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15/06/2012

Commentaires

clo2

Il m'en a fallu du temps pour aller visionner ce film, le poids des images, image d’une mémoire, mémoire où le passé rappelle le présent!
Ce passage que vous décrivez Patrick, "une histoire de cul"! quand votre univers bascule, vers une dimension, un espace différent et que vous réveillez dans cette chambre d’hôpital et que vous savez que, demain vous ne marcherai plus comme hier. La première chose à quoi vous penser, mais, qui voudra de "moi" avec ce corps, mutilé, stigmatisé par cette chirurgie, qui a sauvé ma vie.
Après mon handicap, j'ai mis plus de 2a, pour avoir un rapport sexuel avec un garçon, garçon avec qui j'ai eu du plaisir, plaisir du bonheur, bonheur d'être un homme comme les autres.

Patrick Antoine

Quand j'écris "histoire de cul" ce n'est pas un jugement de valeur sur le fait qu'un handicapé moteur puisse avoir une relation sexuelle, c'est juste que dans ce film la relation me semblait totalement dénuée de sentiments.

DAVID

La révélation de ce film est Matthias Schoenaerts, fantastique acteur flamant de 35 ans. Regard de môme et cou de taureau, il est magnifique dans le rôle d’Ali, un handicapé des sentiments frottant sa force brute à la sirène des mers, la délicieuse Marion Cotillard qui joue Stéphanie. Elle nous arrache des larmes, des sourires, des oh ! d’admiration… et décroche la lune. Sensations, impressions, émotions, c’est un film bourré jusqu’à la gueule, si maîtrisé, si tenu qu’il déborde de partout. Puissant, dérangeant. Paradoxe ? Non, évidence éblouissante, fulgurance d’un récit, de personnages, d’acteurs, de situations, d’une mise en scène, tout en effet s’associe, se nourrit et se confond, envahit l’esprit, y imprime sa marque. Le décor de ce long métrage est celui du monde impitoyable d’aujourd’hui, celui du marasme économique, du chômage, du sauve-qui-peut cynique. Le film va vite, très vite, pas une seconde de répit de la première à la dernière image, chaque scène, chaque moment mériterait la citation, Ali et son gamin dans le train, le gosse a faim, le père ramasse ce que d’autres voyageurs ont laissé, comme la caissière de supermarché récupère les denrées périmées, économie de misère, pas le temps de s’arrêter, pas le loisir d’user de son cerveau, Ali est un bloc d’animalité, il prend ce qu’il trouve, satisfait ses instincts, les euros il les gagne en se battant, combats sauvages de boxe, le dernier debout a gagné, combats de chiens, tous tenus en laisse, marionnettes ensanglantées. Face à Ali, à ses côtés, dans ses bras parfois, il y a Stéphanie, jambes dénudées quand il l’a rencontrée, alors il a jugé qu’elle s’habillait en pute, quand il la retrouve, elle est amputée des deux jambes suite à un accident, alors il la porte, il la réconforte, la ressuscite en l’emmenant se baigner, ranime sa sexualité, la console sans peut-être le savoir, l’animal est un monstre de délicatesse, lui qui n’a ni les mots ni les ressorts psychologiques pour parvenir à exprimer son amour. Entre cassures intimes et chairs meurtries, ses sentiments l’aspirent et finissent par dompter la bête. Et si c’était cela un grand film ? Se sentir happé, dès la première image, dans un univers dont rien ni personne, pas même un voisin bruyant ou une insupportable sonnerie de portable ne parvient à vous extirper. Directeur d’acteurs exceptionnel, Jacques Audiard possède un sens de la dramaturgie et un singulier regard réaliste sur le monde.

Patrick Antoine

>David. Beurk, nous n'irons jamais au cinéma ensemble!

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