Chocolat ou café?

Mon challenge du moment

Le truc qui me tient à coeur en ce moment, c'est mon challenge de marcher 100km en moins de 30 heures le 17 mai prochain dans le parc du Morvan. C'est une randonnée caritative, et pour prendre le départ notre équipe, les Fantastic'oranges, doit récolter sous forme de dons 1500€. L'intégralité de cette collecte est reversée à Oxfam, une ONG qui lutte contre la pauvreté et la famine dans le monde.

Aujourd'hui je fais appel à vous. Sans vos dons rien ne me sert de m'entraîner, je ne pourrai pas prendre le départ. Je compte donc sur votre générosité (sans oublier que vous recevrez un reçu fiscal qui vous permettra de déduire 2/3 de la valeur de votre don de vos impôts à payer).

Voici le lien vers la page de don. Toute somme, aussi minime soit-elle, sera la bienvenue. Merci d'avance!

http://oxfamtrailwalker2014.alvarum.net/fantasticoranges

Clap de fin

Ce blog est né en novembre 2003. Il a failli avoir dix ans. Mais des désagréments techniques font qu'il n'ira pas plus loin. Ceci est la dernière note que j'écris sur cet espace.

Mais la vie continue et vous pourrez continuer à me lire sur un autre Carnet de vie dont voici l'adresse:

http://patrickantoine69.blogspot.com

A très bientôt!

Une vie simple

Ce film nous vient de Hong-Kong et parle d'un sujet peu intéressant: la fin de vie. Evidemment ça n'attire pas les foules. D'autant plus que le film est assez lent, avec des plans longs, des émotions non exaltées. Pourtant c'est un beau film, et j'ai aimé.

C'est l'histoire d'une vieille servante, Ah Tao, orpheline qui a été au service de la même famille toute sa vie. Elle n'est plus toute jeune, sa santé l'abandonne, et à la suite d'un infarctus elle donne sa démission à son employeur, ne se sentant plus à la hauteur de son travail.

Que devient-on quand on n'a pas de famille et pas de patrimoine? La seule solution est la maison de retraite, qui ressemble parfois à un mouroir pour vie finissante. Ah Tao a beau avoir plus de 70 ans, elle n'est pas prête à se laisser aller, elle a encore toute sa volonté et toute sa fierté.

Et il y a son employeur, Roger, jeune producteur de cinéma, qui refuse de l'abandonner après tout le temps qu'elle a consacré à sa famille. Elle prenait soin de lui encore hier, il prendra soin d'elle dorénavant. C'est cette relation inversée entre les deux êtres qui nous est montrée.

Evidemment ce n'est pas un film très amusant, les images sont souvent grises et palichonnes, mais il y a des émotions contenues qui nous assaillent pendant tout le film, on ne peut s'empêcher d'être ému. Un beau moment de cinéma.

Et nous, que deviendrons-nous quand nous serons vieux? Qui s'occupera de nous?

Poison à vie

C'est un truc que j'avais noté il y a quelques semaines et qui m'était sorti de la tête: depuis le 1er avril de cette année, la pilule est gratuite pour les filles de 15 à 18 ans. Je me souviens qu'une gamine interrogée trouvait que c'était une bonne chose, parce qu'elle pourait avoir des relations sexuelles sans peur de tomber enceinte. Soit...

Je ne suis pas contre la pilule, je trouve qu'il est tout à fait normal que les femmes puissent avoir la maîtrise de leur sexualité et de leur désir de procréation, mais parfois je m'interroge.

Ce sont tout de même des drogues qui ont un effet au quotidien sur notre corps. Comment peut-on choisir consciemment de prendre un médicament à vie, un médicament avec des effets secondaires notables, et des effets secondaires qu'on ne maîtrise pas. Comment peut-on choisir de s'empoisonner volontairement?

Parce qu'il y a quand même d'autre choix pour ne pas prendre le risque de tomber enceinte. C'est tellement compliqué de dire à un mec de mettre un préservatif?

Par ailleurs, la pilule ne protège pas des maladies vénériennes...

Denis

Je n'avais pas entendu parler de ce film avant de le voir, je n'avais même pas vu une bande-annonce, mais j'avais un bon feeling sur le nom de Jean-Paul Rouve sur l'affiche. Quelle erreur!

