Chocolat ou café?

1:44:14

Il ne faisait pas chaud ce dimanche matin quand je suis sorti de chez moi pour aller courir le semi-marathon de Vincennes, à peine un degré. Les agents de la ville de Paris nettoyaient les trottoirs à grande eau, c'était limite criminel, par endroit on n'était pas loin de la couche de verglas. A un moment j'ai un peu dérapé, je me suis dit que ce serait dommage de me blesser juste avant ma course.

Dans le bois la froidure était visible et recouvrait de givre les feuilles mortes et les herbes hautes. Le campement de clochards était toujours là, j'ai eu une pensé pour eux. Mais bon, c'est quelque part aussi un choix d'être là, et au moins ils sont à plusieurs et pas isolés. Ca n'empêche que ça m'attriste toujours un peu.

Je n'ai pas eu froid pendant ma course, même si j'étais en short. J'avais gardé ma polaire, mon cou était couvert et j'avais des gants aux mains. Par contre ça demande probablement plus d'énergie dans ces conditions pour chauffer le corps, parce que j'étais bien crevé après la course, même si ce n'était qu'un semi-marathon. D'ailleurs j'ai même failli m'arrêter au dix-huitième kilomètre tant je me sentais vidé.

Grosso modo ma course c'est bien passé, sauf deux grands moments de solitude où j'avais l'impression que mes jambes ralentissaient malgré moi, au onzième kilomètre et au dix-huitième. Je me suis forcé pour finir, mais ce fut assez laborieux. Mon temps final parle de lui-même. 1heure 44minutes 14secondes. Par rapport à mes courses précédentes, c'est un peu une contre-performance, j'avais espéré faire autour d'1h40, mais c'est finalement assez satisfaisant au regard des conditions météo. Eh oui, courir dans le froid ça fatigue beaucoup plus que de courir à température ambiante.

Dans une course bien souvent on repère les gens qui courent à peu prêt à votre allure ou un petit peu plus vite, et on s'en sert de repère pour gérer ses efforts. Là il y avait des sas de départ, j'étais dans le sas des gens qui pensaient faire entre 1h30 et 1h45. Malheureusement le petit mec mignon que j'avais repéré pas loin de moi ne devait pas être en forme car je l'ai distancé dès les premiers mètres et ne l'ai jamais revu.

J'en ai croisé un autre qui semblait accélérer à chaque fois que je le dépassais pour me rattraper, je me suis dit que ce pourait être un challenge intéressant, mais il a tellement forcé qu'il a fini par abandonner et marcher.

Et puis il y a eu un grand barbu qui semblait aller à peu près à mon allure, il me doublait, je le doublais, il me doublait, je le doublais, on s'attendait quand on voyait que l'autre avait un peu de mou, bref on a couru ensemble pendant pratiquement une dizaine de kilomètres. Puis il y a eu cet horrible dix-huitième kilomètre où j'ai flanché. Il a pris de la distance, et je n'ai jamais réussi à le rattraper, je l'ai perdu de vue. Il a fait 1h43m30, m'a t-il dit quand je l'ai retrouvé après la ligne d'arrivée. C'est énorme de perdre 45 secondes sur les derniers kilomètres d'une course!

J'ai aussi servi de lièvre à quelqu'un. Après l'arrivée un homme m'a tapé dans le dos pour me dire merci parce qu'il s'était accroché à moi, la couleur de ma polaire avait été un repère pendant sa course. C'est aussi ça l'esprit course, on remercie les gens avec qui on a couru même quand on ne les connait pas.

Voilà, c'était la fin de ma saison 2012. Je vais peut-être m'inscrire à la course contre le cancer de la prostate qui aura lieu le 11 novembre prochain, Les Bacchantes, mais ce ne sera pas pour faire une performance, plutôt un jogging un peu rapide. Maintenant il faut déjà penser à 2013, voir si je prépare le marathon de Paris ou pas.

Les chiffres: au classement général je suis 1083ème sur 2441 à passer la ligne d'arrivée, et dans ma catégorie je suis 250ème sur 513. J'ai déjà fait mieux... (d'ailleurs à mi-course j'étais 892ème sur 2441, je me suis vraiment ramassé sur la deuxième partie).

Pas deux fois!

La dernière fois que j'avais été à Vincennes un dimanche matin pour courir une course, je m'étais fait avoir par la ligne 1 qui ne fonctionne pas le dimanche matin avant dix heures. Cette fois-ci j'avais pris mes précautions, vu que la situation est prévue pour durer jusqu'à mi-décembre.

