Chocolat ou café?

Main dans la main

J'ai un peu tardé à aller voir ce film. J'aime bien Jérémie Elkaïm, j'aime bien Valérie Lemercier, mais je trouve que Valérie Donzelli est parfois un peu trop gnan-gnan et les critiques entendues n'étaient pas positives. Finalement j'ai quand même été le voir.

Ca tombe bien; j'ai aimé. J'ai bien aimé le côté un peu décalé et complètement irréaliste de la situation. L'histoire du lien entre les deux acteurs est complètement loufoque, mais ça crée des situations amusantes et surtout c'est un film plein de poésie.

Un moment sympa pour terminer cette année 2012.

Jogging & tramway

Le tramway remonte maintenant dans le nord jusqu'à la porte de la Chapelle. Généralement il est accompagné sur son trajet d'un aménagement des abords et de la création d'espaces piétonniers. Je me suis dit que ce serait chouette pour mon jogging, ça m'éviterait en allant au parc de la Villette de passer par la rue Riquet où il y a toujours beaucoup de passage, à moi les nouveaux parcours moins encombrés.

Je suis donc parti par la porte des Poissonniers en pensant longer le tram jusqu'à la Villette. Sauf que non. A un moment un brillant ingénieur a eu l'idée de faire passer le tram sous terre pour lui faire faire une épingle à cheveux dans le 19e arrondissement avant de revenir sur le boulevard. Arrivé à la porte d'Aubervilliers, au lieu de continuer tout droit pour aller à la station suivante qui est à cent mètres, le tram bifurque sous terre dans l'arrondissement pour aller à une station intermédiaire qui s'appelle Rosa Parks. Je n'ose même pas imaginer le coût de cette épingle superflue. Il était tellement important que ça de jeter l'argent du contribuable par les fenêtres?

Et puis, Rosa Parks. Pourquoi avoir été chercher le nom d'une étrangère pour cette station de tram? Il n'y avait pas d'équivalent français? En même temps, l'apartheid existe toujours en France, dans le métro parisien les noirs et les blancs s'assoient rarement côte à côte, et pas plus tard que cette semaine la banque Natixis a été condamnée à Paris pour avoir empêcher la promotion de l'un de ses cadres du seul fait de sa couleur de peau (pour un cas qui va en justice, combien qui ne sont jamais traités?).

Intégrité laïque

Vous savez tout aussi bien que moi que les lycées religieux bénéficient des subventions de l'état. Peut-on accepter que dans ces lycées subventionnés par le denier du citoyen soient tenus des propos contraires à la loi ou enseignés des théories contraires au dogme général? La réponse me semble évidente. Pourtant dans certains lycées religieux on n'oubliera soigneusement de faire des cours d'éducation sexuelle ou de parler de prévention, et on ira même parfois jusqu'à dire combien l'avortement (qui est je le rappelle une liberté des femmes à disposer de leur corps sur lequel personne d'autres qu'elles n'a rien à dire) est une chose répréhensible, un meurtre d'êtres que la vie attend.

En cette période de guerre des tranchées sur la possibilité d'ouvrir le mariage civil à tous ceux qui le désirent sans tenir compte de leur sexualité, dans beaucoup de ces écoles religieuses on s'organise pour lutter contre(X). Qu'attend le gouvernement pour condamner ses attitudes? Qu'attend le gouvernement pour condamner ses propos? Qu'attend t-on pour supprimer à ces lycées qui ne respectent pas les règles du pays les subventions dont elles bénéficient si gracieusement? Si des professeurs doivent tenir des propos religieux contraires à la loi, qu'il ne soient pas payés par l'Etat!

Marionnette

Le pape, cette chose trop vieille pour faire la messe de minuit à minuit parce qu'elle doit se reposer avant de faire sa messe le lendemain à midi, cette chose qui prétend être le représentant d'un dieu sur terre et qui n'a même pas la force de se mouvoir tout seul, le pape a dit que le mariage était une institution sacrée entre un homme et une femme et que la possibilité qu'il soit contracté entre deux hommes ou deux femmes était une menace pour l'humanité.

De quoi je me mêle? En quoi le représentant d'une secte est-il autorisé à tenir des propos qui vont à l'encontre des lois appliquées dans les pays où sont reçus ces propos? Et surtout, pourquoi le gouvernement français ne condamne t-il pas ces propos? Pourquoi ne parle t-il pas d'ingérence dans les affaires de l'état? Le pape serait-il au-dessus des lois?

