L'arrière-saison fait partie des romans de Philippe Besson que j'ai aimés. L'histoire d'un moment, d'une soirée. Dans un café où elle a ses habitudes, une femme attend un homme. Elle échange le temps de l'attente les mêmes quelques mots qu'elle échange à chaque fois avec le barman, des banalités comme on en raconte aux gens qu'on voit tous les jours mais qu'on ne connait pas vraiment et qu'on ne connaitra jamais. Le temps passe. Enfin la porte s'ouvre pour laisser un homme entrer...
Ce que j'ai aimé dans cette histoire, c'est son extrême banalité, et la façon très simple avec laquelle cette banalité est racontée. On imagine très bien la banalité de l'endroit, l'atmosphère du lieu, le genre de gens qui y passent. On sent l'ennui de cette petit ville de villégiature d'où les touristes sont partis pour la laisser retomber dans sa torpeur habituelle. On sent la moiteur du lieu et la menace de l'orage qui semble approcher. La saison est finie, c'est l'arrière-saison. D'autres choses sont finies, d'autres vies, d'autres histoires, nous sommes dans l'après.
Cet après est-il aussi un avant? On ne le saura pas, on restera dans cette tranche de vie, cet épisode d'une arrière-saison.
(à lire au calme, tranquillement, sans se presser...)
Lu d'une traite un soir d'hiver sur un bout de table de cuisine à Prague et c'est un souvenir grandiose. A mon sens, le meilleur roman de Philippe Besson. Sans fioritures, il s'en dégage une douceur et une nostalgie captivantes qui se diluent lentement dans les jours qui suivent la lecture. Enfin un écrivain qui parle des choses indicibles de la vie et d'une manière juste.
Rédigé par : Kynseker | 11/09/2010 à 17:39
>Kynseker. Pour moi le meilleur Philippe Besson ce serait "En l'absence des hommes". Mais entièrement d'accord sur ton commentaire sur la douceur et la nostalgie qui en émanent.
(C'est beau Malte, n'est-ce pas?!)
Rédigé par : Patrick Antoine | 11/09/2010 à 20:58
Je situe tout de même en "En l'absence des hommes" en seconde position. C'est un roman fort et marquant mais qui n'a pas le mérite de la simplicité et de l'évidence de "L'arrière saison", notamment en raison du procédé stylistique utilisé.
Quant à Malte, c'est très beau et rustique mais je ne suis pas tombé amoureux de l'endroit. L'Italie, avec tous ses excès, me subjugue davantage...
Rédigé par : Kynseker | 11/09/2010 à 23:40