J'ai pris la ligne 2 jusqu'à Nation, et à Nation j'ai suivi les flèches qui m'indiquaient où prendre le bus de remplacement qui m'aménerait jusqu'à Vincennes. Je suis sorti sur la place, et je n'ai pas vu de bus. J'ai attendu, j'ai regardé si c'était indiqué ailleurs, rien.

Alors je suis re-descendu dans le métro pour demander au guichet d'où partait le bus. Vous n'imaginez même pas ce qu'elle m'a répondu! Il n'y en pas, la ligne 1 fonctionne à nouveau jusqu'au terminus...

(ils ont quand même un sacré problème de communication dans cette entreprise. Quelqu'un devrait peut-être leur dire que ce serait bien d'enlever les étiquettes annonçant la fin des travaux pour décembre 2012 et celles qui indiquent où prendre le bus de remplacement qui n'existe plus)

C'est reparti

Tous les ans c'est pareil, le dernier dimanche d'octobre on change d'heure. Il y a encore des gens qui se demandent si on avance ou recule, mais c'est parce qu'ils n'ont pas vraiment envie de savoir. Parce que c'est tout de même assez simple: en octobRE on REcule, en AVril on AVance.

On nous parle de la traite des vaches qui seront perturbées, comme tous les ans, comme si les vaches étaient aussi obligées de changer d'heure. Ils ne peuvent pas s'adapter les fermiers? En été Lolita mange à 20heures, en hiver elle mange à 19heures. Elle ne voit pas le changement d'heure.

Ceci étant dit, ma nuit à tout de même était courte. Parce que je n'avais pas prévu que mon téléphone changerait d'heure tout seul. Il devait sonner à 6heures, il a sonné à 5heures. Au moins je n'ai pas risqué d'être en retard pour ma course à Vincennes.

Par contre mes montres ne changent pas d'heure toutes seules elles, il va falloir les régler.

Parc floral de Vincennes

Cet après-midi j'ai été retiré mon dossard pour ma course de demain à Vincennes. Il faisait froid, il y avait du vent, mais il ne pleuvait pas. Et comme j'étais bien couvert et que j'étais à côté, j'ai été faire un tour dans le parc floral de Vincennes. Vous connaissez mon amour pour la verdure et les espaces verts, la nature toujours changeante.

En ce moment les paysages changent. Les arbres se dénudent et nous offrent leurs plus belles couleurs avant de se laisser aller au dépouillement. Ca fait parfois de très belles choses. Et en me promenant dans le parc j'ai eu la surprise de tomber sur un espace plein de dalhias. Ce n'est pas la fleur que je préfère (trop fragile, une beauté trop éphémère, une plante qui demande beaucoup de soins, j'aime les plantes qui se débrouillent toutes seules pour se faire belle, ce n'est pas un hasard si mon arbre préféré est le pin), mais il y en avait vraiment de très beaux.

En cherchant sur le net, j'ai découvert que toutes les troisièmes semaines de septembre il y a un concours international de dalhias dans ce parc floral. Ce sont donc les restes de ces concurrents que j'ai vus cet après-midi...

Il y en avait de toutes les sortes, certains ressemblaient à des pivoines, d'autres à des roses, d'autres à des gauffrettes, d'autres encore à des fleurs de kiwi, c'était vraiment très beau. Il y avait aussi des couleurs très intenses, des chocolats profonds, des roses intenses, des panachés admirables... etc.

Du coup j'ai fait des photos, l'album est sur mon profil facebook.

Bachelorette

L'histoire de ce film se résume assez facilement. Becky va se marier et ses trois amies d'enfance ne s'en remettent pas que ce soit elle qui se marie la première, elle que tout le monde appelait la grosse, alors qu'elles trois n'arrivent pas à s'épanouir dans une relation.

Elles se retrouvent toutes la veille du mariage pour l'enterrement de jeune fille, et ça va être le début d'une folle nuit sans répit. Pas du grand cinéma, c'est à peine distrayant. On est un peu consterné de voir de si bonnes actrices et bons acteurs dans un truc aussi bêta.

La gourmandise

Tout d'abord il y a eu un bruit un peu mou sur le lino de la cuisine, puis un truc qui roulait. Je me suis levé pour aller voir, et j'ai trouvé Lolita la main dans le sac, ou plus exactement la patte dans le bocal.

J'avais laissé un bocal de verre à côté de la poubelle pour le descendre au verre recyclé. Il avait été vaguement rincé sous le robinet, mais devait encore contenir des traces de caviar de tomates aux olives vertes. Apparemment Lolita aime ça.

