Chocolat ou café?

Möbius

J'ai beaucoup de sympathie pour Cécile De France et Jean Dujardin, j'ai trouvé que ce film était bien ficelé et qu'il y avait visiblement de l'argent derrière, ce n'était pas du travail d'amateur. Mais j'ai trouvé tout ça un peu froid, et pas vraiment crédible.

En fait, même si Jean Dujardin a indéniablement du sex-appeal, je n'ai pas réussi à trouver crédible la relation entre lui et Cécile De France. D'ailleurs pendant leur interminable scène de cul j'ai failli éclater de rire plus d'une fois tellement je trouvais ça mal joué. On avait l'impression qu'elle se retenait pour ne pas éclater de rire, et qu'il se concentrait pour ne pas pleurer.

Et comme tout le film est basé sur cette attirance insurmontable, ça fausse un peu tout si on n'y croit pas.

Un bon divertissement, une sorte de James Bond un peu caricatural, presque un film comique, pas l'impression que Jean Dujardin se soit vraiment investi dans ce rôle. Un film qui ne restera pas longtemps dans ma mémoire.

Dégoûts (3/3)

Pour terminer la série, l'une des choses qui m'a profondément affecté ces derniers temps, ce sont les défoulements d'homophobie affirmée auxquels nous avons eu droit pendant tout le prétendu débat à l'Assemblée nationale sur ce projet de loi qui donnerait les mêmes droits au mariage sans discrimination sur le sexe.

Pour être plus précis, ce n'est pas vraiment que cette homophobie soit exprimée qui m'a choqué (après tout ce n'est pas une surprise!), mais plutôt qu'elle a été exprimée en toute liberté, qu'elle avait pignon sur rue. Pas une seule fois je n'ai entendu notre "président de tous les français" condamner les propos homophobes qui salissaient nos oreilles. Au contraire, ce président (celui qui nous avait déjà dégoûté avec ses propos répugnants sur la "liberté de conscience" des maires à célébrer ou non une union qui ne leur conviendrait pas) a reçu à l'Elysée une Frigide Bargeot dont la simple existence est une honte et une souillure pour les notions d'égalité et de fraternité.

J'ai été choqué que l'état autorise et protége des prières de rue devant l'Assemblée nationale, ce qui ne serait pas envisageable pour d'autres prières beaucoup plus paisibles dans des arrondissements beaucoup plus reculés de Paris. Mais bon, l'état autorise bien et protège bien les prières des religieux opposés à l'avortement devant les hôpitaux où les femmes vont avorter, ce que je trouve tout aussi répugnant.

Heureusement ce débat a aussi été l'occasion d'entendre des gens de gauche qui nous ont vraiment défendu, des gens qui ont toujours été présents pour faire avancer nos droits, comme Noël Mamère ou Caroline Mécary ou Patrick Bloche, ou d'autres dont le soutien est peut-être plus récent, et a été l'occasion pour beaucoup de découvrir les talents oratoires de madame Taubira, le ministre chargé de ce dossier difficile.

Infidèles

A chaque fois que je commence un livre d'Abdellah Taïa, je suis happé par le style d'écriture, le rythme, la scansion, la façon dont la phrase est découpée, manipulée, répétée. La répétition jusqu'à l'étourdissement crée une musique intrinsèque à la narration qui finit par nous rendre le fait qu'on entend une histoire plus important que l'histoire en elle-même. D'ailleurs l'histoire n'est pas toujours dite crument, elle est souvent simplement suggérée, imagée, transcendée.

Il faut dire que l'histoire de ce roman n'est pas très appétissante sans la façon dont elle est racontée. C'est l'histoire d'une prostituée qui voit passer les hommes, qui vieillit, qui se fait emprisonner dans une prison "non officielle" pour avoir reçu un militaire qui n'était pas du bon camp, et qui s'exile ensuite pour recommencer une nouvelle vie. Elle rencontre un homme à qui elle confie son enfant, adolescent qui grandira dans les rues de Bruxelles avant de retourner se transformer en bombe humaine dans son pays natal. Entre temps la mère se sera réfugiée dans la religion .