Dès les toutes premières images où on voit Fabrice Eboué et Simon Astier faire un jogging dans le parc des Buttes-Chaumont, j'ai compris que je m'étais trompé.

Je n'ai pas tenu longtemps, juste le temps de finir tranquillement ma bouteille d'eau pétillante (badoit rouge) et je suis sorti.

Pour être tout à fait honnête, je ne comprends même pas que certains puissent aimer ça.

De quoi ça parle? Vous n'avez même pas envie de savoir.

Stoker

Comment raconter un film où tout est basé sur l'inconnu et le suspense sans en dévoiler l'intrigue?

D'abord de ce film on retient l'image, l'esthétique, la beauté froide des personnages, le classique des tenues, le fini des décors. C'est un hommage appuyé à Hitchcock, et ça se voit. Il y a un formalisme, une certaine froideur, une retenue.

C'est un film violent, mais avec une violence plus dans l'esprit que visuelle, même si on ne peut nier qu'on voit des scènes de strangulations de façon très frontale. C'est un film avec du sang qui gicle, mais on ne peut pas vraiment dire que ce soit un film gore. C'est un film avec une sexualité froide, même si on nous montre très explicitement des scènes de masturbation.

En fait il est difficile de parler de ce film sans être sujet à une intreprétation fausse tant le formalisme et la façon dont c'est filmé change l'interprétation de ce qu'on voit.

Sinon de quoi ça parle?

Un homme meurt, laissant une veuve éplorée et une fille solitaire un peu particulière. Il n'y a pas beaucoup de communication entre la mère (Nicole Kidman) et la fille (Mia Wasikowska), on sent que la seule chose qui les liait était cet homme mort. Et puis apparaît un homme (Matthew Goode), un frère du défunt qu'on ne connaissait pas, qui sort de nulle part, qui revient au pays après avoir passé des années à visiter le monde. Lentement mais sûrement, il va s'installer dans la vie des deux femmes, s'insérer entre elles...

Your Highness

C'était un dimanche soir dans un restaurant indien nantais quasiment désert (les restaurants sont souvent vides le dimanche soir). Un couple d'anglais, des amis qui s'étaient retrouvés par hasard dans la ville, parlaient très forts, il m'était impossible de ne pas entendre très clairement leur conversation.

A un moment le post-ado mal dégrossi a dit, avec toute la docte assurance qu'il devait penser avoir acquis par son bagage universitaire: "les russes n'aspirent pas à la démocratie, parce que c'est quelque chose qu'ils n'ont jamais connue. Ils ont besoin d'un dirigeant fort, d'une personnalité à craindre et respecter".

J'ai failli éclater de rire tellement c'était idiot. c'est comme si on m'avait dit "les esclaves n'aspirent pas à la liberté parce qu'ils ne l'ont jamais connue et qu'ils ont besoin d'un maître à craindre et respecter". C'était juste totalement absurde.

On venait d'enterrer Thatcher en grande pompe, et je me suis dit qu'entendre de tels commentaires sur le désir de démocratie dans la bouche d'un homme qui vit encore sous un régime monarchique et qui vient d'enterrer une femme connue pour son intransigeance, ses opinions pro-apartheid, ses amitiés avec les dictateurs, son mépris et son exploitation forcenée des classes populaires, sa guerre pour un petit bout de terre à l'autre bout du monde, un homme qui appartient à ce genre de peuple devrait s'abstenir de commentaires sur ce qu'est la démocratie.

A une époque j'avais un sorte d'admiration pour ces étudiants qui font le tour du monde sans le sou dans une sorte de périple initiatique pour découvrir ce qu'est la vie, ce qu'est le monde. Je n'avais aucune admiration pour les deux specimen qui étaient avec moi dans ce restaurant ce soir là.

Il était clair qu'ils ne faisaient pas ce voyage pour le plaisir ou pour apprendre quelque chose, mais simplement pour la possibilité de le monétiser à leur retour sur le mode "je connais, j'y étais, je sais tout". Je trouvais cet arrivisme répugnant.