Je l'ai donc regardé se battre avec le pot pour essayer d'en extraire les dernières traces. Soit le bocal était trop petit, soit la tête de Lolita était trop grosse, mais il lui était impossible de lécher le fond du bocal. Elle avait beau essayer de glisser son museau de toutes les façons possibles, elle n'arrivait jamais au but.

Alors elle a essayé de mettre sa patte dans le bocal. Mais le bocal ne voulait pas rester en place, il roulait et partait dans tous les sens, sans prévenir à l'avance, et elle ne parvenait pas à le stabiliser.

Je ne sais pas si elle y a trouvé son compte, mais moi je me suis bien amusé en regardant la bête se démener avec son pot. (promis la prochaine fois je vous fais une vidéo!)

Du dur?

Cet après-midi j'ai lu un article sur un blog qui relayait un article sur ces sportifs surpris dans le feu de l'action avec une érection visible sous leurs vêtements moulants. Je n'ai jamais compris qu'on en fasse tout un foin, mais bon, chacun sa libido. Je suppose que quand j'avais dix ans je regardais moi aussi les pages slips des catalogues, mais il y a bien longtemps que ça ne me fait plus aucun effet.

Je n'ai surtout jamais constaté réellement d'érection visible sur ces photos qui buzzent et font les délices des réseaux sociaux. Une bosse, oui, une bosse visible même, mais de là à en faire une érection il y a un pas que je n'arrive pas à franchir. Serions-nous dans une société tellement pudibonde que la simple vue d'une bosse identifiable ou d'une forme moulée suffirait à transporter nos émois et à questionner nos inconscients? Ca m'interroge.

Ca m'interroge d'autant plus que je cours, que les vêtements que je porte pour courir sont assez moulants, et qu'il m'est arrivé de croiser en courant des gens qui me regardaient à l'entre-jambe en supposant une érection. Désolé, mais je n'ai jamais eu d'érection en courant. Et s'il y a des gens qui confondent un truc mou et une érection c'est bien dommage pour eux mais leur vie de tous les jours doit être pleine de situations embarrassantes.

Parce que, regardons les tendances actuelles de la mode, nous sommes dans une période où l'exposition des attributs sexuels semble de plus en plus banale voire encouragée.

Côté femme on ne vous mettra pas en avant dans les pages des magazines des robes à manches longues et qui tombent aux chevilles, mais des bras dénudés, des gorges ouvertes, des jupes courtes, des mini-shorts. La femme est un objet.

L'homme aussi d'ailleurs. Les pantalons taille basse s'arrêtent juste au dessus du pubis et les braguettes sont cousues de façon à vous faire un effet poche pleine assez explicite. Inutile de mettre une chaussette dans votre slip si vous avez du mal à le remplir, même les mannequins dans les vitrines donnent l'impression d'être en constante érection alors qu'ils sont tout plats. Et pour être certain que les gens vous regardent là où il faut, certains designers vont jusqu'à positionner un bouton différemment sur votre braguette, histoire d'attirer le regard.

Et vous aurez aussi remarqué cette invention horrible des slips à effet push-up qui vous enserrent les bijoux dans une poche en avant. Il paraît que ça se vend et qu'il y a même des gens qui en portent...

Côté arrière c'est la même chose. Si la femme moderne et tendance a la fesse plate, l'homme lui a le cul rond et pommé. La coupe du pantalon veillera à bien mettre en valeur cet effet pommé (si le pantalon est mal coupé ça fera un effet sac-à-merde, vous voilà prévenu) et on a aussi inventé des wonder-slips qui, à l'instar du wonderbra, permettent d'utiliser des rembourrages pour donner des formes à vos fesses plates sans passer des heures à la gym ou à monter et descendre des escaliers.

En fait, si vous regardez autour de vous, vous aurez l'impression que certaines personnes sont constamment en érection et les occasions d'être émoustillé sont plurielles. Alors franchement, comment pouvez-vous encore réagir en voyant une demi-molle dans le slip d'un sportif?

Ma gardienne

Ma gardienne est une faux-cul. Ce n'est pas vraiment une découverte, mais par moment je la trouve franchement à la limite du foutage de gueule. En ce moment c'est le chauffage qui me préoccupe. On ne le croirait pas aujourd'hui où il fait un soleil printanier et une douceur très agréable, mais il faisait beaucoup plus frais il y a une semaine ou quinze jours. Mais le chauffage quand il est collectif ne s'allume que le 15 octobre, qu'il fasse zéro ou trente degrés. C'est négociable, mais quand on est géré par une énorme entité on déroge rarement à la règle du 15 octobre.

