Il ne faisait pas chaud ce dimanche matin quand je suis sorti de chez moi pour aller courir le semi-marathon de Vincennes, à peine un degré. Les agents de la ville de Paris nettoyaient les trottoirs à grande eau, c'était limite criminel, par endroit on n'était pas loin de la couche de verglas. A un moment j'ai un peu dérapé, je me suis dit que ce serait dommage de me blesser juste avant ma course.
Dans le bois la froidure était visible et recouvrait de givre les feuilles mortes et les herbes hautes. Le campement de clochards était toujours là, j'ai eu une pensé pour eux. Mais bon, c'est quelque part aussi un choix d'être là, et au moins ils sont à plusieurs et pas isolés. Ca n'empêche que ça m'attriste toujours un peu.
Je n'ai pas eu froid pendant ma course, même si j'étais en short. J'avais gardé ma polaire, mon cou était couvert et j'avais des gants aux mains. Par contre ça demande probablement plus d'énergie dans ces conditions pour chauffer le corps, parce que j'étais bien crevé après la course, même si ce n'était qu'un semi-marathon. D'ailleurs j'ai même failli m'arrêter au dix-huitième kilomètre tant je me sentais vidé.
Grosso modo ma course c'est bien passé, sauf deux grands moments de solitude où j'avais l'impression que mes jambes ralentissaient malgré moi, au onzième kilomètre et au dix-huitième. Je me suis forcé pour finir, mais ce fut assez laborieux. Mon temps final parle de lui-même. 1heure 44minutes 14secondes. Par rapport à mes courses précédentes, c'est un peu une contre-performance, j'avais espéré faire autour d'1h40, mais c'est finalement assez satisfaisant au regard des conditions météo. Eh oui, courir dans le froid ça fatigue beaucoup plus que de courir à température ambiante.
Dans une course bien souvent on repère les gens qui courent à peu prêt à votre allure ou un petit peu plus vite, et on s'en sert de repère pour gérer ses efforts. Là il y avait des sas de départ, j'étais dans le sas des gens qui pensaient faire entre 1h30 et 1h45. Malheureusement le petit mec mignon que j'avais repéré pas loin de moi ne devait pas être en forme car je l'ai distancé dès les premiers mètres et ne l'ai jamais revu.
J'en ai croisé un autre qui semblait accélérer à chaque fois que je le dépassais pour me rattraper, je me suis dit que ce pourait être un challenge intéressant, mais il a tellement forcé qu'il a fini par abandonner et marcher.
Et puis il y a eu un grand barbu qui semblait aller à peu près à mon allure, il me doublait, je le doublais, il me doublait, je le doublais, on s'attendait quand on voyait que l'autre avait un peu de mou, bref on a couru ensemble pendant pratiquement une dizaine de kilomètres. Puis il y a eu cet horrible dix-huitième kilomètre où j'ai flanché. Il a pris de la distance, et je n'ai jamais réussi à le rattraper, je l'ai perdu de vue. Il a fait 1h43m30, m'a t-il dit quand je l'ai retrouvé après la ligne d'arrivée. C'est énorme de perdre 45 secondes sur les derniers kilomètres d'une course!
J'ai aussi servi de lièvre à quelqu'un. Après l'arrivée un homme m'a tapé dans le dos pour me dire merci parce qu'il s'était accroché à moi, la couleur de ma polaire avait été un repère pendant sa course. C'est aussi ça l'esprit course, on remercie les gens avec qui on a couru même quand on ne les connait pas.
Voilà, c'était la fin de ma saison 2012. Je vais peut-être m'inscrire à la course contre le cancer de la prostate qui aura lieu le 11 novembre prochain, Les Bacchantes, mais ce ne sera pas pour faire une performance, plutôt un jogging un peu rapide. Maintenant il faut déjà penser à 2013, voir si je prépare le marathon de Paris ou pas.
Les chiffres: au classement général je suis 1083ème sur 2441 à passer la ligne d'arrivée, et dans ma catégorie je suis 250ème sur 513. J'ai déjà fait mieux... (d'ailleurs à mi-course j'étais 892ème sur 2441, je me suis vraiment ramassé sur la deuxième partie).
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