Outre la façon dont les personnages de ce roman vivent leur rapport à leur religion, on découvre aussi une passion pour une Marylin Monroe en symbole de la femme qui s'émancipe des hommes, une intrusion du monde réel dans un récit plutôt onirique. C'est un conte raconté par un conteur talentueux qui nous montre une vérité du monde actuel par de belles paraboles. Vous ne trouverez pas dans ce roman les mots "printemps arabe" ou "kamikaze", mais on ne peut s'empêcher de les évoquer dans un coin de notre tête.

Une très belle lecture.

Rétro (3)

Je n'ai jamais eu de répondeur téléphonique. Parce que je n'ai jamais vraiment eu de téléphone fixe.

Quand j'étais étudiant je n'avais pas le téléphone. Je n'habitais pas chez moi, j'étais en location, et l'installation du téléphone dans ma chambre d'étudiant n'était pas une option.

Je me souviens d'amis qui avaient le téléphone (généralement des filles dont les parents voulaient avoir des nouvelles), et le répondeur était un truc qui ne me semblait pas très fiable. C'était une machine à part, un boîtier en plus. C'était un lecteur de cassettes comme ceux sur lesquels on écoutait de la musique quand on était ado, avec une loupiote qui clignotait quand on avait un message.

Quand on rentrait chez soi, on regardait de loin si la lumière ne clignotait pas, et si oui on se ruait sur l'appareil pour écoutait la bande. Parfois la bande de la cassette n'était pas assez longue et le message était coupé. Il fallait effacer régulièrement ses messages pour toujours avoir de la place pour recevoir de nouveaux messages.

Il arrivait que le message ne soit pas audible, la qualité des communications téléphoniques était loin de celle à laquelle nous sommes aujourd'hui habitués. Et parfois la bande s'usait, tout simplement.

Puis un jour le boîtier a disparu, la messagerie était intégrée dans le téléphone. On arrivait toujours à perdre des messages très facilement, mais il n'y avait plus ce problème de bande magnétique qui s'usait. Comble du modernisme, on pouvait même consulter son répondeur d'une cabine téléphonique.

Antiviral

"Buvez, ceci est mon sang, mangez, ceci est mon corps". Cet acte de cannibalisme banal dans certaines sectes est dans ce film l'objet d'un commerce très lucratif. Mais ici on ne se contente pas d'une transsubstantiation spirituelle, on veut du vrai. Pour mieux se rapprocher des stars qu'on adore on est prêt à se faire injecter des virus de leurs dernières maladies et à manger des steacks reconstitués à partir de cellules de culture des stars adorées. On veut le dernier virus d'untel, la dernière grippe d'unetelle, on veut un steack de X ou un steack de Y.

Ca c'est le décor, et avec ça on aurait pu faire beaucoup de choses. On aurait pu dénoncer le cannibalisme, ou les pactes religieux, ou encore le star système. Mais on ne fait rien.

Le film tourne en rond, passe d'une scène gore à une autre scène gore, d'une prise de sang à une menace à la seringue, ça vomit du sang, c'est accroché à des machines improbables, ... mais sans aucun but. On supporte des scènes plutôt désagréables sans aucune raison, et plusieurs spectateurs ont eu la sagesse de quitter la salle avant la fin.

Nous sommes restés jusqu'à la fin, mais je me demande bien pourquoi. D'ailleurs la fin est un peu ridicule et on se demande vraiment ce qu'on vient de voir. Franchement, ça n'a aucun intérêt, passez votre chemin.

46:54

Ce samedi j'ai couru ma première course de l'année, un dix kilomètres. C'était à Malakoff, l'après-midi. Il ne faisait pas chaud, mais suffisamment pour pouvoir courir en short, autour de 8 degrés. Cependant j'ai gardé ma polaire, et je pense que j'ai bien fait.

