Ce n'est pas la première fois que je lis du Maryse Condé, j'avais déjà lu cinq de ses romans. Mais ici, dans La vie sans fards, il s'agit d'une autobiographie, un genre en soi. Forcément je n'ai pas retrouvé dans cet écrit le style que j'avais découvert auparavant. Ici tout est un peu plus abrupt, sans fioriture, sans artifice.
Cependant j'ai apprécié cette absence volontaire de style qui vise à approcher le plus possible une réalité non maquillée. Et même si nous ne sommes pas de la même époque ni de la même origine ethnique, de nombreux questionnements qui la perturbent m'ont aussi concerné. Maryse Condé est une guadeloupéenne qui a beaucoup vécu ailleurs qu'avec des guadeloupéens, je suis un métis sans racine qui a vécu entre deux cultures, et sa quête d'une ré-appropriation d'une culture africaine m'a parlé.
Je suis un noir qui vit dans un monde blanc et à qui on rappelle sans cesse sa couleur. Parfois je me dis que j'ai tendance à oublier cette "conscience noire" et qu'il serait temps, à quarante trois ans, que je me l'approprie. Sauf que ce n'est pas à l'école que j'ai appris l'histoire de l'Afrique et qu'il ne faut pas vraiment faire confiance aux journaux mondains et à la littérature locale pour me faire une idée de ce qu'est la littérature noire. A deux trois auteurs près, elle est complètement ignorée. La découvrir ne peut être qu'une approche volontaire. Il me reste à faire cette approche.
Lire cette autobiographie de Maryse Condé m'a permis de faire un pas dans la découverte du continent africain et de sa littérature. Pour ces raisons, cette lecture m'a été intéressante.
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