Chocolat ou café?

Comme un homme

Deux générations à l'écran, Charles Berling et son fils Emile, à croire que même le talent serait héréditaire. Disons plutôt que Charles fait tout pour mettre son fils à l'étrier.

Le film? Le film est bien ficelé, c'est un bon polar. Certaines scènes poussent un peu la caricature ou le côté branché (le père absent qui pleure le souvenir de sa femme morte dans un accident de voiture en écoutant éternellement les mêmes cantatrices classiques, la chambre qui n'a pas bougé depuis le jour de l'accident, avec ses draps blancs, ses murs blancs, les tableaux rangés le long du mur, le deuil qui n'est pas fait, et en opposition le fils qui se cherche, qui n'a qu'un seul ami et pour animal de compagnie un (e) iguane, le cabanon perdu dans une forêt inaccessible...), mais le résultat est équilibré, cohérent, efficace.

On remarquera même que l'image est belle. C'est juste un peu dommage que le jeu d'acteur de Charles Berling soit aussi inexistant. mais ça fait un bon film au final.

Friends with kids

C'est une comédie américaine. Ce qui situe bien le genre. Mais les américains sont parfois capables de faire des comédies réussies, et celle-ci est réussie. On peut imaginer dès le début qu'elle sera la fin, mais c'est vraiment bien fait, plein de rebondissements, et on passe un moment sympa

 Pourtant avec moi ce n'était pas gagné d'avance, parce que franchement les histoires de couples qui font des enfants ça ne me passionne pas plus que ça. Je n'ai pas d'enfant, je n'en ai pas élevé, je suis insensible au plaisir de changer des couches ou de voir un bébé faire son rôt. Pour moi un enfant qui braille me donne juste l'envie de le mettre dans un coin et de mettre des boules quiès. Mais j'ai eu de l'empathie pour ses deux amis qui voient leur entourage se reproduire et les dîners entre amis au restau se transformer en repas à la maison avec enfants en arrière-plan. Quelque part ça donnerait presque envie de faire un enfant...

Les Saphirs

C'est le genre de petit film dont personne ne parle et qu'on va voir presque par hasard et dont on ressort très agréablement surpris. Ce film raconte l'histoire, basée sur des faits réels, de quatre jeunes australiennes aborigènes qui pendant la guerre du Vietnam ont formé un quatuor qui a été chanter dans les camps militaires du Vietnam pour aider les troupes à garder le moral. C'est un film musical très sympa qui permet de passer un agréable moment. Ca fait du bien de temps en temps.

L'histoire est simple. Trois soeurs et une amie d'enfance, sous le chaperonnage d'un irlandais un peu beaucoup amateur d'alcool mais aussi de musique soul, vont former un quatuor, The Sapphires, et aller de camp en camp pour chanter devant les soldats américains. Bien sûr il va y avoir des balles qui sifflent, de la tragédie, mais aussi de jolis soldats, de l'amour, et surtout, surtout, de très belles chansons. J'ai beaucoup aimé.

My Best Men

Le scénario est assez simple. Pendant ses vacances David et Mia se rencontrent sur une île paradisiaque et tombent amoureux l'un de l'autre. A la fin des vacances, ils décident de se marier. Elle vit en australie, il vit en angleterre, mais peu importe, l'amour est plus fort que tout, ils se retrouveront directement pour le mariage et une nouvelle vie. L'anglais va s'installer chez l'australienne, une nouvelle vie va commencer.

Le jour J arrive, le jour des retrouvailles, la veille du mariage. David débarque en australie, accompagnée de ses trois amis d'enfance venus pour le mariage, rencontre sa belle-famille, et c'est le début d'une série de quiproquos qui s'enchaînent sans issue. J'avoue, j'ai passé un très bon moment.

La part des anges

Ce film de Ken Loach est un petit film très sympathique sur un groupe de quatre jeunes délinquants condamnés à exécuter des travaux d'intérêt général pour des petites conneries ordinaires. On apprend à les connaître, on les suit dans leur quotidien, on les regarde essayer de s'insérer dans la société, et ça fait plaisir à voir.

Ce ne sont pas des anges, et la morale n'est pas forcément sauve dans ce film, mais on en ressort tout de même avec un petit sentiment de justice immanente. Et aussi la certitude un peu désolée que tout ne peut pas changer, et que certains resteront à jamais ce qu'ils sont.

Laurence Anyways

Le film était attendu, la nouvelle production de Xavier Dolan, artiste prometteur, bla bla bla. Le film était long, plus de deux heures, l'oeuvre d'un génie en herbe. J'ai effectivement trouvé ça très long. Pour être tout à fait honnête, il y a même plein de scènes que je n'aurais pas hésité à couper au montage. Ca fait peut-être très arty toutes ces scènes où le couple délire est dit n'importe quoi, mais ça fait beaucoup de bruit, c'est incompréhensible, et ça n'apporte rien à l'histoire. En fait j'ai trouvé ça foutoir, bordélique. Ca manquait d'ordre, c'était très n'importe quoi.

Et puis l'histoire ne tient pas vraiment debout. Melvil Poupaud est très convaincant dans son rôle, mais il reste à chaque moment un homme déguisé en femme, il n'est absolument pas convaincant en tant que trans. Il n'y est pour rien, c'est ce que voulait le réalisateur, ce n'était pas vraiment l'objet du film, mais du coup j'ai trouvé que le film n'avait plus aucune crédibilité et que l'histoire tombait à plat.

C'est l'histoire d'un homme et une femme, Laurence et Fred, qui s'aiment et vivent ensemble, deux personnages un peu borderline et complètement excentriques, le style artistes qui refont le monde pour lutter contre une société trop triste et petit-bourgeoise. Elle est réalisatrice de films, il est prof de littérature et écrit des bouquins. Et puis un jour Laurence annonce à son amie qu'en fait il s'est toujours senti femme et qu'il voudrait laisser vivre cette part de lui et devenir la femme qui est en lui. Leur amour va t-il résister à ce changement? C'est l'objet du film, sachant que Laurence restera toujours Laurence, quoi qu'il en soit (d'où le titre).

Le gros problème du film, c'est qu'on ne voit jamais Laurence devenir femme, on voit toujours un homme qui se déguise. Il ne suffit pas de porter une jupe, du rouge sur les lèvres, des chaussures à talons et des boucles d'oreille, pour prétendre être une femme. Du coup on n'y croit pas du tout à cette histoire, et le film nous ennuie. Sans oublier beaucoup de scènes complètement hystériques où tu te demandes juste si le réalisateur n'a pas un peu bu. Mais bon, c'est so trendy!