Je n'aime pas vraiment faire une course quand il fait froid, parce que je me fatigue beaucoup plus pour maintenir une allure correcte. J'ai eu à me forcer pour finir cette course, alors que ce n'était qu'un dix kilomètres. Je n'ai même pas réussi à faire un sprint final, j'étais vidé.

Pourtant mon chrono est loin d'être extra-ordinaire, 46minutes 54. Correct pour un début de saison après un hiver assez paresseux, mais pas vraiment à la hauteur de mes espérances. Il va falloir s'y remettre sérieusement si je veux courir un marathon en avril.

Je crois aussi que je n'ai pas l'habitude de faire une course l'après-midi. En général c'est le dimanche matin, et du coup ça me chamboule tout mon petit rituel cette course un après-midi et en plus un samedi. La question de savoir quoi manger avant est beaucoup plus cruciale que quand c'est au réveil.

Après la course j'ai marché un peu, parce que je sentais que sinon j'allais avoir des crampes partout. J'ai marché de Malakoff à Montparnasse, puis j'ai pris le métro pour rentrer à la maison faire la sieste. J'étais lessivé. Tellement lessivé que je n'ai pas eu le courage d'aller faire mon jogging du dimanche le lendemain. Soit je vieillis, soit je manque sérieusement d'entraînement.

Les stats: course courue en 46minutes54, 420e sur 804 au classement général (à peine moyen), 128e sur 184 dans ma catégorie V1H (ok c'était une course qualificative et il y avait des bons, mais ce n'est guère brillant!!).

Dégoûts (2/3)

Il y a un peu plus d'un mois la France a décidé d'entrer en guerre au Mali. Je n'ai pas compris pourquoi. Quand j'ai demandé "ce qui justifiait cette entrée en guerre au Mali alors qu'on regarde la Syrie sombrer dans le sang tous les jours depuis des mois sans bouger le petit doigt", je me suis fait reprendre, on m'a dit que les maliens auxquels on venait en aide étaient bien contents qu'on les aide.

Soit, mais ce n'était pas l'objet de ma question. Je ne reproche pas qu'il y ait une guerre au Mali (quoique...), mais je me demande pourquoi la France a décidé un jour de s'y lancer sans demander l'avis de personne. Les syriens ne seraient pas contents qu'on leur vienne en aide?

Et puis je n'ai pas la bêtise de croire que c'est le sort des populations maliennes qui a fait qu'un jour la France a décidé de se lancer dans une guerre qui nous coûte très cher alors que nous sommes supposés faire des économies. Non, la seule raison qui a fait que la France s'est engagée dans cette guerre, c'est qu'elle a des intérêts financiers à défendre sur le territoire africain.

Tout le monde sait que l'europe est un continent vieillissant incapable de subvenir à ses besoins sans piller les ressources d'autres territoires moins prompts à s'en offusquer. Les matières premières nécessaires à la survie de notre économie elles ne sont pas en europe. Et si nous ne sommes pas entrés en guerre en Syrie c'est juste parce que nous n'y avons pas les mêmes intérêts et que le peuple syrien est plus indépendant que le peuple malien.

En fait cette guerre est juste à mes yeux l'expression d'un colonialisme toujours bien présent et bien ancré dans les mentalités. Et le plus honteux pour moi a été ce jour où le président français est allé parader au Mali sous les acclamations du peuple libéré. Ce n'était pas De Gaulle mais presque, le grand chef bwana bwana avait sauvé le pitit noir du grand méchant. Ces images me répugnent, cette manipulation des êtres humains me répugne, ce capitalisme exacerbé me répugne.

