/11/2009 à 21:16
bon courage à toi... avec ou sans chat on va continuer à te lire...
Rédigé par : thierry71 | 02/11/2009 à 21:25
Es tu conscient, sais tu qu'elle a été heureuse avec toi ?
bises.
Rédigé par : Garfieldd | 02/11/2009 à 21:37
Bon courage et bises, je crois qu'elle a eu une belle vie de chat et continue à nous régaler de tes billets.
Bises
Rédigé par : lo grelh | 02/11/2009 à 21:49
La mort est rarement douce. Je t'embrasse aussi.
Rédigé par : Olivier Autissier | 02/11/2009 à 22:22
:( J'imagine que tes mots sont en deça de ce que tu ressens. Et pourtant, ils sont terribles.
Des bises.
Rédigé par : orpheus | 02/11/2009 à 22:39
Sans doute les mots sont-ils vains dans ces moments...
Mais je t'envoie des pensées de réconfort.
Et je me dis qu'il a été bon pour elle d'être chat avec un tel maître.
Rédigé par : Ben | 02/11/2009 à 23:07
Désolé.
Je sais ce que c'est.
Rédigé par : kenneddy | 03/11/2009 à 03:44
Bises.
Aujourd'hui, j'ai vu un ami qui vient d'adopter un chaton. Il l'a baptisée Patate. Une minuscule chatte tachetée noir et blanc comme une vache. Un mélange attendrissant de fragilité et d'assurance.
Bien sûr qu'on te lira.
Rédigé par : Pierre-Yves | 03/11/2009 à 05:47
Pas de mots non plus - tres emu a la lecture...:(
C'est la vie. Des demain je regarde de nouveau ton blog !!
Rédigé par : Franciscain | 03/11/2009 à 06:20
Je t'embrasse fort.
Rédigé par : William Réjault | 03/11/2009 à 13:46
Toutes mes pensées vont vers toi et cette petite âme envolée
Rédigé par : Coco | 03/11/2009 à 13:49
Si tu pleures, ne cache pas ton visage, mélange-le aux étoiles.
Très joli et émouvant billet,
Humainement,
t
PS: je suis venue via William Réjault dont j'apprécie l'humanité.
Rédigé par : tatiana fsalomon | 03/11/2009 à 14:03
Courage.
Tu lui as offert une très belle vie.
Et je continuerai à te lire tous les jours bien sûr..
Rédigé par : gayquadra | 03/11/2009 à 14:26
Des bisous de nous.
Rédigé par : dom | 03/11/2009 à 19:00
Je suis vraiment désolé. Les vies souvent courtes des petits compagnons délimitent les cycles de nos existences, ce que tu montes très bien.
Rédigé par : christophe | 03/11/2009 à 20:14
Je t'embrasse bien fort en ces moments si difficiles.
Bon courage.
Rédigé par : Pingui | 03/11/2009 à 23:28
Merci à tous pour ces gentils messages de compassion. Maintenant il va juste falloir tourner la page, la vie continue...
Rédigé par : Patrick Antoine | 03/11/2009 à 23:29
Ton post est un bel hommage. Courage car ce que tu vis est difficile et rien ne peut effacer cette perte (j'allais ecrire d'un être cher).
Baisers.
Rédigé par : Pierre | 05/11/2009 à 11:00
Tu lui a écris une belle épitaphe qui m’a donné envie de pleurer.
Courage car rien n’atténue la perte d’un être cher.
Seul le temps peut faire son œuvre.
Baisers
Rédigé par : Pierre | 05/11/2009 à 11:07
Je débarque de Bretagne et reprends le fil des blogs, et je lis cela. Je suis désolé pour cette perte... :'(((
(On s'est croisé toute à l'heure à Rennes alors que j'étais dans le TGV, et toi sur le quai avec une amie je pense !!)
Rédigé par : Matoo | 06/11/2009 à 18:43
Désolé!
Rédigé par : Bart | 07/11/2009 à 02:22
Le plus dur est passé, ce sont les derniers jours avec elle qui étaient pénibles. Maintenant il faut juste ré-apprendre à vivre dans une maison vide.
Rédigé par : Patrick Antoine | 08/11/2009 à 21:22