L'heure de se réveiller. La radio se met en marche avec les infos du jour, le récit d'une femme qui hurle son désespoir parce qu'elle n'a plus rien, plus de maison, plus de famille, rien à manger ou à boire, elle n'a rien plus rien. Rarement je n'ai éteint la radio aussi vite. Je n'écoute plus les infos ces jours-ci, ça me dégoûte. J'ai l'impression de voir une nuée de vautours se battre pour dépecer un animal à terre. Je suis écoeuré. Jusqu'où sommes-nous capables de repousser les limites de la décence? Je ne regarde pas la télé, je n'ai pas de télé et je n'en veux pas, mais je n'ai aucun doute à imaginer que ces temps-ci personne ne répugne à nous montrer des cadavres sur grand écran. Ca me répugne. Bien sûr il est nécessaire et utile que nous soyons informés, mais est-il nécessaire de nous infliger tout ce qu'on met sous nos yeux ou nos oreilles? la réalité de ce tremblement de terre est déjà insupportable sans qu'il ne soit nécessaire d'en rajouter.
Et puis comment réagir quand on entend que les français s'inquiètent pour les français, les américains pour les américains, chacun pour les siens? On choisit les gens qu'on aide, les gens qu'on soigne, les gens qu'on nourrit, et puis si éventuellement il nous reste un peu d'eau on en donnera aux gens qui ne sont pas de chez nous mais qui quand même sont en train de mourir sous nos yeux. C'est abject!
Et comme notre gouvernement n'est pas à une monstruosité près, on entend même untel affirmer que bien sûr les charters de reconduite de sans-papiers vers Haïti vont cesser. Comme si ça n'allait pas de soi!? Apparemment non! On en envoie bien d'autres dans des pays en guerre, après tout.
Et notre petit au pouvoir qui se désespère tous les jours de n'être pas plus grand que le soleil veut aller y faire un tour. Pour voir? ça me donne juste envie de vomir...
En attendant on charcutte à la va-vite, et on laisse des gens crever qu'on pourait sauver. Parce que finalement ça n'est que Haïti, donc ça n'est pas si important. La même chose se serait passée ailleurs, dans un pays qui se prétend "civilisé" par exemple, avec des victimes qui ne sont pas "de couleur", qu'il y a longtemps que tous ces gens seraient sauvés, nourris, blanchis. Mais bon, les intérêts économiques resteront toujours les plus forts.
accueil discriminatoire
Quand des petits haïtiens orphelins arrivent par avion, il y a foule pour les accueillir à l'aéroport, même l'épouse actuelle de l'occupant temporaire du palais de l'Elysée se déplace pour aller leur faire des mamour et minauder devant les caméras. (va t-on avoir des photos dans la presse pour faire rêver le bas peuple?)
Par contre quand des kurdes échouent par bateau sur nos plages de Corse, l'accueil est beaucoup plus réservé, la seule hâte de notre gouvernement étant de les enfermer pour les renvoyer au plus vite dans leur pays certe dévasté mais pas par la faute d'un tremblement de terre. (les photos ne feront pas rêver le bas peuple...)
25/01/2010 dans Sans commentaire | Lien permanent | Commentaires (6)