A un moment ils ont eu un apparté sur la bière et le vin, et il était évident que s'ils aspiraient à boire du vin ce n'était pas par goût mais par aspiration à sortir de leur classe sociale pour en afficher une plus élevée que la leur (et je vous passe la dérive sur le whisky).

D'une manière générale, je n'aime pas les gens qui parlent fort, j'assimile ça à une faute de goût. Le besoin de paraitre n'est pas une chose qui m'est familière, je préfère les gens qui sont ce qu'ils sont. Je n'ai jamais eu de fascination pour cette mode bling-bling qui a parcouru notre pays au quinquennat précédent, pour ces ces parvenus qui vous jettent leurs billets à la figure et étalent leurs monnaies sonnantes et trébuchantes. Je trouve ça vulgaire.

Ces deux là avaient juste la certitude que leur civilisation était la meilleure, et qu'être anglais suffisait à les rendre supérieurs. Quand ils visitent le monde, ils n'essaient pas de découvrir les usages locaux, ils se déplacent avec les leur et les imposent aux autres, parce que tout ce qu'ils voient est forcément inférieur à ce qu'ils connaissent. Quelque part je les ai trouvés un peu pitoyables.

A la fin du repas, le serveur est venu leur demander s'ils voulaient un déssert. L'homme a répondu non d'un air dégoûté, comme si on l'avait insulté. Je crois que si j'avais été le serveur j'aurai eu une réaction. Le serveur n'en a eu aucune, il doit avoir l'habitude des petits cons. La vérité, c'est que le branleur était près de ses sous et ne pouvait simplement pas se permettre le déssert. Une autre vérité, ce serait qu'une éducation ça ne s'achète pas, quand on est con c'est pour la vie...

La cage dorée

Maria et José, une concierge et un ouvrier en bâtiment portugais, reçoivent un jour un courrier qui va changer leur vie. Ils sont bénéficiaires d'un héritage conséquent, ils deviennent riches mais à condition de reprendre l'exploitation familiale au Portugal.

En première réaction il leur est évident qu'ils vont accepter l'héritage, mais plus le temps passe et plus ils se rendent compte qu'ils sont bien dans leur vie actuelle et qu'ils n'ont peut être pas envie de partir dans un pays qu'ils ne connaissent plus et où ils ne connaissent personne.

Etre riche mais abandonner tous ses amis pour finir dans une campagne chatoyante mais isolée? Ce sera le fil conducteur du film.

S'y ajoutent des questions sur les notions d'identité, d'héritage culturel, d'intégration, de classes sociales ...et blablabla.

Ce n'est pas trop mal fait, mais ça reste très superficiel. Cependant c'est un film plein de soleil et de bonne humeur.

Mariage à l'anglaise

Evidemment je ne peux pas m'empêcher de hurler sur la traduction française du titre! Dès qu'un film nous vient d'outre-manche on en fait un "à l'anglaise"? Nos traducteurs sont un peu paresseux... D'autant plus qu'on ne voit pas trop ce que ça voudrait dire.

Le titre original c'était "I give it a year", et c'est franchement plus explicite. C'est l'histoire d'un mariage auquel personne ne croit en dehors des mariés. Personne ne pense qu'il durera plus d'un an.

Le film commence par le mariage, et ensuite on voit les nouveaux mariés dans leur vie de tous les jours, comment ils s'en sortent, comment ils s'adaptent l'un à l'autre malgré leurs natures très différentes.

Vont-ils réussir à rester ensemble malgré tout ce qui les sépare? Le suspense n'est pas insoutenable, mais je me suis bien amusé en les regardant se débattre et se mentir. Un film très sympathique et plein de bonne humeur.

21 avril 2013

L'année dernière déjà j'avais écrit, au sortir de mon marathon d'avril 2012 à Nantes, que c'était la dernière fois que je courais un marathon, que la distance m'ennuyait. L'an dernier j'avais terminé parce qu'au moment où j'en ai eu marre j'étais en pleine cambrousse et il me fallait de toute façon revenir en ville, alors autant le faire en courant qu'à pied.

De fait l'automne dernier, contrairement à l'année d'avant, je n'avais pas couru de marathon d'automne.

Mais j'ai reçu les mails de l'organisation du marathon de Nantes, j'ai vu qu'ils avaient complètement modifié le parcours, qu'il était beaucoup plus en ville que dans la campagne dans des endroits paumés. je me suis laissé tenté, je me suis inscrit.

