C'est le premier roman que je lis d'Erik Orsenna. Et j'ai aimé. Madame Bâ est l'histoire d'une femme, Marguerite Bâ, qui fait une demande de visa pour venir en France à la recherche de son petit-fils, enlevé par des mercenaires du football qui ont décelé en lui un futur prodige. A travers les cases de la demande qu'elle doit remplir, elle nous déroule sous les yeux son identité, son pays, ce qu'elle est, ce qui l'a construit.
J'ai été bluffé par les connaissances de l'auteur, qui n'est pas à ma connaissance africain, et qui a vraisemblablement effectué un immense travail de recherche pour écrire ce livre. Parce que l'une des réussites de ce livre, c'est qu'il nous dépayse vraiment, mais pas de façon artificielle en nous plaçant un baobab ou un mandarinier dans le décor. Non, en lisant ce livre on se sent vraiment imprégné d'un mode de pensée authentique, comme s'il était le travail d'une personne ayant vraiment vécu une éternité dans ces terres africaines si bien décrites. Rarement un livre sur une terre africaine ne m'a paru aussi authentique.
En résumé je dis juste: bravo!
Par contre il faut prendre le temps de le lire ce livre, parce que la chaleur tropicale qui l'accable s'étire et qu'on vit dans un monde où le temps de la narration n'est pas le même qu'en nos contrées occidentales qui visent trop souvent le pragmatisme. Pour apprécier cette oeuvre il faut accepter de se perdre dans de multiples circonvolutions, et ce sont ces multiples anecdotes qui finissent par former une image, tel un kaleïdoscope aux multiples facettes dont émergerait au final une épreuvre identifiée.
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