On s'est tous posé au moins une fois la question de savoir ce qu'on ferait si du jour au lendemain on héritait de plein d'argent ou gagnait à la loterie. La plupart des gens répondent qu'ils quitteraient leur emploi, achèteraient une grande maison, feraient le tour du monde, et laisseraient leur argent fructifier en banque.
Curieusement l'idée de faire le tour du monde ou de vivre dans une grande maison ne m'intéresse pas plus que ça. J'ai des rêves beaucoup plus simples, beaucoup plus réalisables. Idéalement je voudrais juste avoir une petite maison au milieu de la nature, à Ibiza ou en bretagne, quelque part où la mer est accessible à pied ou à vélo. Je rêve juste de pouvoir me baigner dans la mer tous les jours, de pouvoir faire du vélo dans la campagne tous les jours, de pouvoir marcher dans les bois ou les pinèdes tous les jours, de pouvoir écrire et lire tranquillement, peindre et bricoler.
Le luxe suprême, ce serait juste d'être indépendant, totalement, de pouvoir même vivre en autarcie si je le veux. Produire ma propre électricité, cultiver mon potager, ne rien devoir à personne. Ca ne veut pas dire non plus que je rêve d'être seul, fermé au monde. Non, juste être indépendant. Par contre rester connecté aux autres me semble toujours important, et je suis trop peu "mouton docile" pour ne pas avoir l'envie de m'impliquer dans une cause ou un combat, une façon ou une autre de défendre l'opprimé.
Si j'étais deux, je rêverais de partir ensemble, de gérer une exploitation agricole (bio évidemment), mais sans la contrainte de la rentabilité. J'aime la terre, j'aime le contact de la nature, et j'ai le goût de l'effort. J'envie beaucoup ces couples qui se forment et qui ont le courage de partir ensemble pour fonder un projet commun. La peur du lendemain me rend couard, avoir un matelas financier serait une liberté pour oser.
Et si vraiment j'avais plein plein d'argent? Non, je ne demanderais pas une banque de l'investir pour moi. Je ne veux pas d'actions en bourse, je suis contre ce système fondé sur l'usure et l'exploitation de l'autre. Il serait à la banque, parce qu'il faut bien le mettre quelque part, mais j'aimerais créer une sorte de fondation qui permettrait de financer des micro-crédits sans taux d'intérêt aux gens qui auraient des projets de vie bien réels.
Et puis je voudrais aussi lutter pour ma communauté. Je voudrais créer des endroits pour loger et éduquer ces jeunes que leurs parents jettent à la rue quand ils découvrent leur non-hétéro sexualité. Je voudrais créer des maisons de retraite pour gay et lesbiennes, ces vieux que la société ignorent complètement. Et j'aimerais aussi créer des liens entre ces deux générations, les vieux et les jeunes, parce que ça me semble important le vivre-ensemble et la transmission de toutes ces luttes que nous avons du mener et que nous continuerons à mener.
Voilà ce à quoi j'ai pensé en sortant du film "Les invisibles" de Sébastien Lifshitz alors que je remontais la rue Hauteville pour rentrer chez moi. C'est le genre de projets qui revient régulièrement à moi, ce que je voudrais faire de ma vie si j'en avais les moyens.
Et vous, ça vous arrive de rêver à un autre vie?
Tout comme toi, l'absence de réel confort financier me rend couard. J'éprouve une certaine admiration pour ceux qui peuvent se lancer à l'aventure. Aider à créer des structures d'accueil, oui, et aussi, aider à exfiltrer tous les LGBT menacés dans leurs propres pays.
Rédigé par : christophe | 01/12/2012 à 00:31
>Christophe. Les exfiltrer peut-être, mais surtout lutter pour qu'ils puissent rester chez eux en toute quiétude.
Rédigé par : Patrick Antoine | 01/12/2012 à 23:11