Dans la série de mes amourettes estivales il y a eu aussi tcha tcha tcha. Il n’y a pas vraiment eu de raison pour que je décide de le quitter au bout de deux semaines, mais plutôt une absence de raison pour justifier que nous restions ensemble. Il était gentil et pas désagréable à regarder, mais d’une fadeur assez étonnante au final, et il avait les dents couvertes de tartre (oui je sais, nous ne sommes pas tous égaux devant le tartre, mais moi ça me dégoûte très rapidement les dents qui ne sont pas blanches et nettes).
Nous nous étions rencontrés sur un site de rencontre, il avait une bonne tête et j’avais répondu à ses avances. Il avait proposé un rendez-vous chez lui le soir même, j’avais répondu que je n’étais pas intéressé par un n-ième plan cul et lui avais proposé de se retrouver pour boire un verre le lendemain soir.
Nous avons donc bu un verre le lendemain soir, prise de contact agréable, et je suis remonté sur mon joli vélo rouge (celui que je n’ai plus), refusant d’aller plus loin dès le premier soir. Le lendemain soir nous avons dîné ensemble (le BAM c’était lui) et étions rentré dormir chez moi. Le jour suivant je l’avais rejoint sur les quais de Seine en bas de l’Institut du Monde Arabe où avec son association de danses-à-deux il dansait. Le jour d’après…
Grosso modo nous nous sommes vus tous les soirs pendant deux semaines, et pendant deux semaines il y a eu deux personnes dans mon lit. Mais je trouvais notre relation vide, nos ébats monotones, nos conversations plates. Nous étions un vieux couple avant l’heure. Et surtout j’avais l’impression que si ce n’était pas moi ça ne changerait rien pour lui, que j’étais interchangeable, qu’il n’était pas avec moi pour moi mais pour être avec quelqu’un. Je me suis vite rendu compte qu’il n’avait pas de vie personnelle, d’opinion personnelle, et qu’il était incapable d’être seul. Il faisait partie de plusieurs associations, occupant tous les moments de sa vie dans une course éperdue à ne pas se retrouver face à lui
Un jour, alors que nous dînions sur ma petite table blanche, je lui ai dit « j’ai bien compris que tu n’aimais pas ma peinture, mais est-ce qu’il y a quelque chose que tu aimes chez moi » et il a juste répondu « effectivement si j’étais toi je n’essaierais pas de la vendre », éludant la deuxième partie. Je n’ai pas insité.
Un soir, après nous être retrouvés je ne sais plus où, nous avons été dormir chez lui. C’était la première fois, et ce fut aussi la dernière. On dit que les endroits où vivent les gens sont empreints de leur personnalité, son appartement était juste empreint d’une absence de personnalité. Des murs blancs complètements blancs, pas une toile ou quoi que ce soit dessus. Pas un fruit qui traîne dans la cuisine, pas un verre qui sèche sur l’évier, pas une miette oubliée sur le plan de table, pas une poussière sur le plancher. C’était impeccable d’absence de vie. J’ai mal dormi, et au petit matin je suis rentré chez moi sans même goûter au café qui avait été programmé et qui embaumait au réveil.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, ce fut cette soirée où nous devions nous voir après un verre qu’il prenait avec des amis. Le verre s’est éternisé, il s’est pointé chez moi vers une heure du mat, ivre, s’est lavé les dents et a été se coucher, deux minutes après il ronflait. J’ai pris un livre et j’ai lu, pour moi l'aventure venait de prendre fin.
Excuse mon inculture mais c'est quoi "le BAM" ?
Rédigé par : Hubert | 25/09/2011 à 11:10
le nom d'un restau derrière le théâtre du Chatelet dont j'ai parlé à l'époque sur mon blog
Rédigé par : Patrick Antoine | 27/09/2011 à 02:14
Ah ça, l'absence d'étincelles les 15 premiers jours c'est fatal ! Imagine ce que ça peut donner au bout de 10 ans !
Tu as bien fait : Exit !
Bisou
Rédigé par : orpheus | 29/09/2011 à 18:03