Donc il faisait froid le week-end dernier, mais pas de chauffage à la maison. Le lundi 15 étant le jour J, j'ai attendu avec impatience de sentir une douce chaleur m'envahir à mon réveil ce lundi matin. Mais non, il faisait aussi froid que la veille ou l'avant-veille. J'ai vaqué à mes occupations, je suis sorti faire une grande marche, et quand je suis rentré en début d'après-midi il n'y avait toujours pas de chauffage. Vers 16h30 j'ai envoyé un sms à ma gardienne pour lui demander quand ils comptaient allumer le chauffage.

Elle m'a rappelé dans la foulée et a commencé à me prendre de haut en me faisant remarquer que c'était affiché dans le hall, qu'elle avait appelé l'entreprise pour le rallumer, que ce serait fait dans les 48 heures. Je suis certain que quand je suis passé dans le hall vers 14h ce n'était pas affiché et je le lui ai dit. Je me suis dit qu'elle ne manquait quand même pas de culot! (surtout qu'après avoir bavardé avec une voisine, qui elle aussi se gèle dans son appartement, j'ai appris que la gardienne lui avait dit avoir oublié de mettre ses affiches avant le week-end et ne l'avoir fait qu'aujourd'hui).

Effectivement dans les 48 heures le chauffage a été allumé. Sauf qu'il ne chauffe pas. J'ai vérifié mes radiateurs, je les ai purgés, l'eau qui coule dedans est froide. Je ne vois pas comment on pourrait chauffer un appartement en faisant couler de l'eau froide dans les radiateurs. Comme il a fait beau cette semaine, je n'ai pas rappelé la gardienne, mais quand je l'ai croisé ce matin je lui ai fait la remarque. Ah mais oui mais j'y peux rien, a répondu la gardienne, le chauffage se déclenche en fonction des capteurs, je ne peux rien faire, il faut écrire au syndic. Et moi qui pensais qu'elle était justement là pour faire le relais avec le syndic...

Donc si je résume la situation, je vis dans un appartement où le chauffage est collectif, s'allume à six heures et s'éteint à minuit, et qui fonctionne à l'eau froide. Heureusement que j'ai un chauffage d'appoint électrique pour les gros coups de froid!

Dernier repas

Si, pour une raison ou une autre, vous deviez choisir votre dernier repas, que mangeriez-vous? Qu'est ce qui vous réjouit quand vous le mangez, quelle est votre nourriture refuge?

Ca m'a semblé une évidence la dernière fois que j'en ai mangé, je me suis dit que c'était ce que je préférais par dessus tout : une tranche épaisse de pain complet recouverte d'une couche de houmous et d'une couche de caviar de tomate. C'est tout simple, mais je me régale à chaque fois.

J'ai hésité avec une sauce mafé, le mélange de la purée d'arachide et de la sauce tomate, mais rien n'est aussi bon que ma tartine.

Et vous, ce serait quoi?

Un peu d'animation

J'avais posé mon vélib et je descendais la rue des Poissonniers direction la maison quand je manquais de me faire renverser par un grand escogriffe qui venait de débouler d'une ruelle latérale et était déjà loin le temps que je reprenne mes esprits. Je me pris à m'étonner de ne pas entendre de cris, parce qu'il semblait vraiment avoir le feu aux trousses, comme quand on court après quelqu'un ou quelqu'un vous court après.

Dix bonnes secondes plus tard, un policier a surgi à son tour de la ruelle. Il y avait donc bien quelqu'un qui courait après l'autre. Curieusement c'était très silencieux, le policier se contentant de parler à ses acolytes dans son talkie-walkie.

Un peu plus tard, j'avais bien fait dix mètres de plus, ils étaient à l'autre bout de la rue, j'ai entendu le policier désespéré hurler "tu vas t'arrêter fils de pute!!". Ca m'a fait sourire, le policier connaissait donc la mère du jeune homme.

Malotru

C'était au moment où je trouvais que j'avais assez marché pour la journée, qu'il était temps de prendre un vélib pour rentrer. Quand j'ai tourné le square à la Gaité Lyrique, il y avait trois vélib devant moi. L'un était manifestement crevé, l'autre était au rouge, seul le troisième semblait possible.

Il y avait un couple à la borne qui discutait. L'une avait déjà un vélib à la main, l'autre parlait. Je ne savais pas si le monsieur voulait aussi prendre un vélib ou pas, ou s'il avait un problème avec celui qu'il venait de remettre et qui était rouge. J'ai hésité.

Je me suis approché du vélib disponible. On ne m'a rien dit. J'ai testé les pneus, la chaîne, les freins, rien. J'ai monté la selle à ma taille et j'ai passé ma carte sur la borne d'attache, j'ai pris le vélib. Toujours rien, ils ne voulaient donc pas un autre vélib.

