Ca faisait longtemps que j'avais repéré ce titre dans des pubs de magazine à clientèle ciblée, mais j'hésitais en craignant que ce ne soit une autre de ces bleuettes à l'eau de rose comme on en trouve un peu partout. Quand je l'ai vu sur une étagère Aux mots à la bouche, je n'ai pas hésité. Vu l'épaisseur ça ne pouvait pas être une simple bleuette, malgré la couverture racoleuse, les écrivains moyens ont du mal à faire dans la longueur, et c'est quand même un pavé de cinq cent pages. Eh bien vous n'allez pas le croire, je l'ai lu en un week-end! C'est vous dire si j'ai aimé!! (bon j'avoue, ce week-end-là je n'ai pas fait grand chose d'autre, j'avais vraiment envie de continuer ma lecture)
Il y a une chose qui est évidente dès les premières pages, c'est que l'auteur, Jaime Bayly, a un réel talent de conteur. L'écriture est agréable, on se laisse très rapidement happer par l'atmosphère, le dépaysement. Le sujet, un gamin qui grandit en homosexuel dans une société ultra-conservatrice et machiste, avait tout pour me plaire. Pourtant le gamin se révèle très rapidement un morveux pusillanime à qui on mettrait bien une paire de claques, il devient ensuite un adulte drogué et raciste complètement insupportable, mais on a envie de suivre son parcours, de voir jusqu'où il va aller.
C'est une société détestable, dans un Pérou où la classe dominante blanche a le plus profond mépris et dégoût pour les indigènes un peu trop colorés. Certaines pages sont désagréables à lire, et on ne peut pas s'attacher à cet être mou qui n'a aucun problème pour accuser les autres à sa place et n'assume rien de sa vie et de ses actes. Cependant, malgré tout ça, c'est un livre que j'ai pris un immense plaisir à lire.
Commentaires