Il y a toujours eu un téléphone à la maison. Quand j'étais petit, ce n'était pas si commun, ça n'existait pas partout. Il y en avait un à la maison, mais c'était pour le travail. Personne ne s'en servait sauf mon père, et éventuellement ma mère quand mon père n'était pas présent. C'était un gros objet noir lourd comme de la pierre avec un cadran rond avec des chiffres et une roue qu'on faisait tourner.
Puis un jour mes grand-parents ont eu le téléphone. C'était quelques années après, j'étais suffisamment grand pour pouvoir m'en souvenir. Grand-père était assez récalcitrant, mais il se faisait vieux et on lui avait fait valoir que c'était important au cas où il faudrait appeler le médecin en urgence. Et puis ça lui premettrait aussi d'avoir des nouvelles de ces enfants, et notamment de sa fille à Dakar. Plus besoin d'aller chez la voisine ou de prendre le vélo pour aller à la poste du village. Et ça arrangeait bien ma grand-mère de ne plus devoir aller chez la voisine pour donner un coup de fil.
Entretemps le téléphone avait évolué, ce n'était plus un gros objet noir et lourd, il était plus léger et gris. Maintenant de Dakar ma mère pouvait parler à ses parents dans leur village de la région nantaise. Il y avait aussi un écouteur, ce qui permettait une conversation à quatre personnes. Mais on n'appelait pas pour se raconter sa journée, c'était un rendez-vous au mieux hebdomadaire, ça coûtait cher le téléphone à l'époque.
Le téléphone ne sonnait quasiment que pour des raisons professionnelles, quand mon père devait se rendre en urgence à l'aéroport, ou quand il téléphonait pour prévenir ma mère qu'il rentrerait très tard à cause d'un problème technique sur un avion. Il ne nous serait jamais venu à l'idée, nous les enfants, de décrocher le téléphone quand il sonnait.
Je me souviens aussi que parfois mes parents devaient s'y prendre à plusieurs fois pour avoir la communication. Parfois ça coupait. Parfois le son était très mauvais. Ou il y avait plein d'écho. Toutes ces choses sont à peine imaginables aujourd'hui.
Ma grande ambition de gamine avoir LE TÉLÉPHONE, le summum de l’accomplissement du temps de mon enfance.
Dans l'immeuble comprenant 14 appartements il n'y en avait 3.
J'avais 9 ans.
Soixante ans plus tard , j'ai 2 téléphones, elle est pas belle la vie !!!
Rédigé par : mume | 14/02/2013 à 00:22
Avant on voulait avoir le téléphone, c'était une ambition. Aujourd'hui c'est pratiquement une obligation, on rêverait de ne plus en avoir...
Rédigé par : Patrick Antoine | 19/02/2013 à 22:33