C'est le premier roman que je lis de Martin Provost. Ca ne m'a pas donné envie d'en lire un autre. C'est léger, sans aucun doute. On pourait même dire que c'est superficiel. Il y a plein de thèmes intéressants dans ce roman (peut-être trop d'ailleurs, il y aurait matière à plusieurs romans si on prenait la peine de les écrire correctement), mais aucun n'est vraiment traité complètement. En fait c'est toute une saga familiale qui se déroule sous nos yeux, et ça tient en une centaine de pages.
"Bruno a une amoureuse. Elle s'appelle Catherine et c'est sûr, il se mariera avec elle. Pourtant Hervé, le petit nouveau avec son étrange culotte tyrolienne, l'attire. Il sent bien que c'est mal. A-t-on seulement le droit de préférer les jeux de filles aux histoires de guerre? Jusqu'où peut-on aller pour échapper aux règles bien établies d'une famille française des années 70..." Voilà ce qu'on peut lire sur la quatrième de couverture. On s'attend à lire un bouquin sur le douloureux problème d'un enfant pas comme les autres au fin fond de sa province française, il n'en sera rien. Mais bon, il fallait bien attirer le lecteur...
De quoi ça parle en fait? Il y a bien un fils homosexuel, mais on en parle sans en parler, comme de tout le reste des thèmes du roman. Il y a aussi des parents de deux mondes différents qui se sont épousés par amour. Il y a une soeur qui a avorté à l'adolescence d'un amour de passage. La même soeur a depuis eu des enfants d'un homme qui est parti. Et surtout il y a un frère qui est mort à l'âge du bac. Cette mort a bouleversé l'équilibre familial, bien plus que la sexualité du Bruno dont on se contrefout un peu. En fait on a plus l'impression que c'est l'histoire d'un homme qui se plaint de n'avoir jamais réellement existé pour les autres, d'avoir toujours été un ectoplasme de remplacement. Et ça n'est pas passionnant!
Nous sommes au temps présent. Bruno, le fils homosexuel, par pour les vacances dans la maison familiale en Bretagne, des vacances qui seront probablement les dernières tous ensemble car la mère souffre d'un cancer. Il retrouve sur place sa soeur et ses neveux. Le père, officier de marine, est mort depuis longtemps. L'ombre du frère est toujours présente. Ce sont des vacances où il ne se passe rien, où on attend qu'il se passe quelque chose, où on s'ennuie. Et le lecteur aussi s'ennuie.
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