A chaque fois qu'un soldat français meurt, c'est toujours la même hypocrisie. On s'étonne que la guerre fasse des morts. On trouve ça inadmissible qu'un soldat français puisse mourir. Les plus hauts dignitaires de l'état rentrent dans la combine et on va parfois même jusqu'à organiser des obsèques nationales.
Pourtant on peut tout de même imaginer que ça fasse partie des risques du métier, non? J'ai même entendu des interviews de femmes de soldats qui s'inquiétaient que leur compagnon puisse aller guerroyer dans des pays où on peut vraiment mourir, vous imaginez le niveau? On aurait inventer des guerres où on ne serait jamais tué?
A t-on oublié que la mission de ces gens-là c'est justement de tuer des gens. Quand nos valeureux soldats vont au Mali, ils n'y vont pas pour faire risette ou distribuer des sacs de riz. Non, ils y vont pour tuer des gens. Et ils en tuent. Beaucoup.
Est-ce qu'on s'apitoie sur ces morts étrangers? Non. Ce sont des méchants qui ne méritent pas notre pitié. Il y a une sorte de valeur morale commune qui voudrait que certaines personnes soient tuables et d'autres pas. On trouve normal de tuer le méchant, mais le bon ne doit jamais mourir. Evidemment vous vous doutez bien que ce système de valeur m'écoeure.
Et que dire des victimes collatérales? Des femmes et des enfants qui se prennent une balle perdue? De ceux qui sautent sur une mine oubliée ou qui se blessent en ramassant une arme abandonnée? Est-ce qu'on a de la pitié pour ces gens là? Non, ce sont des victimes collatérales. Elles avaient juste la malchance de ne pas être au bon endroit quand il fallait.
Moi je n'accepte pas cette façon de penser. Tous les morts sont des morts. Tous les morts sont égaux devant la mort. Et même si les soldats morts pour la patrie ont droit à notre respect, on ne peut pas oublier que ce sont aussi des gens qui en ont tué d'autres, des gens qui ont choisi de faire ce métier en prenant le risque de tuer et d'être tué.
Et si on arrêtait vraiment d'être hypocrite? Je suis foncièrement pacifiste, foncièrement contre la guerre. Et le "Ci vis pacem para bellum" que j'entends depuis mes premiers cours de latin en sixième, je n'y crois pas, ce n'est pas une philosophie que je partage.
Si, à l'époque de Verdun, on avait organisé des funérailles nationales à chaque soldat tué, le curé de St Louis des Invalides aurait fait fortune avec l'argent de la quête... Effectivement, je suis d'accord avec toi : je ne connais pas de guerre qui ne fasse pas de morts (ni de guerre "propre par ailleurs).
Rédigé par : gayquadra | 27/03/2013 à 23:55