Ce dimanche 21 avril je me suis donc élancé du parvis de la cathédrale pour courir ces 42 kilomètres et quelques. Ayant eu une préparation très erratique cet hiver, je ne m'étais pas vraiment fixé d'objectif, je me suis dit que j'allais courir à allure tranquille, grosso modo 12km/h, qui est mon allure de confort, celle sur laquelle je me remplie dans mes courses quand j'ai un moment de faiblesse. En plus c'est une allure très pratique pour les calculs, ça fait exactement cinq minutes au kilomètres.

La température était excellente, fraiche mais pas trop, il n'y avait pas trop de vent, le soleil était pâle, des conditions excellentes pour une belle course.

Je suis parti un peu lentement, parce que le départ était groupé et qu'il fallait réussir à prendre son rythme dans la marée des jambes sans faire une chute idiote. Après les cinq premiers kilomètres, le ruban des coureurs a commencé à s'étaler, et j'ai pris mon allure de croisière.

J'ai fait la première grande boucle, le détour par la campagne de l'autre côté de la Loire, le passage sur l'île entre les bras de la Loire, je suis revenu dans la ville, j'ai fait le tour en ville, je suis redescendu en direction de la Loire, et je me suis arrêté.

J'ai arrêté mon chrono, défait mon dossard, fait demi-tour. C'était une décision immédiate, à laquelle je ne pensais pas cinq minutes avant, et que je ne suis pas certain de vraiment m'expliquer.

J'étais en pleine forme, je n'avais aucune blessure, aucun signe d'une faiblesse à venir, mais je n'avais plus envie de courir. Dix mètres avant de tourner pour retourner faire un tour de l'autre côté de la Loire, je me suis dit stop.

J'avais déjà fait 29 kilomètres, j'avais couru 2h35, il ne me restait plus qu'une grosse heure à courir, mais je n'en avais plus envie.

Sur le trottoir des enfants qui m'avaient encouragé avaient l'air très déçu, "faut pas abandonner Patrick!", ils avaient l'air aussi affectés que s'ils me connaissaient, ils prenaient la chose très à coeur. Je me suis même demandé s'ils n'étaient pas à deux doigts de pleurer. Ca m'a ému.

Et ça m'a questionné. Je me suis demandé pourquoi j'arrêtais, ce qui pouvait le justifier. Finalement j'ai remis mon dossard, et je me suis remis à courir. Je suis reparti au passage du meneur d'allure des 3h45.

Sauf que je me demandais pourquoi je courais, je n'étais plus dans ma course. Est-ce que je courais juste parce que ça ne se fait pas d'abandonner, pour prouver aux autres que je ne suis pas un loser? Je ne savais pas.

C'est la première fois de toute ma vie (et ça fait quand même quelques années que je cours) que je ne termine pas une course, et je n'ai même pas l'excuse d'avoir une blessure, une crampe ou une tendinite. Mais je devais bien l'admettre, je ne courais plus pour moi, mais plutôt pour les autres, pour ne pas dire que j'avais abandonné.

Ce n'était pas une motivation suffisante. Au 35ème kilomètre j'ai eu l'occasion de prendre un raccourci pour rentrer plus vite à l'hôtel, je l'ai pris. Il ne restait plus grand chose à courir, mais j'en avais ma claque.

Je suis rentré à l'hôtel, je n'ai pas franchi la ligne d'arrivée.

Cette fois-ci je pense que c'est un peu plus définitif, c'était vraiment la dernière fois que je courais un marathon. J'aime toujours autant courir, mais ce ne sera plus sur cette distance.

On ne commente plus!

Je ne sais pas si ça vous est arrivé à vous aussi, mais il devient très difficile de laisser un commentaire sur ce blog. Parfois je vois que vous en avez laissé un, et j'essaie d'y répondre, mais il me faut m'y reprendre jusqu'à dix fois, quand je n'abandonne pas avant.

Et comme je n'ai aucune patience et que ça m'agace prodigieusement, j'ai juste décidé de ne plus autoriser les commentaires sur ce blog.