Et j'allais appuyer sur la pédale et partir quand la dame est venue vers le vélib crevé. Finalement ils voulaient vraiment un vélib. Du coup je me suis senti très grossier de leur avoir pris celui qui restait. Tellement que je me suis senti obligé de lui dire que le vélib qu'elle allait prendre était manifestement crevé et qu'elle avait une autre station juste au coin de la rue.

Je n'aime pas me sentir malotru. C'est tellement le parisien que je refuse d'être.

En T-shirt!

Aujourd'hui il faisait doux, très doux. Et même si je m'interdis de courir jusqu'à dimanche prochain, ce n'était pas une raison pour rester enfermé à la maison ou aller s'enfermer ailleurs. Il fallait profiter de cette douceur inespérée. Ce n'est pas tous les jours d'octobre qu'on se promène en t-shirt!

Alors j'ai pris un vélib et je me suis aventuré sur la rive gauche, direction mes anciennes terres d'avant que je ne déménage dans le dix-huitième. Direction le parc André Citroën, un parc que j'ai vu naître et que je trouve très bien conçu. Le parc était un peu en friche, un peu moins entretenu, mais il paraît que c'est la crise, peut-être ont-ils fait des économies sur le personnel. Il reste l'architecture du lieu, son organisation, et c'est toujours un très beau parc.

Ensuite je me suis promené sur les bords de Seine, j'ai remonté le fleuve jusqu'au centre de la ville, j'ai croisé un lutin vert qui m'a fait un grand sourire, j'ai croisé plein de joggueurs qui profitaient eux aussi des bords de Seine, j'ai rencontré des touristes qui découvraient la ville, j'ai passé une statue de la liberté miniature, j'ai dit bonjour à une vieille dame de fer, j'ai fait des grimaces sur des photos de touristes japonais, j'ai regardé la nuit tomber, la demi-lune apparaître. Quand j'ai repris un vélib au centre de Paris la nuit était noire, une belle journée prenait fin.

 (un album de photos de cette promenade est visible sur mon profil facebook)

A qui la faute?

Cette semaine c'était la semaine du goût, intiative louable ayant pour but de nous faire découvrir de nouveaux goûts, redécouvrir des goûts anciens, dans un but de mieux manger. Evidemment la dérive commerciale n'est jamais loin, mais les gens devraient être capables de faire le tri entre le bon grain et l'ivraie.

Le fait semble acquis, les gens ont perdu le goût, les gens mangent de plus en plus mal, de moins en moins équilibré. Et il semblerait que manger bien, bon et varié soit de plus en plus réservé aux classes sociales les plus hautes. Voilà ce qu'on entend.

Je ne vais pas dire que j'y crois vraiment, ce serait faux. Je ne crois pas que l'argent soit la raison essentielle. Manger une pomme ne coûte pas plus cher que manger un burger complètement artificiel. C'est une question de choix et nous avons tous la possibilité de faire ce choix.

La femme que j'entendais à la radio prétendait que c'était de la faute des femmes qui maintenant travaillent et non plus le temps de faire la cuisine. Elle disait qu'elle prenait plaisir à éplucher ses légumes quand elle rentre le soir, mais qu'elle sait bien que peu de femmes le font. J'ai trouvé ça fortement rétrograde et sexiste.

Tout d'abord on ne peut pas accepter que quelqu'un vous dise que c'est aux femmes de faire la cuisine. C'est tout simplement ridicule. On ne peut pas non plus accepter qu'on vous dise que c'est aux femmes d'éduquer les enfants au goût, c'est tout aussi ridicule.

Arrêtons les explications sexistes foireuses et cherchons pour voir si le problème ne vient pas aussi d'ailleurs. Ce n'est pas la faute des femmes si les tomates vendues sur les marchés n'ont plus aucun goût, c'est simplement parce que ces tomates n'ont pas assez pris le soleil pour ne pas risquer de s'abimer et d'être perdues avant d'arriver dans notre assiette. Un fruit pas mur voyage plus facilement, il est plus ferme, mais il n'a aucun goût.

Manger bien est avant tout une question de choix. Ce n'est pas la faute des femmes si les distributeurs de malbouffe ont pignons sur route. Ce n'est pas la faute des femmes si certains hommes ne savent pas cuire un oeuf.

Alors arrêtez de chercher à qui revient la faute, et prenez-vous par la main! Vous êtes le seul responsable de ce que vous manger.