Et puis d'ailleurs, qu'est-ce qu'il y connaît en matière de mariage? Il est marié? Non. Il a des enfants? Non. Quand on ne sait pas de quoi on parle, on se la ferme. Si on doit suivre la logique de son discours et qu'on doit faire des enfants, alors la réelle menace contre l'humanité c'est que les représentants de cette secte (curés, abbés, évêques, et autres prélats nourris par la crédulité de leurs ouailles) ne soient pas mariés et n'aient pas d'enfants. En même temps si ces bigots pouvaient s'éteindre naturellement ça ne me poserait aucun problème.

Non

La porte-parole du gouvernement va rencontrer twitter pour limiter les propos homophobes et faire de l'éducation (X). Je ne comprends pas. Je ne comprends pas comment on peut se contenter de rencontrer les gens pour les inciter à ne plus tenir des propos que la loi réprouve. On n'incite pas les gens à se modérer, on les condamne. Soit c'est autorisé, soit ça ne l'est pas, et en l'occurence les propos homophobes sont condamnables.

Ce serait bien que ce gouvernement prenne ses responsabilités de temps en temps et fasse respecter les lois du pays. Il y a un proverbe qui dit que "qui ne dit rien consent". Ce gouvernement me semble consentir à beaucoup de propos homophobes.

Le cri du jour

Un jour sur un écran de télé j'ai aperçu le visage de Mireille Dumas et je n'ai pu m'empêcher d'avoir un mouvement d'horreur en constatant qu'elle était passée par la case chirurgie esthétique pour s'effacer les rides autour de l'oeil, ce qui faisait qu'elle ne ressemblait plus à grand chose d'autre qu'une chouette effraie. C'était pourtant une belle femme avant, non?

J'ai pensé que ce n'était pas en nous mettant ce genre de choses non naturelles sous nos yeux de bovins placides et passifs qu'il faudrait s'étonner qu'ensuite nos chères petites têtes blondes rêvent de chirurgie esthétique dès l'âge de leur première poupée Barbie. Personne ne leur dit combien c'est moche?

On devrait mettre des bandeaux préventifs au bas des écrans de télé pour prévenir que "la chirurgie esthétique ça rend laid". Au moins sur les émissions du service public.

Une autre fois, je traversais la rue à un feu rouge. Sans faire exprès j'ai vu le visage d'une femme dans une mini cooper. J'ai failli faire un bond en arrière tellement j'ai été choqué. Elle aussi avait eu recours à la chirurgie esthétique et arborait ce sourire éternel qui remonte sur les côtés, mi-panthère mi-docteur fou. Je crois qu'elle a vu mon dégoût. Elles ne se rendent pas compte que ce n'est pas beau?

Même Catherine Deneuve, cette femme qui a fait sa carrière sur son physique assez consensuel, a eu besoin, à l'âge où l'on devient une grand-mère respectable, de faire quelques retouches à son visage. Mais pourquoi, pourquoi tant de haine envers soi?

On ne vous l'a pas suffisamment dit: la chirurgie esthétique c'est laid. Pensez aux lèvres d'Emmanuelle Béart qui n'arrive même plus à parler normalement et qui donne sans cesse l'impression qu'elle vient de se faire piquer par une guêpe tant ses lèvres semblent gonflées à l'hélium.

Au cinéma l'autre jour, une pub Dior en noir et blanc passait sur les écrans, montrant une femme au visage agréable, mais dont on devinait un peu trop les os sous sa robe moulante et dont les bras cagneux ne comportaient aucune trace de chair sur les os. J'adore? Non, pas vraiment.

La maigreur c'est laid, et en faire un canon de beauté je trouve ça malsain. Il me semblait que des décisions et de nouvelles règles avaient été adoptées pour lutter contre les problèmes grandissants d'anorexie. Manifestement je me suis trompé, on nous montre encore des squelettes en tenue de soirée sur les écrans.

Ce n'est pas parce qu'on vit dans une période de relatif bien-être et que peu de gens connaissent la famine qu'il faut faire semblant d'oublier que la maigreur ça peut être mortel. Mon cri du jour: un peu de gras c'est toujours agréable, un peu de muscle aussi, et vive les rides d'expression!! Comme en toute chose, il faut savoir éviter les excès.

Et dire que maintenant même les hommes se font botoxer les rides et implanter des poitrines fermes. Au secours!