Vous allez me dire qu'un blog où on ne peut pas commenter ce n'est pas un blog? Possible! Mais si vous voulez vraiment vous exprimer il vous reste mon profil facebook sur lequel toutes mes notes de blog sont également transmises.

Voilà, c'est la nouvelle règle du jeu.

Effets secondaires

J'ai un peu hésité avant d'aller voir ce film. La bande annonce un peu sanglante m'avait fait craindre une variante d'Antiviral, un film gore vu en début d'année que j'avais détesté. Ce n'était pas du tout ça.

Bien sûr il y a la femme qui tue son mari de sang froid et qui se promène et marche dans son sang, mais ça dure cinq minutes et ça n'est pas du tout le sujet du film.

Oui il s'agit d'effets secondaires suite à des prises de médicaments, mais ce n'est pas de la répétition gore, des gens qui se tuent les uns les autres après avoir avalé leur médoc.

Non, c'est beaucoup mieux que ça.

En fait c'est un véritable thriller dans le monde de la psychologie, des médicaments, des pratiques boursières borderline. On est scotché sur son fauteuil du début à la fin, on ne sait pas où ça va aller, et on se fait manipuler du début à la fin.

C'est très bien fait, les acteurs sont convaincants, on n'y voit que du feu. Un bon moment de cinéma.

Belle Famille

Ce livre était sur une liste, il avait gagné le Prix Orange du Livre pour l'année 2012. Sans savoir ni quoi ni qu'est-ce, le titre m'avait hameçonné, j'aime bien les histoires de famille. Je n'avais rien entendu de l'auteur, Arthur Dreyfus, mais l'envie de le lire était là.

Quand je suis tombé dessus en librairie, le premier nom que j'ai vu sur la quatrième de couverture était Madec. Pour une raison que j'ignore (je ne connais personne qui porte ce prénom), ce prénom fait partie de mon univers onirique hérotique depuis l'adolescence. Tomber dessus au revers d'un bouquin ne pouvait être qu'un signe positif.

J'ai beaucoup aimé cette histoire. Ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais, c'était complètement loufoque par moment (on y chasse le concombre!!), mais j'ai beaucoup aimé. A mettre sur vos tablettes, c'est facile à lire et accessible à tout le monde.

Père Noël

Il y a un moment où tu te dis que les gens qui te gouvernent se foutent de ta gueule. Comme des millions de français, j'ai été choqué quand on nous a dit, tous en choeur: "il nous a menti". "Il nous a menti, en nous regardant droit dans les yeux". "Nous nous sommes sentis trahis".

Nous aussi nous nous sentons trahis quand on en entend des choses aussi pathétiques. Non mais franchement, c'est pas pitoyable? On croirait entendre des enfants qui diraient à leurs parents qu'ils leur avaient bien dit que le Père Noël existait. Et alors?

Si cet aveu de faiblesse et de naïveté leur suffit pour justifier leurs erreurs, ça ne les exonère en rien de la gestion de ce qui reste à faire. Peut-on accepter qu'à ce niveau de responsabilité on se satisfasse de la parole donnée? Peut-on même croire que c'est le cas? Moi je n'y crois pas, mais bon...

Du coup on nous parle de transparence, de déclaration de patrimoine (comme si on ne pouvait pas déclarer que ce qu'on veut bien). Les uns déballent, les autres se rebiffent. On espère cependant qu'il y aura plus que du déclaratif, mais aussi des gens chargés de vérifier le déclaratif (n'est-ce pas normalement déjà le cas?).

Ca me va bien cette transparence. Je n'ai pas besoin que les ministres nous impriment leur déclaration dans les journaux, mais savoir que c'est accessible dans un endroit où n'importe qui peut avoir accès à ces infos serait une bonne chose.

D'ailleurs si j'avais mon mot à dire, on ne se limiterait pas seulement aux personnages politiques. Tout le monde devrait pouvoir savoir ce que tout le monde gagne. L'obscurantisme est juste un outil de manipulation.

Je n'ai jamais compris pourquoi mon salaire était une chose que je devais cacher, pourquoi je ne peux pas connaître le salaire de mon patron ou de tous les gens qui travaillent dans mon entreprise. Ce tabou est gênant et n'est rien d'autre à mes yeux qu'un outil de manipulation.