Malheureusement la guerre perdure, les méchants musulmans ne sont pas tous vaincus, et maintenant on voudrait que d'autres armées entrent en guerre à nos côtés et on crie sur tous les toits que "la France n'a pas vocation à rester au Mali". Ah oui, on veut juste les coups d'éclats et on ne nettoie pas les merdes qu'on laisse derrière soi? Parce qu'aujourd'hui, quoiqu'on en dise, rien n'est résolu.

La seule chose acquise est que la France a montré une prétendue bonne volonté en échange d'une sécurisation de ressources minières dont elle ne peut pas se passer. D'ailleurs si la France n'avait pas d'entreprises dans ces anciennes colonies à des conditions très avantageuses je suis prêt à mettre ma main au feu que tous les maliens pouraient se faire couper la langue ou la main sans qu'elle n'intervienne plus qu'elle ne le fait en Syrie.

Est-il nécessaire de vous rappeler avec quelle bonne volonté nous accueillons l'argent qui vient des pays du moyen-orient (Qatar, Arabie Saoudite et consorts) sans même sourciller sur le fait qu'on y pratique encore l'esclavage, la lapidation ou la pendaison?

Rétro (2)

Après mon bac scientifique passé à Chantilly, je me suis inscrit à la fac à Amiens. Je louais une chambre chez l'habitant. Même si pratiquement toutes les maisons avaient le téléphone en cette fin des années 80, je n'avais pas le téléphone dans ma chambre sous les toits.

D'ailleurs pratiquement personne ne l'avait dans mes copains de fac. On se donnait rendez-vous, on connaissait le numéro de la cabine téléphonique en bas de chez soi, et on sortait pour téléphoner ou recevoir un coup de fil. A l'époque il n'était pas rare de voir des gens attendre à côté d'une cabine téléphonique. Parfois aussi le téléphone sonnait dans la cabine alors qu'il n'y avait personne à côté.

En ce temps là on collectionnait les cartes téléphoniques. Je me demande si ça existe encore...

C'était l'époque de mes premières amours, et je me rappelle encore de ces moments passés à côté de la cabine téléphonique à attendre que le téléphone sonne, du désastre quand il ne sonnait pas, de l'angoisse quand quelqu'un entrait dans la cabine pour téléphoner alors qu'on attendait un appel.

Ca semble tellement loin tout ça aujourd'hui.

Hitchcock

Ce film retrace la période de la vie d'Hitchcock où il se lance dans le film Psychose, film que personne ne voulait financer tant le sujet semblait répugnant et que le réalisateur dut auto-financer en mettant sa propre maison sous hypothèque. Une période difficile où toutes les portes se fermaient devant lui et où il eut à s'obstiner pour parvenir à ses fins avec le support de très peu de personnes. Heureusement pour lui, il eut le support indéfectible de sa femme, sans qui probablement le film n'aurait jamais été.

Un film agréable, sans plus, mais qui m'a redonné l'envie de voir le film Psychose dont je ne me souviens plus beaucoup. Une belle collection d'act(eu)r(ice)s dans des rôles étonnamment sobres, c'est très reposant. Une athmosphère de flegme britannique pour un film hollywoodien.

L'origine de la violence

Ce roman de Fabrice Humbert me laisse un goût mitigé. Il raconte l'histoire d'un jeune professeur d'allemand qui, lors d'un voyage scolaire en Allemagne, découvre en visitant le camp de concentration de Buchenwald une photo où il est happé par un personnage à l'arrière-plan, un personnage qui est le portrait craché de son père. Il en parlera plus tard à son père, mais celui-ci n'aura rien à lui apprendre. Pourtant le jeune professeur sent qu'il y a quelque chose et veut en savoir plus.

J'ai lu pratiquement d'une traite toute la première partie à la recherche de la vérité de cet inconnu sur la photo, inconnu au nom de David Wagner dont on finit par comprendre qu'il est le grand-père du jeune professeur d'allemand. Sauf que le professeur n'a jamais entendu parler de ce David Wagner et que le nom qu'il porte n'est pas Wagner mais Fabre.