I hate cars!

La dernière fois que j'ai fait mon jogging à Paris (ce mardi 25 décembre de 17h à 19h) j'ai failli mourir au moins trois fois.

A chaque fois j'étais sur un passage piéton, le petit bonhomme était vert, le feu pour les voitures était rouge. Visiblement il y a des gens qui ne savent pas à quoi ça sert les feux de signalisation, même en plein Paris à une heure où il y a encore de la circulation. Ou alors ils roulent tous sans permis?

4h44 dernier jour sur terre

J'ai été voir ce film par hasard, un mauvais hasard.

J'étais en avance, j'avais la flemme de patienter pour voir le film prévu, celui-ci allait commencer. Abel Ferrara n'est pas le nom d'un débutant, Willem Defoe non plus, je me suis dit que ça pouvait valoir le coup. De plus la fin du monde c'est de saison avec ce cahier Maya dont toutes les canaux d'information nous ont rabaché les oreilles. Je me suis dit que ça pouvait être intéressant de voir ce qu'un réalisateur pouvait en faire au cinéma.

Quelle erreur! C'est bien simple, je n'ai même pas tenu une demi-heure.

Pub!

Vous avez entendu cette pub pour faire prendre un taxi à vos amis plutôt que de les laisser rentrer chez eux ivres en voiture? Le mec qui a fait ça, il n'a jamais été ivre au point de devoir prendre un taxi ou alors il n'habite pas à Paris. Parce que c'est bien simple, à Paris les chauffeurs de taxi ne s'arrêtent pas pour prendre un passager ivre. Demandez leur, vous verrez bien. Ils n'ont aucune envie de nettoyer ensuite le vomi.

Ah, ces consultants complètement déconnectés de la réalité...!!

Hors les murs

Voir ce film fut une expérience pénible. Parce que j'aurais bien aimé en dire du bien et soutenir un film LGBT qui ne passera pas dans beaucoup de salles, mais qu'à chaque image je me disais que ce serait difficile, vraiment difficile, de trouver quoi que ce soit de positif dans cette histoire construite n'importe comment.

Le scénario semblait agréable, un jeune homme qui a le coup de foudre pour un autre, mais l'autre disparait, qu'adviendra t-il de leur amour, et on rêve déjà d'un happy end romantique. Mais il ne s'agit nullement de celà.

Déjà l'image est sale, grise, terne. Dès le début, sans même tenir compte d'un éventuel scénario, on part avec une image négative (et l'image, au cinéma, c'est quand même -achement important).

On est dans un bar, un groupe d'amis boivent, le serveur les sert. Scène suivante, le serveur remonte dans les escaliers l'un des mecs, complètement bourré, et le couche dans son lit. Ils ne se connaissent pas, ne se sont pas parlé. Pas crédible pour un sou, en général ce sont vos amis qui vous raccompagnent chez vous, pas le barman qui vous porte sur le dos jusqu'à son lit.

Au réveil, ils prennent un café et échangent leur prénom avant de se dire au revoir.

Autre scène, le blondinet ivre revient au bar pour rapporter au serveur le t-shirt qu'il lui avait prêté (oui, c'est un gentil serveur, il prête même des t-shirts à des inconnus). Ils parlent quelques instants. Et visiblement ça suffit au blondinet pour tomber amoureux. Il ne pense plus qu'au barman, au point qu'il se fait larguer par sa copine (oui, il était hétéro!!) et débarque au milieu de la nuit chez le barman pour se faire héberger. Ca ne tient pas debout, mais c'est comme ça. Blondinet n'a pas où aller, alors il squatte. Ainsi commence cette annoncée magnifique histoire d'amour.

Je n'en dirai pas plus, des fois que vous voudriez quand même aller voir ce film, mais je regrette vraiment de m'être forcé à rester jusqu'au bout. Mon côté militant me fait parfois regarder des films LGBT que je ne m'infligerai pas s'ils concernaient un autre public. Je n'ai vraiment rien aimé dans ce film, et s'il y avait de l'amour entre ces deux personnages, ce n'était pas un amour très explicite pour moi.

J'aurai quand même appris quelque chose ce jour là, j'ai découvert qu'il existait des cages à sexe pour homme. En même temps c'est une connaissance qui ne me sera probablement pas très utile...