Quartet

Quartet est un joli film sur le temps qui passe et la vieillesse qui nous attend. Ca se passe dans une maison de retraite pour chanteurs/chanteuses, musiciens/musiciennes. Un superbe décor, une magnifique demeure au milieu d'un parc avec des arbres centenaires et une nature magnifique, la campagne anglaise dans toute sa splendeur. Bref, c'est un régal pour les yeux.

Pour les oreilles un peu moins, à moins d'être fan de Verdi ou des autres italiens de sa période. A la fin du film vous connaîtrez le Brindisi toast par coeur, je n'ai jamais beaucoup aimé la Traviata.

A ce bémol prêt, c'est un film très agréable à regarder. De la bonne humeur facile, et ça fait toujours du bien un peu de bonne humeur.

(et puis c'est aussi un régal de retrouver des acteurs comme Maggie Smith ou Bill Connolly qu'on a vu vieillir et qui font partie de notre patrimoine cinématographique, on a un regard de tendresse envers eux comme s'ils étaient un peu nos petits vieux)

Ses Salines

Sur cette photo un pont de bois mène à une plage qui a changé ma vie, la plage de Ses Salines, sur l'île d'Ibiza. Cet ici que je suis tombé amoureux de l'île. Pourtant ce n'était pas gagné d'avance.

C'était au début du mois de septembre 2010. Je n'étais pas en pleine forme morale à l'époque. L'idée de nager jusqu'à me noyer dans une eau déserte me traversait parfois l'esprit, la possibilité de ne jamais revenir aussi. Marie-Charlotte (mon chat d'alors) était morte l'année d'avant, j'avais eu une hernie discale pour mes quarante ans, je sortais d'une longue période à bouffer des anti-dépresseurs, et j'avais pris la décision de ne plus adresser la parole à ma famille.

Et puis je suis arrivé sur ce pont de bois, et j'ai vu la plage. Il y avait du soleil, c'était magnifique. L'eau était transparente, on voyait des petits poissons qui vous piquaient parfois les pieds, le soleil caressait, on bronzait en écoutant le grésillement des cigales et en respirant le parfum des pins. C'est ici que j'ai repris goût à la vie.

Ca ne m'était jamais arrivé de tomber amoureux d'un endroit. Cette île m'apaise et me repose, me détend et m'exalte. Je me sens bien là-bas. Du coup j'y suis retourné en 2011. Puis en 2012. Et je projette déjà mon séjour en 2013.

Ca vous est déjà arrivé de tomber amoureux d'un endroit, d'un lieu qui vous corresponde au point de devoir y retourner pour vous ressourcer? Ibiza pour moi, c'est ça: c'est l'endroit où je me ressource, l'endroit où je redeviens moi. Je crois qu'un jour j'essaierai d'y acheter une petite maison, un petit chez moi, pour y aller plus souvent, plus longtemps. Pour ma retraite peut-être?

L'inconscience

Je n'avais rien lu de Thierry Hesse, rien du tout. J'étais tombé sur la quatrième de couverture dans une librairie et je m'étais dit pourquoi pas. La lecture, c'est souvent une histoire de hasard, c'est comme ça qu'on découvre de nouvelles choses.

J'ai eu beaucoup de mal à lire ce livre. J'avais l'impression qu'il n'avançait pas, que l'histoire était vide, qu'il ne se passait rien. Je trouvais ça laborieux, les descriptions de la vie provinciale m'ennuyaient, ça ressemblait trop à du remplissage.

Quand je l'ai terminé je n'ai eu aucun doute: poubelle. Il y a des livres qu'on sait qu'on relira un jour avec plaisir, celui-ci je sais que je ne le relirai jamais. Autant ne pas le garder dans ma bibliothèque qui n'en peut plus de déborder. Autant ne pas le rajouter à l'accumulation de ces livres qui envahissent et colonisent mon intérieur.

Quand tu lis ce livre, tu ne peux t'empêcher de constater que l'auteur sait écrire. Mais c'est tout aussi transparent qu'il n'a pas de but. C'est typiquement le livre d'un auteur qui a eu un jour un succès de librairie et à qui on a donné une bourse ou une avance pour écrire un livre qu'il n'arrive pas à écrire. En premier livre, aucun éditeur n'aurait édité cette histoire vide.