Au cours de cette enquête dans le passé, on découvre tout un univers d'une violence banalisée inimaginable où certains hommes sont complètement dépourvus de leur statut d'être humain et n'ont pas plus de valeur que des meubles ou des animaux. C'est absolument horrible, et absolument à lire. Ce n'est pas forcément facile à lire, c'est même parfois pénible, mais pourtant on ne peut pas lâcher le livre tant qu'on n'est pas arrivé au bout de l'horreur, au bout de la fin. C'est assez captivant et désagréable comme impression.

Puis il y a la deuxième partie, au temps présent, où l'auteur va s'installer en Allemagne et tombe amoureux d'une allemande qui n'est autre que la petite fille d'un dignitaire SS. Cette seconde partie m'a au début profondément ennuyée. Pour être totalement franc, j'avais même "oublié" le livre dans un coin pendant plusieurs jours tant ça me semblait inintéressant et plat.

Il faut attendre le dernier tiers du roman et les confessions du grand-père pour retrouver un intérêt dans le récit, comprendre comment les petits secrets de famille du côté Fabre ont complètement effacé l'existence de ce David Wagner.

Au final un livre qu'il faut lire, un livre intéressant, mais dans lequel on peut très bien se passer d'une centaine de pages. Un tiers du roman ressemble à un mauvais remplissage, et la tentative de l'auteur de trouver une origine à la violence qui est en lui (le titre du roman) est complètement artificielle à l'écriture du roman.

Dégoûts (1/3)

Vous l'avez remarqué, je ne suis pas très bavard ces temps-ci, le temps de la note quotidienne est loin. Mais il y a trois choses qui m'ont choqué ces derniers temps et sur lesquelles je voulais revenir, parce qu'il y a sur ces sujets un consensus social qui me gêne.

Le premier c'est la libération de Florence Cassez. Florence Cassez est une française qui vivait au Mexique, qui y avait construit une vie, qui y avait aussi un petit ami, rien que du très normal. Un jour elle a été arrêtée, et je ne vais pas aborder la question de savoir si c'était à tort ou à raison, si elle était innocente ou pas. De toute façon on ne le saura jamais puisqu'elle a été libérée pour des problèmes de vices de procédures et ne sera jamais jugée.

Aussitôt libre elle a été rapatriée en France et a été accueilli à sa descente d'avion par le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius. Elle a plus tard également été reçue par le président François Hollande à l'Elysée, et a déjeuné avec l'ancien président.

Pourtant Florence Cassez n'était pas une journaliste qu'on avait empêché de faire son travail. Elle n'était pas non plus l'otage de quelque organisme malfaisant. Non, elle était juste une prisonnière dans un pays reconnu par tous les pays du monde dans une affaire relevant de la justice de ce pays. Alors pourquoi tout ce ramdam et tous ces honneurs? Je m'interroge.

Serait-ce à dire que la justice française est supérieure à la justice mexicaine et que tous les français emprisonnés au Mexique devraient être rapatriés en France? Je m'interroge.

N'y a-t-il pas d'autres français dans les prisons mexicaines? N'y a-t-il pas d'autres français prisonniers dans d'autres pays du globe? Faudrait-il tous les rapatrier? Je m'interroge.

N'y a-t-il pas non plus des prisonniers étrangers dans nos prisons françaises? N'y a-t-il pas des erreurs judiciaires et des gens privés de liberté en France sans raison vraiment valables autres que des présomptions de culpabilité? Je m'interroge.

J'ai vécu cet épisode politique comme une résurgence d'une France qui se pense meilleure que tous les autres pays, une France présomptueuse et arrogante, et ça m'a profondément choqué. Le coq gaulois devrait peut-être se rendre compte que le temps des colonies est terminé, que le temps où il dictait sa loi et son modèle de société n'est plus.

