Ce matin j’écoutais aux infos à la radio un entretien avec François Chérèque, alias Monsieur CFDT. C’était hallucinant ! Tout d’abord il y a le fait que suite au succès de la manifestation du 7 septembre les syndicats majoritaires ont décidé une autre grève… le 23 septembre (soit deux semaines plus tard, histoire de bien laisser retomber le soufflet). On voudrait ne rien faire qu’on ferait pareil.
Mais quand on écoute attentivement ce que dit le monsieur, on se rend compte qu’il est peut-être bien en train de faire capoter volontairement la colère qui s’est exprimée par la voix des manifestations...
Monsieur CFDT n’est pas opposé à la réforme, au contraire il pense qu’elle est nécessaire. Monsieur CFDT n’est pas opposé à l’allongement de la durée de côtisation mais au contraire pense que c’est normal. Pour lui c’est dans la lignée des accords de 2003. Mais il voudrait que cette durée de côtisation soit la même pour tous, et en fait dans les 62 ans le seul truc qui le gêne c’est qu’il n’y a pas de dérogation prévue pour les gens qui auront commencé à travailler à dix-huit ans (et donc auront à 62 ans côtisé 44 ans). Et l’autre point de désaccord c’est pour le report à 67 ans au lieu de 65 ans de la possibilité de partir à la retraite sans avoir atteint son quota de côtisation. C’est tout. Sinon travailler jusqu’à 62 ans, Monsieur CFDT est d’accord.
(bizarement ce n’est malheuresement pas ce qui transparaît dans sa communication à l’égard du quidam, et c’est bien dommage, parce qu’au moins on saurait où on en est vraiment. Mais n’est-ce pas le propre du traître de ne pas dire ce qu’il fait vraiment et d’endormir les gens pour pouvoir faire ce qu’il veut ?)
Même son de cloche de la part de Marcel Grignard, le numéro 2 de la CFDT, sur un débat animé sur le site du Monde.
"La CFDT considère que l'allongement de la durée de vie au travail est une donnée qui s'impose."
Pour les 62 ans, il précise lui-aussi: "On ne peut pas accepter qu'un salarié qui commence à travailler à 18 ans devrait, du fait du recul à 62 ans, cotiser quarante-quatre ou quarante-cinq ans avant de partir à la retraite, alors que d'autres en seront à 41,5 ans."
Je crois que tout est dit...
Que veux-tu, ils ont aussi des implications politiques ces leaders, ils ne vont pas se tirer une balle dans le pied !
Rédigé par : Olivier Autissier | 09/09/2010 à 19:43