"Un, dos, tres, un pasito pa'delante Maria, un, dos, tres, un pasito pa'atras..." Vous vous souvenez de ce petit espagnol qui nous a fait danser quand nous étions beaucoup plus jeune? Je ne suis pas une midinette amoureuse, mais j'avoue avoir quelques CDs de Ricky Martin, c'est une sorte de repère musical qui jalonne ma traversée avec les âges, aussi j'étais curieux de lire ce qu'il pouvait avoir à dire dans son autobiographie, lui qui est enfin officiellement gay.
Première surprise, il n'est pas espagnol! Je ne suis vraiment pas un lecteur de magazine people, je savais peu de chose de lui, mais l'entendant chanter en espagnol j'avais pensé que. Eh bien non, le monsieur est porto-ricain, il nous vient d'outre-atlantique.
Que dire de cette autobiographie? Tout d'abord que les amateurs de sa superbe plastique vont être déçus, il n'y a aucune photo du nounours dans le livre, même pas un encart central. Que du texte, du texte, du texte. Et il en a des choses à dire en plus, ça s'étale sur grosso modo trois cents pages.
Il nous parle de son enfance, du boy's band dont il a fait partie très jeune, de la façon dont il a grandi avec le succès et des années moins glorieuses. On découvre aussi l'existence de sa fondation pour aider les enfants handicapés de Porto-Rico, comment il a acheté des instruments de musique pour les écoles de son pays, ce qu'il fait pour aider à sortir de la rue les enfants qui y sont tombés.
Ensuite son combat s'est élargi, il s'est investi dans la lutte contre l'exploitation des enfants (pédophilie, tourisme sexuel, esclavage). Profondément choqué par le tsunami en Thaïlande ce lendemain de Noël 2004 où nous nous remettions à peine de nos agapes de la veille quand les images ont défilé sous nos yeux nauséeux, il a fait le déplacement pour voir ce qu'il pouvait faire sur place, pour aider tous ces orphelins nouveaux, participer à la reconstruction de maison pour les abriter. L'histoire s'est répétée pour le tremblement de terre d'Haïti où il s'est également beaucoup investi.
En fait cette autobiographie m'a donné une image très positive de cet homme qui pour moi n'était pas grand chose d'autre qu'un bon chanteur au déhanché très engageant. Ca nous change de tous ces gens qui ne pensent qu'à amasser des sous pour leur pauvre tronche égoïste. Par moment toute cette bonté est même un peu écoeurante dans la façon de le dire, mais c'est le côté américain du bonhomme, leur côté spirituel God-bless-you.
Et il y a aussi le côté plus perso, ces deux enfants, sa vie d'activiste LGBT engagé. Vous en connaissez beaucoup vous des gens connus qui sont capables d'écrire "je suis fier de dire que je suis un homosexuel heureux!, j'ai de la chance d'être qui je suis"? Moi je n'en connais pas beaucoup. D'ailleurs dans le paysage audiovisuel français c'est un peu "triste désert, morne plaine" de ce côté là.
Lire cette autobiographie m'a fait découvrir un homme que je ne soupçonnais pas, un homme attachant et qui s'investit pour les autres, un homme positif et charitable. Un homme qui n'étale pas sa vie privée et ses frasques sexuelles dans les journaux, mais qui suis tranquillement son petit bonhomme de chemin tel un soldat courageux qui a décidé de vivre pour aider les autres. C'est assez rare pour valoir la peine qu'on le dise...
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