Il y a quelque chose qu'on ne peut pas nier à Eric-Emmanuel Schmitt: il sait écrire. Il sait planter un décor, dérouler une histoire, intéresser un lecteur, il a un réel talent d'écriture. Dans La femme au miroir il nous raconte de façon strictement alternative l'histoire de trois femmes à trois époques différentes, Anne à la Renaissance, Hanna sous la Vienne impériale, Anny dans le Hollywood d'aujourd'hui. Les trois histoires prises de façon individuelle sont très intéressantes, les trois sorts de ces trois personnes sont fascinants, même s'il n'aura pas échapper au lecteur que les trois prénoms Anne Hanna Anny sont très proches.
Cependant à un moment du roman, il y a un glissement qui s'opère de façon assez peu subtile pour unifier ces trois destins qu'on aimait bien de façon isolée. Il faut bien comprendre qu'il s'agit d'un roman, et pas de trois petites histoires! Sauf que le lien entre les trois histoires est tellement artificiel qu'il finit par détruire la bonne appréciation qu'on avait de l'oeuvre; Hanna découvre un livre sur Anne, Anny va interpréter à l'écran le rôle d'Anne. C'est dommage d'avoir recours à un trucage aussi grossier pour unifier ces trois histoires, parce que du coup le lecteur se sent un peu insulté, et il n'aime pas.
Au final j'ai été un peu déçu par ce roman, je crois que j'aurais préféré trois destins sans interférence les uns avec les autres. Le début était palpitant, la fin ressemblait à un pénible exercice de ravaudage.
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