De l'autre côté du périph

Je ne sais pas si ce film vise un public particulier (celui qui vit de l'autre côté du périph?) mais je n'ai pas aimé ce truc plein de clichés et de "vannes à deux balles" qui s'adresse à un public au niveau intellectuel d'un pré-adolescent. Le genre d'humour qui m'aurait peut-être fait rire quand j'avais dix ans.

Les acteurs sont convaincants, c'est bien filmé, mais le scénario et les dialogues sont vraiment à chier. Pour tout vous dire, ça m'a fait penser à du Louis de Funès genre Les gendarmes de saint-Tropez ou La septième compagnie au clair de lune. Du cinéma populaire dans le mauvais sens du terme, le genre de cinéma qui sert à faire baisser le niveau intellectuel moyen. Un peu comme cette télé qui oeuvre tant à l'abêtissement des masses populaires. D'ailleurs ça finira bien par passer à la télé.

Il est commun d'entendre que ces films de De Funès qui ont fait sa popularité n'aurait pas pu être tournés aujourd'hui tant ils sont "politiquement incorrects". Ce film que je viens de voir est "politiquement incorrect". Il est basé sur des préjugés racistes que je refuse de cautionner. Ma définition du rôle raciste? Un rôle qui définit la couleur de celui qui le joue. Essayer d'inverser les deux acteurs principaux et vous verrez que ça ne fonctionne pas, que le rôle est écrit en fonction d'une couleur de peau. J'appelle ça un rôle raciste. Et s'il y a des gens que ça fait rire, c'est bien dommage pour eux. Qu'ils ne viennent pas se plaindre après s'ils n'arrivent pas à sortir de la case dans laquelle on les a enfermé "à l'insu de leur plein gré".

Télé Gaucho

La bande annonce était sympathique et résonnait avec ma fibre de gauche et mes convictions sociales. De plus j'avais gardé un bon souvenir de la prestation de Jacques Gamblin dans le précédent film de Michel Leclerc, Le nom des gens. Mais quelle déception! 

C'était juste un truc sans aucune construction, qui partait dans tous les sens, des personnages complètement barrés dans leur trip et tous aussi loufoques les uns que les autres. Et même s'il y avait un semblant de trâme à ces égarements, ça ne suffisait pas en faire quelque chose de supportable.

J'ai longtemps hésité à sortir de la salle, beaucoup trop longtemps. Au final j'étais encore là quand le film s'est terminé, mais ce ne fut qu'autant de temps perdu. Un film que je ne vous conseille vraiment pas, avec un peu de malchance il finira bien par passer à la télé.

Retour de manif

Cet après-midi j'ai battu le pavé, j'ai marché de Bastille au jardin du Luxembourg avec des centaines et des centaines et des centaines d'autres personnes. Il y avait du monde, même si on ne saura jamais exactement combien. Le chiffre le plus bas est de 60 000 personnes, et c'est déjà beaucoup. J'ai vu une marée humaine de gens qui voulaient juste que tout le monde puisse bénéficier des mêmes droits. Ca m'a fait plaisir, ça m'a fait extrêmement plaisir.

Après toutes ces semaines à subir quotidiennement des torrents de haine gratuite et d'homophobie assumée, ça fait du bien de lire que la haine n'est pas le langage de la famille. Je n'ai aucune intention de me marier, je n'adopterai probablement jamais d'enfant (quoique?), je ne bénéficierai vraisemblablement pas non plus d'une procréation médicalement assistée, mais je refuse que ces choses me soient interdites du seul fait de ma sexualité. L'égalité pour moi est une chose naturelle, une chose à laquelle il faut tendre dans tous les domaines.

J'ai très mal vécu tous ces débats sur l'ouverture des droits. Intellectuellement je ne peux même pas comprendre qu'on puisse débattre d'un droit à l'égalité, ça devrait aller de soi. Pour moi la simple idée de débattre pour obtenir les mêmes droits que tout le monde est la preuve que certains ne nous pensent pas tous égaux et qu'on cautionne cette possible différente façon de penser. Cautionner l'homophobie est une chose que je réprouve fortement.

Je ne sais pas si un jour une loi sera votée, mais je sais que ce gouvernement qui nous a lâché en pâture à l'homophobie sans jamais nous défendre sous prétexte de débat restera dans l'histoire comme celui qui a donné caution à l'homophobie affirmée comme une liberté de conscience, de même que le gouvernement précédent par ces débats sur l'identité nationale restera dans l'histoire comme celui qui a cristallisé les haines entre les différentes parties de la population et qui a cautionné un racisme affirmé comme liberté de conscience. Ils me répugnent autant que l'autre.