Camille redouble

Camille et Eric sont à la fin de leur relation et se séparent. Ce soir du 31 décembre, à une soirée avec des amies, Camille se retrouve brusquement projetée dans son passé. Elle a à nouveau 16 ans, l'âge auquel elle va rencontrer Eric. Va t-elle succomber à nouveau, sachant que cette relation une vingtaine d'années plus tard est vouée à l'échec? Tel est le sujet du film.

C'est assez bien fait, et on apprécie tout particulièrement la période des 16 ans, probablement parce qu'elle correspond aussi à une période dont on a aujourd'hui la nostalgie. Par contre les raccords avec le temps présent sont un peu bancals, c'est vraiment la grosse faiblesse du scénario. La fin tombe comme une déception.

Un film sympathique mais sans plus. Et je n'ai pas pu m'empêcher de constater que c'est encore du cinéma communautaire, de ce cinéma français où les noirs n'existent pas. C'est tellement difficile de mettre un noir à l'écran de temps en temps?

Jogging à Boulogne

Comme il faisait doux et que je voulais aller courir sur terrain plat et meuble, j'ai pris un vélib pour aller courir au bois de Boulogne. En évitant les flaques d'eau on peut faire un beau parcours sans trop de bitume dans le bois.

Parce que depuis quelques jours j'ai une raideur dans la cuisse gauche qui me fait penser à ma sciatique / hernie discale de mars 2009. Je me dis donc qu'il ne faut pas trop forcer, mais je sais aussi que le repos complet ne me fait pas que du bien. Courir sur terrain meuble est une option reposante pour le squelette osseux.

Vous savez quoi? C'est agréable de courir au milieu de la nature sans croiser de voitures. Ca fait un bien fou. Et en plus on sent que l'automne s'installe, les feuilles tombent, les champignons poussent, et certains arbres ont de très beaux feuillages.

J'ai couru une première partie en sous-bois et la deuxième partie autour du lac, et je crois que c'est aussi reposant pour le corps que pour les yeux. C'est mon remède à moi contre la nervosité, c'est ma façon d'éliminer les toxines.

Le plus dur c'est que c'était mon dernier jogging avant le 28 octobre, jour de mon semi-marathon à Vincennes. Ca va être difficile de rester une semaine sans courir! Mais bon, il faut que je repose un peu ma cuisse, il faut savoir ménager son corps si on veut continuer à s'en servir encore longtemps.

The We and The I

C'est le dernier jour d'école, une bande d'adolescents prend leur bus habituel pour rentrer chez eux, c'est l'été. L'action se passe pratiquement exclusivement dans le bus, au fur et à mesure de son trajet dans le bronx, changeant de physionomie à mesure que les arrêts passent, libérant ici ou là un adolescent de plus.

Evidemment il y a les glandeurs qui squattent le fond et font des conneries, il y a la plus belle qui se la pète et ne pense qu'à son apparence, il y a le mec qui est à fond dans son trip musical, l'autre qui vit avec un crayon à la main, la grosse qui aimerait bien qu'on l'aime malgré son corps et qui tripe pour les bad boys parce que même s'ils se foutent d'elle en permanence au moins ils lui parlent, et la masse de tous les plus ou moins anonymes, sans oublier évidemment le petit couple homo.

Comme tous les adolescents, le sujet essentiel reste celui des relations entre filles et garçons, c'est l'âge où on se découvre une sexualité et où les hormones s'expriment. C'est aussi l'âge bête et c'est parfois confondant de stupidité. J'avoue d'ailleurs avoir été souvent atterré par toute la connerie étalée. Je n'ai pas le souvenir d'avoir jamais été aussi idiot...

En fait je me suis même demandé à certains moments comment je pouvais regarder une telle débilité navrante de connerie, quel pouvait être le but du réalisateur du film en nous montrant cette génération no future. Nous interroger? Nous demander où nous allons? Parce que c'est tellement bien fait que parfois on se demande si on n'est pas en train de regarder un documentaire plutôt qu'un film entièrement écrit et maîtrisé.

Et je me suis dit que c'était toute la réussite du film, arriver à faire quelque chose qui ressemble tellement à un documentaire qu'on en vient à se demander le lien avec la réalité. Aussi étrange que celà puisse paraître, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à notre système d'éducation, à la situation dans certaines banlieues qui nous entourent. Parce qu'il n'est pas nécessaire de traverser l'atlantique pour trouver des ghettos où on parque les noirs et les latinos, en France aussi on a des banlieues pour parquer les gens qu'on ne veut pas voir. On a aussi nos générations no future, auxquelles on propose un enseignement minimal qui tend à ressembler de plus en plus à du gardiennage avant de lacher les fauves dans un environnement où personne ne leur proposera du travail.

