J'ai mis du temps à aller le voir ce film. En fait j'ai été un peu le voir faute de mieux, parce qu'il ny avait pas plus intéressant à l'heure où je me suis pointé devant le ciné. Christophe Honoré a fait des films que j'ai aimés, mais aussi d'autres que j'ai beaucoup moins aimés. Je n'avais pas un a priori très positif par rapport à ce dernier.
Pourtant j'ai aimé.
Je n'aime pas Louis Garrel, j'ai l'impression qu'il joue toujours le même rôle de grand garçon resté enfant au caractère instable, comme s'il ne savait pas jouer autre chose. Dans ce film il m'a agacé autant que d'habitude, son personnage était tout simplement inutile de la façon dont il l'interprétait. En fait je ne comprends pas du tout la place qu'il prend dans le cinéma français. A moins que le cinéma français soit comme le reste, une affaire de familles et de liens où les talents valent moins que les relations. Il faut dire que ce film est l'exemple parfait du film où on joue avec ses amis...
Je n'ai pas aimé Ludivine Sagnier non plus. Dans ce film elle joue faux tout le temps, on dirait juste qu'elle hésite entre je minaude ou je fais la moue en allongeant la mâchoire et en ouvrant de grands yeux, ce qui fait une palette de jeu assez restreinte.
Je ne me souvenais pas que Chiara Mastroianni était aussi maigre. Parfois elle fait même cadavérique, et cette tendance à nous montrer des cadavres ambulants sur grand écran comme canon de la beauté m'énerve. Dans mon souvenir c'était une belle femme, là je l'ai juste trouvée sèche et creuse de visage, vieillie, et dans les scènes de nu j'avais du mal à ne pas froisser le nez de dégoût. Cependant elle a un très bon jeu et réussit à rendre fragile et attachant un rôle pas très sympa de fille instable qui s'amourache du prince charmant qui n'existe pas.
Est-ce cette fragilité qui sauve le film? Parce que oui, malgré tous ces acteurs au jeu que j'ai trouvé incertain, j'ai aimé ce film. J'ai aimé les chansons d'Alex Beaupain (et même celles qui ne sont pas de lui), j'ai aimé le personnage joué par Paul Schneider en amant impossible. Et surtout j'ai aimé y voir mon Paris, ce film étant tourné en grande partie entre 10ème et 18ème dans des endroits où je passe tous les jours.
Et j'en suis sorti en chantonnant le Paris Le Flore d'Etienne Daho, dont la mélodie venait de terminer le film. Mais dans une version anglaise que je ne connais pas, et chanté par je ne sais pas qui. D'ailleurs si quelqu'un connait les interprètes, ça m'intéresse.
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