C'est le dernier jour d'école, une bande d'adolescents prend leur bus habituel pour rentrer chez eux, c'est l'été. L'action se passe pratiquement exclusivement dans le bus, au fur et à mesure de son trajet dans le bronx, changeant de physionomie à mesure que les arrêts passent, libérant ici ou là un adolescent de plus.
Evidemment il y a les glandeurs qui squattent le fond et font des conneries, il y a la plus belle qui se la pète et ne pense qu'à son apparence, il y a le mec qui est à fond dans son trip musical, l'autre qui vit avec un crayon à la main, la grosse qui aimerait bien qu'on l'aime malgré son corps et qui tripe pour les bad boys parce que même s'ils se foutent d'elle en permanence au moins ils lui parlent, et la masse de tous les plus ou moins anonymes, sans oublier évidemment le petit couple homo.
Comme tous les adolescents, le sujet essentiel reste celui des relations entre filles et garçons, c'est l'âge où on se découvre une sexualité et où les hormones s'expriment. C'est aussi l'âge bête et c'est parfois confondant de stupidité. J'avoue d'ailleurs avoir été souvent atterré par toute la connerie étalée. Je n'ai pas le souvenir d'avoir jamais été aussi idiot...
En fait je me suis même demandé à certains moments comment je pouvais regarder une telle débilité navrante de connerie, quel pouvait être le but du réalisateur du film en nous montrant cette génération no future. Nous interroger? Nous demander où nous allons? Parce que c'est tellement bien fait que parfois on se demande si on n'est pas en train de regarder un documentaire plutôt qu'un film entièrement écrit et maîtrisé.
Et je me suis dit que c'était toute la réussite du film, arriver à faire quelque chose qui ressemble tellement à un documentaire qu'on en vient à se demander le lien avec la réalité. Aussi étrange que celà puisse paraître, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à notre système d'éducation, à la situation dans certaines banlieues qui nous entourent. Parce qu'il n'est pas nécessaire de traverser l'atlantique pour trouver des ghettos où on parque les noirs et les latinos, en France aussi on a des banlieues pour parquer les gens qu'on ne veut pas voir. On a aussi nos générations no future, auxquelles on propose un enseignement minimal qui tend à ressembler de plus en plus à du gardiennage avant de lacher les fauves dans un environnement où personne ne leur proposera du travail.
Au final je vous enjoins vraiment à aller voir ce film.
(et puis, même si on s'interroge sur le futur de cette génération, il y a quand même des moments attendrissants en voyant ces jeunes se découvrir amoureux et lancer timidement des perches à l'élu)
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