Au final je vous enjoins vraiment à aller voir ce film.

(et puis, même si on s'interroge sur le futur de cette génération, il y a quand même des moments attendrissants en voyant ces jeunes se découvrir amoureux et lancer timidement des perches à l'élu)

Dans la maison

C'était mercredi soir, le jour de sa sortie, en sortant du boulot. Un film de François Ozon on ne l'ignore pas, on court le voir.

J'ai beaucoup aimé.

Chaque film de François Ozon est très différent du précédent, on ne sait jamais vraiment à quoi s'attendre, mais la surprise fait aussi partie du plaisir de la découverte. Ici on se retrouve dans un univers très livresque, où une attention très forte est apportée au texte, et on ne s'étonnera pas que le rôle du professeur de français soit joué par Fabrice Luchini. Quel acteur mieux que lui peut jouer le plaisir des mots et du maniement de la langue?

De quoi ça parle? On ne sait pas, on ne sait plus. Au début c'est juste l'histoire d'un adolescent qui entame un jeu avec son professeur de français par le biais de ces rédactions qui sont chacune la suite de la précédente, créant une histoire dont on attend le rebondissement, la suite. Le professeur de français, Germain, rentre dans le jeu, attend à chaque fois la suite, accepte d'être le voyeur d'une histoire qui est elle même un acte de voyeurisme. L'adolescent, Claude, raconte son entrée dans le monde de son copain de classe, son ami Rapha. Mais cette intrusion dans la maison de Rapha est aussi une intrusion dans le monde de son professeur et de sa femme Jeanne (une Kristin Scott Thomas presque supportable maintenant qu'il est acquis qu'elle n'a pas de jeu mais joue toujours le même rôle).

L'histoire avance, l'écriture est modifiée, la réalité aussi, si tant est que ce soit la réalité. Parce qu'en fait c'est là que réside toute la force du film: à la fin, très rapidement même, on ne sait plus ce qui est vrai, ce qui est faux, ce qui est inventé. Rapha a t-il vraiment existé? Sa famille? La famille de Germain? Y a t-il vraiment une relation entre ce vieil homme assis sur un banc et le jeune assis à ses côtés? On ne le saura jamais, mais on aura pris plaisir à voir cette histoire en éternelle modification se créer sous nos yeux avides.

Valer & moi

C'était vendredi dernier, ça se passait sur Facebook. Sur le mur de son profil un ami avait passé une vidéo d'un contre-ténor dont je n'avais jamais entendu parlé avec un commentaire très laudatif. Etant généralement plutôt d'accord avec les goûts musicaux de l'ami en question, j'avais cliqué pour écouter. C'était superbe!

Alors j'avais noté le nom du chanteur, Valer Barna-Sabadus et cherché sur la toile ce qu'il avait bien pu faire, parce que ce nom m'était complètement inconnu. Parce que, même si j'écoute beaucoup moins de musique classique qu'à une autre période, je reste toujours un peu à l'affût de ce qui s'y fait, des nouvelles têtes, des différentes nouveautés qui sortent. Et là, rien, le nom m'était totalement inconnu.

Dès le lendemain j'ai réparé l'outrage. Aprés avoir retiré mon dossard pour la course du dimanche à Neuilly, je suis passé à la Fnac des Halles, l'endroit où je sais pouvoir trouver tout ce que je cherche (et croyez moi, ça devient rare, maintenant tout le monde voudrait qu'on commande sur internet ou simplement qu'on télécharge). J'en suis sorti avec deux disques sur lesquels figurait le nom de Valer Barna-Sabadus; un récital de Hasse et un opéra de Vinci, l'Artaserse.

Pour des raisons pratiques (l'opéra dure trois heures) j'ai commencé par le récital consacré à Johann Adolph Hasse: un drame musical, Didone abbandonata, et une cantate de chambre, La Gelosia. Comment dire... je n'ai pas été emballé. C'était beau, sans aucun doute, c'était agréable, mais à aucun moment je n'ai eu le frisson comme quand j'avais découvert un Philippe Jaroussky ou un Cyril Auvity. Indubitablement c'était très bien, mais pas d'extase, pas de ravissement, pas de transport.

Nous savons tous que la voix est portée par les voyelles et que les consonnes ne sont que des coupures de l'émission du souffle. Pour cette raison, il est plus facile de chanter des langues à voyelles que des langues à consonnes, et l'italien est une langue magnifique pour le bel canto. Mais quand les chanteurs ne chantent que les voyelles le texte devient vite incompréhensible. En écoutant ce drame et cette cantate de chambre, j'avais l'impression de ne rien comprendre, d'écouter de la bouillie. Certes la bouillie était mélodieuse, mais du bel canto chanté avec des marrons chauds dans la bouche et en oubliant les consonnes ça ne me transporte pas.