Quand on pense sérieusement qu'il y a une égalité quelque part, on la combat vivement et ardemment, on ne se contente pas de faire des débats pour obtenir une sorte de consensus malsain. A chaque élection j'ai voté socialiste par défaut de candidat pour défendre mes valeurs égalitaires, je sais dorénavant qu'à l'avenir je m'abstiendrai.

Le Parti Socialiste avait beau jeu d'appeler à cette manifestation, on aurait préféré qu'elle n'ait pas été nécessaire. On aurait préféré que cette injustice séculaire soit traitée dès le départ, sans admettre un débat.

Si un jour vient où une loi sera enfin votée pour effacer ces inégalités (mariage, adoption, procréation), je serais évidemment content. Mais je n'en ferais pas tout un foin, car il restera encore plein de combats à mener. Il suffit de voir la dificulté qu'ont certaines femmes aujourd'hui à avorter dans notre beau pays alors que c'est un droit qu'on pensait définitivement acquis pous savoir qu'il nous faudra être éternellement vigilant.

La lutte vers l'égalité est un combat de tous les instants, ne l'oublions jamais en cette période de lutte nuptiale.

Anna Karenine

Quand on adapte une oeuvre aussi universelle que ce grand classique de la littérature, c'est probablement qu'on a quelque chose à dire, un message à faire passer. Là je serais bien en peine de vous dire ce qu'a voulu faire passer le réalisateur.

Le film est superbe, magnifique, de beaux décors, des vêtements somptueux, des personnages agréables à voir, tout est dans le plaisir de l'oeil. Par contre pour la narration et l'intrigue, ça m'a simplement donné l'envie de lire le livre tant il est évident en voyant le film qu'il n'en est qu'une approximation très superficielle.

Un moment agréable pour les yeux mais qui laissera l'intellect sur sa faim. A vous de voir ce que vous attendez d'un moment agréable au cinéma.

Trois mondes

Encore un beau moment de cinéma. Et même si ce jugement est probablement influencé par le fait que j'aime beaucoup l'acteur Raphaël Personnaz (il a une présence à l'écran incroyable, il me donne l'impression d'être capable de jouer tout et n'importe quoi, ce que peu de prétendus acteurs sont vraiment capables de faire), il est très bien entouré dans ce film, et la trame réussit à capter le spectateur du début à la fin.

Al (Raphaël Personnaz) fait la fête avec deux amis. Il a un peu bu, il fait le fou dans sa voiture, et à un moment il percute un passant. Il s'arrête, constate qu'il n'y a pas de témoin (c'est la nuit, à cette heure où les rues sont désertes) et, sur l'insistance de ses deux compères, prend la fuite.

Juliette (Clotilde Hesme) est un peu perdue dans sa vie, dans sa relation avec son petit ami. Elle est enceinte de trois mois mais ne semble pas pressée de quitter l'appartement qu'elle co-loue pour s'installer avec son petit ami. Le couple s'engueule, et Juliette est à la fenêtre au moment où une voiture qui roule à toute allure passe et envoie voltiger un passant.

Vera (Arta Dobroshi, très très convaincante) dort. Elle doit se lever tôt le lendemain pour aller travailler. Dans le minuscule appartement qu'elle partage avec son mari, les hommes jouent aux cartes et boivent dans la cuisine. Puis le mari doit partir, dit au revoir à sa femme, et sort. Il se fera renverser par une voiture.

Voici les trois personnages principaux au début du film, trois personnages qui vivent dans des mondes complètement différents, trois personnages que la réalité va confronter. Al qui a tout sacrifié pour sa carrière et sortir de son milieu ouvrier va se marier avec la fille du patron et prendre la responsabilité du garage qu'il possède, Juliette est une étudiante classe moyenne qui ne sait pas vraiment quoi faire de sa vie, Véra est une femme sans-papier qui a quitté son pays avec l'espoir d'une vie meilleure. L'accident va considérablement perturbé ces trois vies.

Je ne vous en dis pas plus, c'est un film plein de rebondissements à découvrir au fur et à mesure, mais c'est vraiment un film que j'ai bien aimé, qui m'a ému et touché, un film profondément humain. Du bon cinéma.