L'histoire? Deux frères. Avec des choix de vie très différents. L'un qui fuit sa famille et court le monde en se faisant plaisir. L'autre qui fait l'honneur de ses parents, fonde une famille, travaille dans une boîte avec de l'avenir et se forge une belle réussite sociale.

Sauf qu'un jour le fils parfait a un pépin de santé et se retrouve dans un coma végétatif sans qu'on sache s'il en sortira un jour. Alors c'est l'occasion de revenir sur sa vie d'avant, jusqu'au moment le plus proche de l'accident.

Il est question d'un homme mystérieux, un certain Stern plein de charme, un charme auquel le frère, pourtant père de famille, aurait fini par céder. Pour faire quoi, on ne saura jamais. So what?

Toute l'attente du lecteur est basée sur une quatrième de couverture, mais la lecture du roman ne satisfera jamais cette soif de savoir, l'attente restera vaine.

Perfect Mothers

Quand j'ai su qu'Anne Fontaine avait adapté la nouvelle de Doris Lessing The Grandmothers, je me suis dit qu'il ne fallait pas manquer ce film. Je n'ai pas été déçu. J'ai trouvé le film très fidèle à l'esprit de la nouvelle, j'ai bien aimé.

L'histoire est celle de deux femmes qui ont grandi dans la même ville de bord de mer et se connaissent depuis toujours. Elles ont grandi, se sont mariées, ont eu un enfant. Puis les enfants ont grandi et sont devenus deux beaux garçons.

Et le fils de l'une s'est amouraché de la mère de l'autre, et le fils de l'autre en retour a eu une aventure avec la mère du premier. En soi celà n'a rien de choquant, on ne peut pas en vouloir à une femme de quarante ans et un homme de vingt ans de tomber amoureux l'un de l'autre s'ils n'ont aucun lien de sang.

Cependant on ne peut s'empêcher d'être un peu dérangé par ce quatuor qui ne s'affiche pas, d'y voir un soupçon d'inceste. C'est un peu comme si les femmes avaient élevé leur amant dès le berceau. A quoi se résume un sentiment de filiation? L'inceste est-il forcément lié à une continuité de sang?

Ce film pose des questions intéressantes. Et il pose surtout un malaise dans le fait que le voyeur qui regarde le film n'est pas foncièrement choqué par ce qu'il voit.

Il faut dire que l'image est belle, que le décor est magnifique, que c'est un beau film. Qui ne rêverait pas d'une jolie maison avec baie ouverte sur la mer et plage privée où on peut se baigner à toute heure du jour ou de la nuit?

Une petite salade?

Je me souviens très bien de la dernière fois que j'ai mangé de la viande, parce que ça faisait quelques temps que je n'en avais pas mangé et que je n'en avais pas envie.

C'était samedi de la semaine dernière. J'avais rejoint une bande d'amis pour aller dîner, il faisait un froid polaire, et nous n'avions pas envie de discuter pendant une demi-heure dehors pour savoir où nous allions dîner. Grosso modo nous sommes entrés dans le restaurant le plus proche.

La lecture de la carte m'a rempli d'effroi. Impossible de manger un truc sans viande, à moins de prendre une assiette de frites et de salade verte. Pas de légumes, pas d'assiette de fromage, pas de pizza, bref la cata.

J'ai fait remarquer deux trois fois qu'on n'avait pas le choix, qu'ici il fallait manger de la bidoche, mais personne n'a réagit. Finalement j'ai mangé du bout des lèvres un peu de magret de canard que je n'ai pas aimé.

Et surtout je m'en suis voulu. Pas vraiment d'avoir mangé de la viande, mais de l'avoir fait juste pour faire comme tout le monde. C'est un peu comme si on m'avait imposé quelque chose, et je ne comprends pas ce qui peut justifier que je l'accepte.

Ce n'est pourtant pas exceptionnel de nos jours les gens qui refusent de manger de la viande. Alors pourquoi doit-on encore se justifier quand on ne veut pas en manger et doit-on encore passer pour un chieur quand on refuse de le faire?

