Jeudi, marathon moins trois jours. La dernière ligne droite et plein de questions qui se torpillent dans la tête. Ca fait combien de temps que je n’ai pas couru un marathon déjà ? Est-ce que j’en suis encore capable ? Est-ce que mon corps va tenir ? C’est quoi cette petite douleur au genou droit ? Vais-je me retrouver coincé du dos au réveil lundi matin ?
C’est la première fois que je me pose autant de questions avant un marathon. D’ailleurs c’est même la première fois que je prépare un marathon. Les quatre précédents ont été faits sans préparation, le premier a même été fait sur un coup de tête. Avant cette année je n’avais jamais fait de sortie longue, je n’avais jamais élaboré un plan d’entraînement, j’étais certain d’arriver au bout sans trop de problèmes, sans vraiment me poser de question.
Mais je vieillis et mon corps n’est plus aussi solide qu’avant. Il y a eu la hernie discale de mes quarante ans où j’ai craint de ne plus jamais pouvoir courir (mon médecin me l’avait d’ailleurs formellement déconseillé). Il y a eu la chute dans le métro à l’automne qui m’a empêché de courir pendant trois mois. Parfois j’ai l’impression que mon corps est encore fragilisé, que je suis un peu fou de vouloir courir ce marathon. Mais j’ai besoin de me prouver qu’à quarante-deux ans je ne suis pas devenu un déchet organique, j’ai besoin de me prouver que j’en suis encore capable.
Je me suis préparé avec ménagement, pour ne pas arriver fatigué et abîmé le jour de la course, ayant vu trop de gens suivre des entraînements laborieux qui les laissaient sur les rotules avant la course. Conscient de mes limites physiques, j’ai limité mes sorties longues à deux heures trente maximum, et j’ai compensé par du vélo. Je sais que pour beaucoup de coureurs avertis c’est une hérésie, mais je suis convaincu que c’est ce qu’il me fallait à ce moment de ma vie, et ce plan d’entraînememt me reservira comme base pour d’éventuelles prochaines courses. Mais tout ceci ne suffit pas à me rassurer.
En attendant je me raccroche à l’idée que j’ai fait de mon mieux, et je serai fixé d’ici peu. Cette semaine j’ai mis la pédale douce, l’entraînement est en décélération continue, j’emmagasine des réserves. Une séance de vélo d’une heure quarante mardi, cinquante minutes de jogging hier, une heure de vélo ce soir, trente minutes maximum de jogging demain, et après repos complet jusqu’à dimanche.
Sois rassuré : ce que tu fais pour te préparer est parfait et intelligent.
Si ton corps ne répond plus forcément comme avant, c'est normal et c'est le lot de chacun, mais tu peux constater par ailleurs que tu en prends conscience et que tu t'y adaptes en conséquence.
C'est donc le début de la "Sagesse" au sens positif du terme.
Bravo et je suis certain que tu y arriveras.
Rédigé par : gayquadra | 19/04/2011 à 17:37
Ca y est, c'est fait, et je n'ai pas mal au dos!! super content!
Rédigé par : Patrick Antoine | 19/04/2011 à 21:27