Depardiou

Quand j'entends que cet acteur français connu pour ses excés d'alcool, ses conduites en état d'ivresse, ses frasques dans les avions, sa boulimie de bouffe, ses excés en tout genre, va s'installer ailleurs, j'ai juste envie de dire Bon vent!

Ca fait des années que je boycotte les films où il joue, ça fait des années que je ne comprends pas l'espèce d'impunité dont il bénéficie en France pour faire des frasques pour lesquelles le commun des mortels serait condamné.

Je n'ai jamais compris pourquoi le public l'aimait tant, je n'aime pas les capitalistes individualistes, je n'aime pas les gens qui ne pensent qu'à eux.

Ca fait des années que cet homme me répugne, que je me demande si c'est un être humain ou un homme des cavernes téléporté à notre époque.

Alors il peut bien aller où bon lui chante, et si les belges sont heureux de le voir rouler ivre sur les routes de leur pays, tant mieux pour eux.

Le sommeil

Chaque fois que je regarde ce tableau de Gustave Courbet je m'étonne de constater avec quel détail le vase qui se situe hors-champ est peint. Ce n'est pourtant pas le sujet principal du tableau, et on aurait même accepté un coin sombre sans rien. Alors pourquoi cette volonté de ne pas laisser rien?

Thérèse Desqueyroux

D'une manière générale je trouve que Gilles Lellouche est un bon acteur et qu'Audrey Tautou n'a aucun jeu. Dans ce film elle n'a pas le rôle d'une femme-enfant, le seul rôle qu'elle sache jouer; du coup elle nous ennuie.

Quand on prend le parti d'adapter une oeuvre classique (le roman de François Mauriac fait partie de ceux qu'on lit pendant son cursus scolaire), c'est qu'on a quelque chose derrière la tête, l'envie de faire quelque chose qui vaille le détour, parce que l'oeuvre nous a marqué. Ici je serai bien en peine de vous dire ce qu'apporte le film de plus au roman. Peut-être faudrait-il que je relise l'original?

Ce film est agréable à regarder, parce que l'image est belle, qu'il y a un détail du costume et des intérieurs, c'est un vrai voyage dans le temps. Pour le reste c'est un peu fade et désuet, ça aurait aimé un petit dépoussièrage dans le jeu d'acteur. Je ne me suis pas ennuyé, même pas, mais c'est tout comme.

Les invisibles

Dire que j'ai aimé ce documentaire de Sébastien Lifshitz serait en deça de la réalité. J'ai adoré ce documentaire, j'ai été dedans à 100%, j'ai aimé voir et entendre tout ce que j'y ai vu. J'ai ri, j'ai appris, j'ai eu la larme à l'oeil, j'ai frissonné, j'ai vibré, un grand moment. C'est le genre de documentaire que tout le monde devrait voir et qu'on devrait projeter dans les écoles et les centres de formation. Un must, une obligation.

J'ai aimé ce couple de femmes qui a eu le courage d'abandonner une vie parisienne assez bourgeoise pour élever des chèvres sur le plateau d'Albion, cet homme qui ne s'est jamais vraiment posé de questions sur sa sexualité sans pour autant jamais s'engager, cette femme qui après une vie bien hétéronormée de mère de famille se lâche autour de la quarantaine et milite pour la libération de la femme et le droit à l'avortement, cet homme qui fuit ses sensations et part en coopération en Afrique en pensant se fuir mais qui finit quand même par se retrouver face à ses contradictions et se fait outer par une couverture de Paris Match avant de se laisser enfin vivre, ces deux vieux qui se sont rencontrés après 70 ans parce que l'un ne supportait pas la solitude et avait passé une annonce, ces deux autres qui se sont croisés dans un rétroviseur et élèvent ensemble des oiseaux et rêvent en visitant une chapelle à un possible mariage, j'ai tout aimé.

Et surtout j'ai aimé le côté militant de toutes ces vies qui se déroulent sous nos yeux et la vertu pédagogique de ce témoignage. Au delà du temps qui a passé, on se rend compte que des choses ont évolué, mais que certains combats sont toujours à mener. Si aujourd'hui l'homosexualité n'est plus une maladie mentale, et l'un des protagonistes nous rappelle que c'est une évolution somme toute très récente, ce que dit un autre sur le fait que nous sommes acceptés tant que nous restons invisibles est toujours vrai. Le vrai scandale, à l'époque déjà, et aujourd'hui encore, ce n'est pas vraiment d'être homosexuel, mais de l'affirmer et de refuser de vivre caché.

