C'était mercredi soir, le jour de sa sortie, en sortant du boulot. Un film de François Ozon on ne l'ignore pas, on court le voir.
J'ai beaucoup aimé.
Chaque film de François Ozon est très différent du précédent, on ne sait jamais vraiment à quoi s'attendre, mais la surprise fait aussi partie du plaisir de la découverte. Ici on se retrouve dans un univers très livresque, où une attention très forte est apportée au texte, et on ne s'étonnera pas que le rôle du professeur de français soit joué par Fabrice Luchini. Quel acteur mieux que lui peut jouer le plaisir des mots et du maniement de la langue?
De quoi ça parle? On ne sait pas, on ne sait plus. Au début c'est juste l'histoire d'un adolescent qui entame un jeu avec son professeur de français par le biais de ces rédactions qui sont chacune la suite de la précédente, créant une histoire dont on attend le rebondissement, la suite. Le professeur de français, Germain, rentre dans le jeu, attend à chaque fois la suite, accepte d'être le voyeur d'une histoire qui est elle même un acte de voyeurisme. L'adolescent, Claude, raconte son entrée dans le monde de son copain de classe, son ami Rapha. Mais cette intrusion dans la maison de Rapha est aussi une intrusion dans le monde de son professeur et de sa femme Jeanne (une Kristin Scott Thomas presque supportable maintenant qu'il est acquis qu'elle n'a pas de jeu mais joue toujours le même rôle).
L'histoire avance, l'écriture est modifiée, la réalité aussi, si tant est que ce soit la réalité. Parce qu'en fait c'est là que réside toute la force du film: à la fin, très rapidement même, on ne sait plus ce qui est vrai, ce qui est faux, ce qui est inventé. Rapha a t-il vraiment existé? Sa famille? La famille de Germain? Y a t-il vraiment une relation entre ce vieil homme assis sur un banc et le jeune assis à ses côtés? On ne le saura jamais, mais on aura pris plaisir à voir cette histoire en éternelle modification se créer sous nos yeux avides.
Bravo, tu m'as donné envie...
Rédigé par : Tambour Major | 14/10/2012 à 06:31
>TM. Mais, tu n'es pas au bout du monde?
Rédigé par : Patrick Antoine | 14/10/2012 à 20:19