Un peu comme tout le monde, j'ai lu La délicatesse de David Foenkinos. J'avais beaucoup aimé, j'avais trouvé ça fluide et amusant, agréable. J'ai lu Nos séparations avec le même plaisir.
Alice et Fritz s'aiment, ne s'aiment plus, s'aiment à nouveau, se séparent, se retrouvent... L'histoire en elle-même est un peu universelle et n'a pas plus d'importance que ça. Ce qui importe c'est la façon dont elle est racontée, l'humour léger et brillant qui parcourt toutes les pages du roman, la façon décalée dont l'auteur incorpore des faits dont on se contrefiche, qui n'ont pas de rapport avec l'histoire, mais qui nous amusent.
"Alice est une jeune fille de bonne famille. (...) Physiquement elle possède toutes les caractéristiques de la petite chérie. Des cheveux lisses, un serre-tête parfois, et une façon si catholique de dire "oui"."
"Alice aurait pu se retrouver dans le roman d'un grand écrivain tchèque, mais elle a préféré être dans ma vie."
Fritz s'appelle Fritz bien qu'il ne soit pas allemand parce que son père avait une passion pour le roman Mars d'un Fritz Zorn mort à trente-deux ans d'un cancer. Il "tente simultanément de faire du sport pour avoir un beau torse et de lire l'intégrale de Schopenhauer pour (se) faire une idée précise de l'amertume" et meuble ses insomnies en lisant. Elevé par des parents post-soixante-huitards qui "vivent sur une montagne quelque part à l'ombre des moustaches de José Bové", il est un peu l'opposé d'Alice.
Ces deux êtres que rien n'associe, "le fils de hippie" et " la fille de bourgeois", vont se rencontrer, se séparer, s'aimer, se désaimer, sur deux-cents pages d'humour parisien un peu bobo et teinté d'érudition étalé par petites couches comme on fait du name-dropping. C'est fin, ça se laisse lire très facilement. J'ai bien aimé.