Vendredi 3 septembre 2010, le dernier jour. J'avais prévu un programme très tranquille pour ce dernier jour, un problème tranquille à profiter une dernière fois des belles choses vues ici. Et comme la plus belle plage où j'ai été est celle de Ses Salines, j'y suis retourné. Après le petit-déjeuner à l'hôtel j'ai pris le bus pour Ibiza-ville, puis un deuxième bus pour la plage de Ses Salines. Ah, le plaisir de ne rien faire sur cette plage magnifique (photos ci-dessous), de se laisser caresser par le soleil au son insistant des cigales dans la pinède avec au loin le boum boum de la musique d'un bar de plage.
Puis j'ai repris le bus pour Ibiza-ville, où j'ai fait une dernière promenade dans la vieille ville avant de prendre un dernier smoothie à l'ombre des palmiers sur le bar devant le port (troisième photo). Ensuite il a fallu se décider à quitter la ville, à rentrer à Sant Antoni, j'ai repris le bus.
Excellent timing, j'ai pris le temps de poser mes affaires et petits achats-souvenirs dans ma chambre d'hôtel et je suis resorti pour admirer une dernière fois le coucher de soleil de la pointe à la sortie d la ville. Un spectacle toujours aussi sublime. Puis j'ai flemmardé dans la ville en humant les odeurs de la nuit avant que les fêtards noctambules buveurs éméchés ne sortent. Belle journée, un séjour qui se finit bien.
Je suis rentré à l'hôtel et j'ai fait tranquillement mon sac, au bruit toujours aussi fort des soulards anglais de la chambre d'à côté. Ma dernière nuit à ne dormir que difficilement (ne pas oublier les boules quies la prochaine fois, on ne sait jamais). Sauf que celle-ci a été un peu différente...
A un moment il y a eu une accalmie, le groupe s'est séparé. Puis j'ai eu droit au bruit d'une jeune fille qui faisait l'amour avec son soulard préféré pendant un temps qui m'a semblé interminable, d'autant plus que la jeune fille faisait franchement beaucoup de bruit. Enfin ça s'est arrêté.
La bande de potes a réapparu, ça a continué à brailler en écoutant de la musique, le vacarme habituel.
Plus tard, un peu plus tard, il y a eu la grande scène de la mère qui a fini par apprendre que sa petite fille chérie s'était faite sauter par un mec. Elle a crié dans tout l'immeuble, qu'on avait violé sa fille, qu'on l'avait drogué, ça n'en finissait pas. Et la fille répondait que non, qu'elle était consentante, et que sa mère ferait mieux de s'occuper de ce qui la regarde, traditionnelle rebellion d'adolescente. La mère s'en est pris au garçon, l'abreuvant de tous les noms, l'injuriant tandis qu'il essayait de se défendre comme il pouvait..
Il était quatre heures du matin, la police était en train de faire un interrogatoire dans la chambre d'à côté, quand je me suis rendu compte qu'il ne fallait plus espérer dormir cette nuit. Je me suis rhabillé, j'ai traversé la ville pour aller m'assoir dans un coin tranquille sur un muret au bord de mer.
C'est là qu'il y a eu la goutte d'eau de trop. Une voiture de police s'est arrêtée, m'a demandé mes papiers. Puis on m'a demandé si j'avais de la drogue. Non. On m'a alors fait vidé mes poches et j'ai eu droit à une palpation complète. Ca m'a mis hors de moi. Il y avait d'autres personnes sur la plage, on ne leur avait rien demandé, comme par hasard on s'en prenait au noir tranquille dans son coin qui n'avait rien fait. Et là je me suis énervé, j'ai monté le ton, j'ai commencé à dire que j'en avais marre qu'on me fasse chier parce que j'étais noir, j'ai hurlé, j'étais très énervé. Et ils s'en sont bien rendus compte, ils m'ont rendu aussitôt mes papiers en me disant que non ils ne faisaient pas de la discrimination et qu'ils ne faisaient que leur travail, la voiture a disparu.
Moi je n'étais plus en état d'apprécier le calme de la mer et de l'obscurité, j'ai retraversé la ville pour rentrer à l'hôtel dans un état suffisamment énervé pour que les gens s'écartent en me voyant arriver, et je me suis juré que plus jamais je ne remettrais les pieds dans ce trou pouri pour soiffards de bas étages. Le matin dès que la réception a ouvert j'ai rendu mes clés avec toute l'expression de ma mauvaise humeur, et j'ai été attendre le bus pour l'aéroport. Fin du séjour à Ibiza.
(et oui, j'y retourne, parce que c'est quand même une très belle île, avec de belles plages et j'aime bien Ibiza-ville, mais cette fois-ci j'ai bien choisi où était mon hôtel (à dix mètres de la plage de Ses Figueretes dans Ibiza-ville) et je ne mettrais pas les pieds du côté de Sant Antoni)