Au début je n'avais pas de forte conviction sur la question. J'ai juste un jour découvert qu'un pays comme l'Ethiopie était un gros producteur de céréales, céréales qui servaient à nourrir le bétail européen alors que dans le pays les gens meurent de faim. Ca m'a choqué. Je fais partie d'une génération qui a été choqué pendant son adolescence par les famines dans cette région de l'afrique. C'est ce jour là que j'ai décidé de manger moins de viande.

Puis je me suis intéressé un peu plus à la question, j'ai de fortes convictions écologiques, et je me suis rendu compte que l'élevage industriel n'était pas une solution durable, qu'il est impossible de subvenir aux besoins de toute la terre si tout le monde veut manger de la viande.

Mais tout le monde me disait "il faut manger des protéines" et j'avais du mal à me défaire de cette croyance. Je me rends compte maintenant que c'est complètement bidon. Il y a plein de végétariens complets qui vivent très bien en étant en pleine possession de leurs possibilités physiques, y compris chez les sportifs de haut niveau.

De toute façon nous mangeons trop, nous le savons, et ça inclut aussi nos besoins en protéines. Des milliers de gens vivent quotidiennement sans manger de viande, et ils ne s'en portent pas plus mal, bien au contraire.

En ce moment je découvre le monde industriel de la fabrication de ce qu'on mange. Je savais déjà que les animaux étaient élevés dans des conditions peu glorieuses, je ne pensais pas que c'était au point où ça l'est. Plus ça va, plus la vision d'un tranche de viande ou d'un pilon de poulet me dégoûte. Si les gens savaient vraiment ce qu'ils mangent et comment c'est arrivé dans leur assiette, je suis certain qu'ils réfléchiraient à deux fois avant de manger ce qu'on leur propose. 

Premiers émois

J'ai toujours su que j'étais attiré par les garçons, même si je n'ai pas toujours su ce que ça voulait dire.

Cette nuit pendant l'une de mes insomnies du moment, alors que je tournais dans mon lit, mon esprit a divagué sur ma petite enfance, la période où j'avais six sept ans. Je n'ai aucune nostalgie pour ce temps passé, je n'ai aucune nostalgie de l'enfance. J'étais un enfant qui a eu toujours l'impression qu'il n'était pas à la bonne place, qu'il n'était pas né dans la bonne famille.

Toute ma vie j'ai essayé de partir de chez moi. Alors que je marchais à peine, je m'échappais déjà pour aller avec les bonnes du voisinage. Quand j'avais cinq ans je faisais le mur pour aller jouer dans la rue. Ma première raquette de tennis a été un superbe prétexte pour être toujours ailleurs qu'à la maison. Puis ce fut le vélo, un truc extraordinaire pour vadrouiller tranquillement en liberté. J'ai toujours eu besoin de liberté, d'espace. La maison c'était l'enfermement.

Aujourd'hui encore, alors que la maison c'est la mienne, j'ai tout de même besoin d'extérieur, d'être dehors. Je ne supporte pas d'être enfermé.

Evidemment ce désir de toujours m'échapper n'était pas au goût de mes parents, le jardin était fermé à clef. J'étais donc un enfant séquestré, j'étais supposé jouer dans le jardin avec mon frère et ma soeur. A vrai dire j'aimais encore mieux embêter le chien ou le chat, et je me réfugiais dans la lecture ou je jouais seul aux Lego.

J'ai lu très tôt, c'était un moyen d'évasion extraordinaire. Quand d'autres voulaient des pistolets pour jouer aux cowboys, moi je quémandais des livres. Il y a eu Oui Oui et son ami le nain Potiron, puis le Club des cinq et le Clan des septs, et il y a eu la BD. J'étais abonné à Pif Gadget et Picsou Magazine.

Un jour dans Pif Gadget il y a eu un poster grandeur nature de Rahan. C'est mon souvenir le plus lointain d'un émoi érotique.

D'ailleurs je constate que même maintenant, une quarantaine d'années plus tard, c'est le genre d'homme qui ne me laisserait pas indifférent. Je suis très attiré par les gens qui ont de beaux cheveux (ou une belle barbe, ou un poil vigoureux).

Est-il possible que nos goûts soient déjà déterminés pour le reste de notre vie à un si jeune âge?