Quand j'entends cette femme qui parle de la contraception inexistante dans son enfance et de toutes ces femmes qui avaient des enfants qu'elles n'avaient pas réellement voulus et de ces autres qui avortaient clandestinement au péril de leur vie, je ne peux m'empêcher de remarquer qu'aujourd'hui encore le droit à l'avortement est un droit qu'il est difficile de faire valoir. La condamnation populaire est souvent toujours existante, sans compter les manifestations anti-avortement devant les cliniques et les médecins qui refusent de les pratiquer par "liberté de conscience". Il y a aujourd'hui un recul assez effrayant sur cette liberté des femmes à disposer de leur corps.

Et même si mai 68 est passé par là et a soit-disant libéré les moeurs, on ne peut s'empêcher en regardant le paysage actuel concernant le mariage pour tous que l'égalité homo/hétéro reste un combat à combattre.

Faut-il le rappeler, mais aujourd'hui encore il y a des jeunes qui se font mettre à la rue parce qu'ils sont homosexuels, il y a des familles qui rejettent l'un des leur parce qu'il n'a pas la bonne sexualité, il y a des entreprises qui vous discriminent à l'embauche ou vous licencient quand ils découvrent votre sexualité, il y a des gens qui meurent dans la rue attaqués et battus parce qu'ils sont une atteinte à l'hétérosexualité.

L'égalité est un combat qu'il faut continuer à mener, éternellement, laborieusement, tel un travail de Sisyphe, un travail sans fin. Ce film peut aussi le rappeler à ceux qui auraient feint de l'oublier. Pour ma part, certaines images que j'ai pensé issues des UEEH (Universités d'Eté Euroméditerranéennes des Homosexualités) m'ont donné envie d'y aller, de découvrir cette communauté de pensée et de resourcement.

Un documentaire qui restera un grand moment de mon évolution personnelle. A voir absolument!

1er décembre

Comme tous les ans à la même date, c'est aujourd'hui la Saint Sida. Les média vont en parler pour se donner bonne conscience, et dès demain la vie continuera son cours. On continuera à diminuer les allocations données aux associations qui luttent contre la maladie, on continuera à fermer des hôpitaux, on continuera à laisser la maladie se propager.

De même que pour la lutte contre la famine dont tout le monde sait qu'on pourait la gagner si on le voulait vraiment, la lutte contre la propagation du sida n'est une priorité pour aucun état. On préfère s'assurer de l'équilibre de son système financier et s'assurer que les actionnaires et les capitalistes continueront à engranger des sous sur le dos de ceux qui travaillent vraiment. Les vies humaines au regard des enjeux financiers n'ont que peu d'importance.

C'est devenu tellement peu une priorité que les publicités pour l'utilisation du préservatif se sont considérablement réduites. Aujourd'hui l'action est mise sur le dépistage. Contaminez-vous, contaminez-vous, et plus vite vous serez sous traitement, plus vite on gagnera des sous sur votre santé. Telle est la réalité d'aujourd'hui.

Dans la période d'homophobie largement acceptée si ce n'est causée par l'état qui nous gouverne actuellement, on aurait pu penser qu'il y aurait un peu plus de monde que d'habitude à cette manifestation du 1er décembre. Mais non. J'ai même l'impression qu'il y en avait même moins que les années précédentes. Le froid peut-être? Le froid n'a jamais empêché quelqu'un de révolté de crier sa révolte.

A l'heure de la manifestation d'Act Up, beaucoup faisaient leur shopping, ou préparaient leur dîner, ou se demandaient ce qu'ils allaient faire de leur soirée. Si l'un des slogans de la manif était " Sida, on meurt, sortez d'l'happy hour!", ce n'était pas un hasard. La manif passait dans le Marais et les pédés habituels buvaient tranquillement leur bière en nous regardant passer. Les dindes s'en foutent, tant qu'elles ne se font pas plumer, le monde peut bien s'écrouler.

Dans un monde vraiment militant, on pourait rêver que les établissements gays ferment leur vitrine en solidarité pendant le temps de la manif. Dans un monde vraiment militant il y a longtemps que l'égalité serait obtenue pour bien des choses. Mais le pédé moyen est aussi peu concerné par la façon dont il est accepté dans la société que l'hétéro moyen est concerné par la politique et l'action des gens qui le gouvernent.

Alors que le pédé moyen ne s'étonne pas après s'il reste et demeure un citoyen de seconde zone!