Happiness Therapy

Pat (Bradley Cooper) sort de prison. Il a tout perdu, sa femme, sa maison, son boulot, et retourne chez papa-maman avec l'obligation de voir son psy régulièrement et l'interdiction d'approcher son ex-femme. Sauf qu'il n'a justement qu'une idée en tête: reconquérir sa femme.

Mais comme le hasard fait bien les choses, il trouve sur son chemin une brunette (Jennifer Lawrence) un peu envahissante qui comme-de-juste connait cette ex-femme et serait d'accord pour lui transmettre un courrier s'il accepte de danser avec elle pour participer à un concours de danses-à-deux auquel elle rêve de participer depuis toujours.

Il accepte, et les deux vont travailler ardemment pour arriver à monter un numéro correct qui tienne la route au concours. Sans surprise l'amour sera au rendez-vous et tout finira par un grand baiser romantique. Mais bon, c'est bien fait, c'est agréable à regarder, et c'est reposant les trucs simplets parfois.

Rétro (1)

Il y a toujours eu un téléphone à la maison. Quand j'étais petit, ce n'était pas si commun, ça n'existait pas partout. Il y en avait un à la maison, mais c'était pour le travail. Personne ne s'en servait sauf mon père, et éventuellement ma mère quand mon père n'était pas présent. C'était un gros objet noir lourd comme de la pierre avec un cadran rond avec des chiffres et une roue qu'on faisait tourner.

Puis un jour mes grand-parents ont eu le téléphone. C'était quelques années après, j'étais suffisamment grand pour pouvoir m'en souvenir. Grand-père était assez récalcitrant, mais il se faisait vieux et on lui avait fait valoir que c'était important au cas où il faudrait appeler le médecin en urgence. Et puis ça lui premettrait aussi d'avoir des nouvelles de ces enfants, et notamment de sa fille à Dakar. Plus besoin d'aller chez la voisine ou de prendre le vélo pour aller à la poste du village. Et ça arrangeait bien ma grand-mère de ne plus devoir aller chez la voisine pour donner un coup de fil.

Entretemps le téléphone avait évolué, ce n'était plus un gros objet noir et lourd, il était plus léger et gris. Maintenant de Dakar ma mère pouvait parler à ses parents dans leur village de la région nantaise. Il y avait aussi un écouteur, ce qui permettait une conversation à quatre personnes. Mais on n'appelait pas pour se raconter sa journée, c'était un rendez-vous au mieux hebdomadaire, ça coûtait cher le téléphone à l'époque.

Le téléphone ne sonnait quasiment que pour des raisons professionnelles, quand mon père devait se rendre en urgence à l'aéroport, ou quand il téléphonait pour prévenir ma mère qu'il rentrerait très tard à cause d'un problème technique sur un avion. Il ne nous serait jamais venu à l'idée, nous les enfants, de décrocher le téléphone quand il sonnait.

Je me souviens aussi que parfois mes parents devaient s'y prendre à plusieurs fois pour avoir la communication. Parfois ça coupait. Parfois le son était très mauvais. Ou il y avait plein d'écho. Toutes ces choses sont à peine imaginables aujourd'hui.

Cookie

Ce n'est certainement pas le genre de film dont on se souviendra toute sa vie mais c'est très bien fait. Et même si on ne peut pas qualifier ce film autrement que par le mot divertissant, j'avoue avoir été agréablement surpris par ce duo de comédiennes, Alice Taglioni et Virginie Efira. Bien sûr c'est du cinéma à l'eau de rose, bien sûr il n'y a aucun doute sur l'issue de l'histoire, mais c'était très sympa.

L'histoire? Une femme, qui a perdu son mari et son enfant dans un accident de voiture où elle tenait le volant et qui depuis court pour ne pas avoir à s'arrêter, se trouve contrainte par la disparition imprévue de sa femme de ménage de garder un enfant de six ans dont elle ne sait rien et dont elle ne parle pas la langue. Que va t-il advenir de cette relation imposée? Vous le saurez en allant voir ce divertissement plein de bons sentiments.