Le lendemain j'ai écouté l'opéra, une merveille attendue. Cinq contre-ténors (dont mes chouchous Philippe Jaroussky et Max Emanuel Cencic) et un ténor dans la distribution, ça ne pouvait être que bien. Et c'était bien. J'ai eu des moments de ravissement, des moments de plaisir.

Mais curieusement j'ai été surpris par de très beaux airs dont je ne reconnaissais pas la voix, des airs vraiment magnifiques, et en regardant le livret j'ai constaté que c'était Valer Barna-Sabadus qui chantait. Je n'ai pas compris. Comment pouvait-il autant me ravir dans cet opéra et me laisser quasi indifférent dans cette cantate? J'ai douté de mon oreille, de ma mémoire auditive, j'ai écouté à nouveau la cantate de Hasse. Non, vraiment non, elle ne me convient pas. Une explication? La prise de son peut-être? L'orchestre? Effectivement l'orchestre qui accompagne la cantate a un son beaucoup plus profond et confond parfois pompe et lourdeur, mais est-ce que ça suffit à expliquer cette différence d'appréciation? Je me questionne encore.

Une chose est certaine: j'ai adoré l'opéra, et je vous le recommande vivement (si vous aimez ce genre musical, évidemment). Artaserse de Leonardo Vinci, avec Philippe Jaroussky, Max Emanuel Cencic, Daniel Behle, Franco Fagioli, Valer Barna-Sabadus, Yuriy Mynenko, accompagné par le magnifique Concerto Köln sous la direction de Diego Fasolis.

(je réserve mon avis pour le disque consacré à Hasse)

44:14

Finalement il a fait beau ce matin, un temps idéal pour courir. Mais il ne fallait pas que je force, pas question de risquer une blessure à trois semaines de mon prochain semi-marathon. Et puis j'avais quand même dans les pattes le 10km de dimanche dernier.

Je suis content, j'ai confirmé mon allure. Ce matin j'ai mis 44 minutes 14 pour courir ces 10 km dans les rues de Neuilly. Mine de rien c'est quand même mon deuxième meilleur temps sur cette distance. L'objectif du jour c'était de voir si je pouvais faire au pire 45 minutes, c'est fait.

La course en elle-même? Le parcours est agréable, j'ai juste regretté l'absence de kilométrage au sol. Si j'avais voulu faire une performance je n'avais aucun repère à ma disposition pour évaluer mon allure. Et l'organisation est très bon-enfant, dans le sens amateur du terme, on se croirait remonté dix ans en arrière.

Les chiffres: au classement général je suis 171e sur 844, et dans ma catégorie (V1H) 53e sur 197.

Prochain objectif? Le semi-marathon de Vincennes le 28 octobre prochain. Vu mes résultats actuels je devrais pouvoir le faire en moins de 1h40 mais le faire en moins de 1h45 me suffirait. Oui, je sais, je n'ai pas l'esprit de compétition. Au dernier semi-marathon en mars j'avais fait 1h43 et ça avait été une surprise agréable.

Size Queen

Il y a toujours un truc qui me surprend et même m'agace quand je retire un dossard à une course et qu'on m'offre un super t-shirt qui, à de rares exceptions, finira en torchon à chaussures; la taille qu'on me propose. Je sais que je suis plutôt grand et plutôt carré, mais depuis une éternité je m'habille en M. D'ailleurs je recontre assez peu de coureurs réguliers qui portent du XL. Pourtant à chaque fois on essaie de me refourguer un truc deux fois trop grand.

La semaine dernière au 10km du Luxembourg ils n'avaient plus de M. Le monsieur m'a proposé un L. Je lui ai demandé s'il avait du S et il m'a regardé avec des yeux hallucinés. Lui faire croire que ce n'était pas pour moi? J'ai pris le S, et il me va très bien. On ne court pas avec des vêtements amples en général, parce que quand c'est humide (sueur ou pluie) ça devient vite désagréable.

Cet après-midi à Neuilly il leur restait trois L et une multitude de XL. J'ai fait remarquer à la jeune fille bénévole que les coureurs portaient rarement du XL et j'ai pris un L. J'ai hésité à le leur laisser. Mais quand j'ai vu le t-shirt après être sorti, je me suis dit que jamais je ne le mettrai.

Quelqu'un veut un t-shirt taille L mais coupé plutôt grand, blanc avec un écusson de la ville de Neuilly-sur-Seine sur le devant et une pub Planet Sushi au dos?